Un proche du président du Kosovo inculpé de corruption

Un ancien compagnon d'armes du président du Kosovo Hashim Thaçi, et 38 autres personnes ont été inculpés de corruption, a annoncé mardi le parquet kosovar dans un communiqué.

Azem Syla, un proche de M. Thaçi, est accusé d'être le chef d'"un groupe organisé qui par le biais d'activités criminelles, notamment la falsification de documents officiels et le paiement de pots de vin à des responsables publics, a mis la main sur des biens" appartenant à l'Etat, dont la valeur est estimée à 30 millions d'euros.

Recherché par la justice locale, Syla a démissionné de son poste de député du Parti démocratique du Kosovo (PDK, au pouvoir), et s'est rendu aux autorités fin avril, quelques jours après l'arrestation de six autres personnes impliquées dans cette affaire. L'opération policière et l'enquête avaient été menées en collaboration avec le procureur serbe contre le crime organisé.

Azem Syla a brièvement dirigé en 1999 l'Armée de Libération du Kosovo (UCK), qu'il avait cofondée. Il était aussi, pendant la guerre contre les forces serbes (1998-99), un des négociateurs de l'UCK auprès de M. Thaçi.
Son nom est déjà apparu quand ont été portées des accusations d'assassinats politiques qui auraient été ordonnés par les chefs de la rébellion kosovare.

La réputation d'Hashim Thaçi a été affectée par un rapport du Conseil de l'Europe, adopté en janvier 2011, mentionnant son nom dans une affaire de trafic d'organes sur des prisonniers, essentiellement serbes, pendant et après le conflit, accusation qu'il réfute. Le nom d'Azem Syla figurait aussi dans ce rapport.

Un Tribunal spécial charger de juger les crimes de guerre qui auraient été commis au Kosovo durant et après le conflit a été mis en place à La Haye et devrait être opérationnel en 2017.
Le Kosovo a proclamé son indépendance de la Serbie en 2008.