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Liban - Stupéfiants

Une nouvelle saisie de Captagon au port de Tripoli, dans un camion de pommes

Déjà 11 millions de comprimés de Captagon saisis en 2016 au Liban.

Les forces de l’ordre viennent de découvrir la cargaison de Captagon. Photo Ani

Les douanes du port de Tripoli ont saisi samedi une petite cargaison de Captagon, estimée à 250 000 comprimés environ, dissimulée dans le conteneur d'un camion frigorifique chargé de pommes. Ce camion, portant l'immatriculation « Rif de Damas 684768 », se préparait à embarquer à bord d'un ferry transporteur de poids lourds, à destination du port de Aqaba, en Jordanie, l'Arabie saoudite étant la destination finale de la cargaison d'amphétamines. Il était conduit par un chauffeur de nationalité syrienne, I. A., également propriétaire du véhicule. « La preuve que ce dernier est impliqué et que la cargaison de Captagon a été placée et préparée en Syrie, explique une source informée, contactée par L'Orient-Le Jour. Quant aux pommes, c'est à Chtaura qu'elles ont été embarquées à bord du camion. »

Cette prise, qui fait suite à plusieurs opérations successives des douaniers de Tripoli ces dernières semaines, « porte à 11 millions de comprimés les saisies de Captagon effectuées en 2016 », révèle la source. Il faut dire aussi que les saisies sont fréquentes depuis la remise en état du scanner du port de Tripoli, il y a une quinzaine de jours. Un scanner qui détecte aisément « les irrégularités et les différences de matières dans le châssis ou la carcasse des poids lourds, alertant ainsi les douaniers ». Sauf que les trafiquants, connus pour être les traditionnels barons de la drogue libanais ou syriens, sont à présent plus prudents. Ils limitent les risques, soucieux de préserver la manne que représente pour eux ce trafic, bien plus lucratif que la cocaïne ou le haschich. « Ils optent alors pour une nouvelle stratégie : ils privilégient le transport de petites quantités de Captagon qu'ils cachent de manière ingénieuse », souligne l'expert. Ce qui explique les faibles quantités saisies aujourd'hui par les douaniers, alors « qu'en 2014, rien qu'en une seule prise, les autorités avaient mis la main sur 30 millions de comprimés ».

Une route maritime, une autre terrestre

Leur itinéraire est aussi connu. Remplissant leur cargaison principalement de Syrie, mais aussi dans différentes régions du Liban (Beyrouth, banlieue sud, Békaa ou Tripoli), ils l'embarquent sur des ferrys depuis le port du Tripoli, à destination de Aqaba, dernière escale avant l'Arabie saoudite, par voie de terre. Ils peuvent aussi la véhiculer par la route depuis le Liban en direction de l'Arabie saoudite, via la Syrie et la Jordanie. Car les amphétamines sont destinées au marché des pays du Golfe, rappelle la source. Cette drogue étant vendue à un prix élevé (de 10 à 20 dollars le comprimé), le marché du Golfe est prisé.

Quelques questions restent toutefois à élucider. Sachant que les saisies ne dépassent pas 20 % du trafic, on se demande pourquoi le marché arabe est tant inondé de Captagon. L'amphétamine qui alimente l'économie de guerre, communément appelée drogue de Daech, « n'est pas exclusivement destinée aux combattants de l'État islamique, mais à tous ceux qui prennent part aux guerres qui touchent la région, même les armées officielles », affirme la source, rappelant que l'amphétamine était donnée aux combattants et aux armées, durant les Guerres mondiales. Un point qui l'interpelle toutefois, « les quantités de ces amphétamines étant nettement plus nombreuses que les populations du Golfe, y a-t-il une volonté délibérée de détruire les pays arabes et de porter atteinte à leurs populations » ?


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