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Économie - Conjoncture

L’économie britannique reste vaillante malgré le Brexit

Nissan affirme avoir reçu des garanties suffisantes du gouvernement sur la compétitivité du site de Sunderland malgré le Brexit à venir. Archives Reuters

Le Royaume-Uni a enregistré deux bonnes nouvelles hier : une croissance économique encore vigoureuse au troisième trimestre et la décision de Nissan de poursuivre ses investissements dans le pays malgré les incertitudes liées au Brexit.
La croissance britannique a à peine faibli à 0,5 % selon une première estimation publiée pour cette période estivale, très attendue après la décision surprise des Britanniques d'opter pour la sortie de l'Union européenne lors du référendum du 23 juin. Elle confirme globalement l'impression de solidité dégagée par l'économie britannique depuis ce séisme politique.
Les incertitudes entourant les prochaines négociations sur le Brexit n'ont par ailleurs pas découragé le constructeur d'automobiles japonais Nissan : il a annoncé qu'il allait produire le nouveau modèle de son petit 4X4 Qashqai à Sunderland dans le nord-est de l'Angleterre. Le groupe affirme avoir reçu des garanties suffisantes du gouvernement sur la compétitivité du site malgré le Brexit à venir, lequel avait fait surgir récemment des doutes sur l'avenir de cette usine géante ouverte il y a trente ans par le constructeur.
« C'est une fantastique nouvelle », s'est réjouie la Première ministre Theresa May, y voyant « un vote de confiance », alors que le pays se prépare à quitter l'UE.
Auparavant, l'Office des statistiques nationales (ONS) avait dévoilé une croissance de 0,5 %, plus élevée que prévu par les économistes et montrant un léger ralentissement après un bond de 0,7 % au deuxième trimestre, preuve que l'activité résiste pour l'heure au choc du Brexit.
« La perspective de la croissance n'est pour l'instant pas affectée de façon générale par le référendum sur l'Union européenne et une bonne performance des services a permis de compenser un repli des autres secteurs d'activité », a détaillé l'ONS.
Les services sont prépondérants au Royaume-Uni, rassemblant les puissants secteurs de la finance, de la distribution, des transports ou encore de la restauration. Ils ont progressé à un rythme soutenu, tandis que la production industrielle, la construction et l'agriculture se repliaient quelque peu.

Consommation vigoureuse
Avant le référendum, la grande majorité des économistes avait prévu un coup de frein nettement plus brutal à l'activité en cas de victoire du Brexit.
La Banque d'Angleterre (BoE) a même assoupli sa politique monétaire début août pour la première fois depuis plus de sept ans, abaissant son taux directeur à son plus bas niveau historique face aux risques de ralentissement.
Mais les consommateurs britanniques ont continué de dépenser de façon vigoureuse pendant toute cette période, sans paraître inquiétés outre mesure par la chute marquée de la livre face à l'euro et au dollar.
« Les fondamentaux de l'économie britannique sont solides », s'est immédiatement félicité le ministre des Finances, Philip Hammond. Il a néanmoins ajouté que l'économie du pays devrait « s'adapter à une nouvelle relation avec l'UE. » M. Hammond prépare actuellement sa déclaration budgétaire d'automne, le 23 novembre, au cours de laquelle il devrait annoncer un plan d'aide pour doper l'activité ainsi qu'un léger apaisement de la cure d'austérité infligée au pays depuis 2010.
De nombreux économistes avertissent toutefois que la situation risque d'être plus difficile l'année prochaine, lorsque les négociations formelles de sortie de l'UE seront lancées. « La première estimation du PIB confirme que le référendum n'a pas provoqué un choc pour l'économie, mais les conséquences négatives du vote pour le Brexit vont devenir de plus en plus claires à mesure que l'inflation décolle et que les entreprises retardent leurs investissements lors des trimestres à venir », a expliqué Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics.
Les prix qui avaient stagné l'année dernière ont en effet commencé à augmenter, avec une inflation de 1,0 % en septembre sur un an, et devraient grimper beaucoup plus vite l'année prochaine, car le plongeon de la livre risque d'élever les coûts des produits importés.
Prudentes face aux incertitudes des négociations de sortie qui pourraient durer deux ans, les entreprises pourraient de surcroît hésiter avant d'investir dans le pays, voire dans certains cas réduire la voilure.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a ainsi prévenu mardi que des banques installées au Royaume-Uni pourraient vouloir « ajuster » certaines activités l'année prochaine du fait du brouillard ambiant.

(Source : AFP)

Le Royaume-Uni a enregistré deux bonnes nouvelles hier : une croissance économique encore vigoureuse au troisième trimestre et la décision de Nissan de poursuivre ses investissements dans le pays malgré les incertitudes liées au Brexit.La croissance britannique a à peine faibli à 0,5 % selon une première estimation publiée pour cette période estivale, très attendue après la...
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