Rechercher
Rechercher

Liban

L’archéologie et l’histoire maintenant sur grand écran

Après l'immense succès de l'édition 2015, le Beirut Art Film Festival (BAFF) revient cette année avec une galaxie de documentaires et reportages exceptionnels sur des monuments archéologiques et historiques, notamment le site Mes Aynak en Afghanistan, le Colisée à Rome, Aya Sophia à Istanbul. L'objectif de ces films est de rendre palpables, pour les spectateurs, non seulement la beauté et l'histoire de ces monuments, mais aussi leur sens profond, l'esprit qui les anime.

Une sculpture issue du sous-sol de Mes Aynak.

Le documentaire Sainte-Sophie dévoilée sera diffusé ce soir à 19h30 au cinéma Sofil. Hagía Sophía (« sainte Sagesse », « Sagesse divine ») a été pendant un millénaire « la plus grande basilique chrétienne du monde » et le centre religieux de l'Empire byzantin.

Édifiée à l'origine par l'empereur Constantin en 330 après sa conversion au christianisme, la basilique est incendiée en 404, puis de nouveau en 532. L'empereur Justinien décide alors de la reconstruire et de l'agrandir. Il fait appel au physicien Isidore de Milet et au mathématicien Anthémius de Tralles. Pendant cinq ans, plus de dix mille ouvriers participent à l'édification de cet immense monument chrétien.

Les matériaux seront prestigieux : récupération des colonnes hellénistiques du temple d'Artémis à Éphèse, choix du porphyre d'Égypte, du marbre vert de Thessalie, des pierres noires de la région du Bosphore, de pierres précieuses jaunes de Syrie. Les mosaïques tapissent le sol et les plafonds. Un éblouissement pour les habitants de Constantinople.
Mais les séismes des années cinq cents la fissurent et détruisent son dôme central. Des matériaux plus légers sont alors utilisés pour reconstruire un autre dôme plus monumental qui atteint 55 m² de hauteur totale.

Après la victoire des Ottomans en 1453, la magnifique basilique au style architectural byzantin a été transformée en mosquée, puis désacralisée pour devenir un musée sous la République turque de Mustafa Kemal Atatürk. Les travaux de restauration par Fossati permettent alors de « redécouvrir sous les décorations ottomanes une partie des trésors qu'elle abritait ». En suivant in situ les travaux, le documentaire nous plonge dans l'histoire des civilisations, de l'art et des religions, et se double d'une enquête scientifique contemporaine.
Reste que l'avenir de la basilique est incertain. Redeviendra-t-elle une mosquée ? Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç en avait exprimé le désir en novembre 2013 !

 

Oust l'histoire, place aux mines
En 2001, le monde entier s'était ému de la destruction par les talibans des monumentaux bouddhas de Bamiyan. Aujourd'hui c'est un autre site archéologique majeur qui est menacé en Afghanistan. Celui de Mes Aynak, un sanctuaire bouddhiste s'étendant sur plus de quatre kilomètres carrés. Il a été concédé à une entreprise minière chinoise pour permettre l'exploitation du cuivre. Une destruction inéluctable qui fera disparaître, à tout jamais, une partie de l'histoire de l'Afghanistan. « Les Afghans ne verront aucun bénéfice », juge Brent Huffman, l'auteur du documentaire Saving Mes Aynak qui sera projeté demain mercredi 9 novembre à 19h30 à Sofil. « Ils souffriront d'une dévastation irréversible de l'environnement et de la perte définitive d'un héritage culturel inestimable. »

Située à une heure de route de Kaboul, Mes Aynak est une véritable cité taillée dans la montagne à 2 500 mètres d'altitude, où s'étaient développés des temples, des monastères et des milliers de statues bouddhistes. Elle date du IIIe au VIIe siècles et regorge de trésors : « Céramiques, statues de bouddha, objets en tout genre se ramassent par milliers », disent les archéologues. Il ne faudra pas moins de trente ans pour mener à terme les fouilles et exhumer les reliques du passé de leur gangue de sable et de roche. Or le délai donné par l'État afghan et les Chinois expire, et les archéologues afghans et internationaux se démènent pour extraire le plus vite possible les objets les plus précieux.

 

Les secrets du colosse de Rome
Pour le 10 novembre à 18h15, Gary Glassman propose une plongée au cœur du somptueux Colisée, le deuxième monument le plus visité de Rome après le Vatican. Datant du premier siècle de notre ère, il est aussi le plus impressionnant édifice de la Rome antique. Symbolisant la gloire de l'empire, il réunit en une synthèse « les savoirs architecturaux les plus avancés de l'époque ». Ce colosse de 138 mètres de long, haut comme un immeuble de 16 étages, desservi par 80 entrées, pouvait accueillir plus de 50 000 spectateurs. « Les prouesses techniques mises en œuvre suscitent encore l'admiration au XXIe siècle : brumisateurs géants pour rafraîchir le public, ascenseurs pour faire surgir les animaux dans l'arène, auvents dépliables pour l'ombre... Un luxe inouï qui atteint son apogée lors de véritables batailles navales – où des bateaux grandeur nature naviguent sur un lac artificiel. »

Gary Glassman ne se contente pas d'offrir un panorama spectaculaire et inédit de l'édifice. À la fois récit héroïque et enquête historique, The secrets of the Colosseum permettra de comprendre la grande machine qu'étaient les spectacles du Colisée et leur fonctionnement. S'appuyant sur des expériences in situ ou des reconstitutions grandeur nature, des scientifiques dévoilent le génie technique et artistique que représente ce joyau architectural de la Rome antique.

 

Lire aussi

Voyager dans les espaces-temps de tous les arts...

« L’accès à la connaissance et à la culture, un droit sacré pour chacun »

Le documentaire Sainte-Sophie dévoilée sera diffusé ce soir à 19h30 au cinéma Sofil. Hagía Sophía (« sainte Sagesse », « Sagesse divine ») a été pendant un millénaire « la plus grande basilique chrétienne du monde » et le centre religieux de l'Empire byzantin.
Édifiée à l'origine par l'empereur Constantin en 330 après sa conversion au christianisme, la basilique est...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut