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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les FDS lancent l’offensive contre Raqqa

L'opération de reconquête se déroulera en deux étapes : « libérer la province de Raqqa pour isoler la ville, puis contrôler la ville », selon les Kurdes syriens.

À Aïn Issa, la porte-parole de l’offensive des Forces démocratiques syriennes contre Raqqa, Jihan Cheikh Ahmad, annonce le lancement de opérations. AFP/Delil Souleiman

La force arabo-kurde soutenue par les États-Unis a lancé hier une grande offensive pour reprendre Raqqa, « capitale » du groupe État islamique en Syrie. « La grande bataille pour la libération de Raqqa et de sa province a commencé », a annoncé la porte-parole de l'offensive Jihan Cheikh Ahmad, à Aïn Issa, une localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Raqqa. Baptisée « Colère de l'Euphrate », l'offensive a débuté samedi soir sous la houlette des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance anti-EI dominée par les Kurdes, mais qui comprend aussi des combattants arabes. Depuis, cette force s'est emparée de 10 villages et de plusieurs hameaux, a indiqué à l'AFP en fin d'après-midi Mme Ahmad, jointe par téléphone de Beyrouth.
Le correspondant de l'AFP présent à la conférence de presse a vu des dizaines de combattants se diriger à bord de véhicules vers le front. Aïn Issa est la position des FDS la plus proche de Raqqa. Sur une colline désertique à un kilomètre de Aïn Issa, il a pu voir au moins un soldat portant un écusson américain sur son casque avec des combattants des FDS, près d'un véhicule tout-terrain transportant du matériel militaire. « Raqqa sera libérée grâce à ses enfants (...) arabes, kurdes et turkmènes, des héros combattant sous la bannière des FDS, avec la participation active des Unités de protection du peuple kurde (YPG) et des Unités de protection de la femme (YPJ), en coordination avec la coalition internationale », a déclaré la porte-parole de l'offensive.

« Nous vaincrons »
Ces combattants veulent libérer Raqqa « des forces du terrorisme mondial et obscurantiste », a-t-elle ajouté. « Nous vaincrons comme à Kobané, Tall Abyad, Hassaké, al-Hol, Chaddadé et Manbij », a renchéri Mme Ahmad, en référence aux villes perdues par l'EI en Syrie au cours des derniers mois. Elle a précisé à l'AFP que les FDS ont avancé de 10 km à partir de deux axes partant du nord de Raqqa depuis les localités de Aïn Issa et de Suluk. À Raqqa, où les jihadistes sont implantés au sein de la population, l'EI défendra son bastion car « il sait que sa perte signifie sa fin en Syrie », a prévenu Talal Sello, porte-parole des FDS basé à Hassaké. Le groupe a d'ailleurs fait exploser hier une voiture piégée conduite par un kamikaze près de Suluk, affirmant avoir fait 14 morts parmi les combattants des FDS. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de blessés mais pas de morts, selon un bilan provisoire.
L'opération de reconquête se déroulera en « deux étapes : libérer la province de Raqqa pour isoler la ville, puis contrôler la ville », selon M. Sello. La coalition menée par les Américains « a fourni une première livraison d'arsenal et d'équipements, dont des armes antichars », a précisé M. Sello. Tandis que « près de 50 conseillers et experts américains sont présents dans le centre d'opérations », selon une source au sein du commandement des FDS. D'après des responsables américains, les FDS sont formés de 30 000 combattants, deux tiers kurdes et le reste arabe. « La bataille ne sera pas facile (...), mais il faut (...) entraver la capacité du groupe à mener des attaques terroristes contre les États-Unis, nos alliés et nos partenaires », a déclaré de son côté le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter.

« Qui appuie qui ? Qui fait quoi ? »
Les FDS ont été promus par Washington comme un allié-clé dans la lutte contre l'EI, mais cette alliance est compliquée par l'opposition féroce aux YPG des Turcs, allié des Américains au sein de l'Otan.
M. Sello a affirmé que les FDS se sont mises d'accord avec les États-Unis sur le fait « qu'il n'y aura aucun rôle turc ou des rebelles qui leur sont alliés dans l'offensive » de Raqqa. En août, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait pourtant indiqué que l'opération lancée par son armée pour chasser de la frontière syro-turque l'EI, mais aussi les combattants kurdes, allait s'étendre à Raqqa, située à une centaine de kilomètres de la frontière turque. Les États-Unis ont affirmé hier être en « contact étroit » avec la Turquie, « c'est pourquoi le chef d'état-major interarmées (américain Joseph Dunford) est à Ankara aujourd'hui », a déclaré à Amman Brett McGurk, émissaire américain auprès de la coalition internationale anti-EI. M. McGurk a ajouté que les États-Unis veulent que l'offensive sur Raqqa soit « la plus coordonnée possible ». « Pendant que la première phase d'isolement aura lieu, nous allons continuer à planifier pour les phases suivantes avec nos partenaires », a souligné de son côté le Centcom, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient, dans un communiqué. Selon le Centcom, il reviendra en priorité à des forces arabes d'entrer dans la ville, qui est majoritairement arabe. « Ce seront probablement des forces arabes – des forces reflétant largement la population de la ville – qui auront à entrer dans la ville, et leur recrutement est toujours en cours », a déclaré à l'AFP un responsable américain. Dans ce contexte, « la question (de la reprise de Raqqa) est loin d'être réglée. Qui appuie qui ? Qui fait quoi? Tout cela n'est pas très clair », a commenté une source sécuritaire en France, un pays qui fait partie de la coalition.

Garderie
Ailleurs en Syrie, au moins six enfants ont été tués hier dans un bombardement du régime syrien sur une garderie dans la partie rebelle de la ville de Harasta, près de Damas, a indiqué l'OSDH. Dix-sept personnes, en majorité des enfants, ont été également blessées dans le bombardement. Harasta se trouve dans le fief rebelle de la Ghouta orientale, une région régulièrement bombardée par l'aviation et l'artillerie du régime du président Bachar el-Assad. Dans la ville de Douma voisine, au moins quatre civils ont également été tués par des bombardements du régime, selon l'OSDH.
(Source : AFP)

La force arabo-kurde soutenue par les États-Unis a lancé hier une grande offensive pour reprendre Raqqa, « capitale » du groupe État islamique en Syrie. « La grande bataille pour la libération de Raqqa et de sa province a commencé », a annoncé la porte-parole de l'offensive Jihan Cheikh Ahmad, à Aïn Issa, une localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord...

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