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Liban - Exécutif

Conseil des ministres plus ou moins pépère, avec son lot de reports...

Le gouvernement n'a toujours pas réussi à s'entendre sur le dossier du Service de sécurité de l'État.

Le Conseil des ministres s’est tenu hier sans Gebran Bassil et sans Ramzi Jreige, souffrant.

Si le Conseil des ministres a pu se tenir hier, ce n'est pas seulement parce que les sujets conflictuels ont pu être évités, mais parce que dans son souci de faire preuve de bonne volonté à l'heure où le chef du courant du Futur, Saad Hariri, poursuit ses efforts pour débloquer la présidentielle en faveur de son candidat, le bloc du Changement et de la Réforme de Michel Aoun y a pris part en la personne du ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab.

La réunion était donc conforme à l'esprit du pacte national, même si le deuxième ministre aouniste, le chef de la diplomatie Gebran Bassil, n'y a pas pris part. Les allocations secrètes de l'armée et des FSI, gelées depuis le mois d'août, à cause des tiraillements politiques autour des nominations sécuritaires, ont pu être débloquées, mais pas celles du Service de sécurité de l'État, parce que le conflit entre le directeur grec-catholique de cette instance, Georges Qaraa, et son directeur adjoint chiite, Mohammad Toufayli, a pris une tournure politico-communautaire qui est loin d'être réglée.

Le chef du gouvernement, Tammam Salam, s'est empressé hier de couper court à un débat qui risquait de dégénérer en promettant de s'occuper lui-même du dossier. Il n'en demeure pas moins que le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, a quitté furibard la pièce pour protester notamment contre le fait que les promesses de résoudre cette affaire par le truchement du Sérail, formulées il y a trois mois, n'ont toujours pas été tenues. M. Salam a réaffirmé qu'il est responsable de ce service « qui va obtenir tous ses droits, à l'exception des allocations secrètes ». Et pour cause : le chef du gouvernement a lui aussi exprimé des réserves quant au comportement du directeur général adjoint, selon des sources ministérielles qui n'ont pas voulu en dire davantage.

De mêmes sources, un remplacement du général Qaraa à la tête de la Sécurité de l'État est envisagé, mais l'histoire ne dit pas comment la principale cause du conflit, à savoir la décision du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, de soumettre toute décision émanant du général Qaraa, au contreseing de son adjoint chiite, pour être exécutoire, allait être réglée.

 

(Lire aussi : En attendant que Hariri se prononce, les aounistes bougent dans tous les sens)

 

Surenchère et équilibre communautaire...
Le dossier des adjudications du réseau de téléphonie mobile a lui aussi été reporté à une séance ultérieure, en même temps que quatre projets de loi soumis par le ministère de Ali Hassan Khalil et liés aux engagements financiers internationaux du Liban.

Le Conseil des ministres a cependant décidé de dédommager les éleveurs de volailles qui avaient perdu leurs troupeaux à cause de la grippe aviaire, ainsi que les cultivateurs de cerises. Pour les habitants de Ersal, qui n'ont pas pu cultiver depuis trois ans leurs terrains dans le jurd, à cause des combats entre les groupes État islamique, al-Nosra et le Hezbollah, le gouvernement a décidé d'octroyer la somme de 10 milliards de livres, à travers le Haut Comité de secours (HCS). L'armée a été chargée d'effectuer les recensements nécessaires et Idal, une étude complète sur les subventions aux produits agricoles et industriels destinés à l'exportation. Le ministère des Affaires des déplacés doit pour sa part effectuer un recensement de tous les villages frontaliers au nord-est du Liban pour un éventuel dédommagement. Cette dernière décision s'explique par le fait que les indemnités débloquées pour Ersal et les éleveurs, et quelques jours plus tôt aux cultivateurs de pommes, a ouvert l'appétit d'autres villages et secteurs de la production au nom de l'équilibre communautaire !
Les éleveurs de volailles doivent obtenir la coquette somme de deux milliards six cent mille livres, toujours à travers le HCS.

Le gouvernement a par ailleurs donné son feu vert à l'organisation d'une deuxième session des examens du brevet et du baccalauréat, à la nomination de 75 officiers pharmaciens, médecins, ingénieurs et musiciens auprès de Yarzé, et à la formation, sur demande du ministère de l'Énergie et de l'Eau (à travers le CDR), d'une commission chargée d'évaluer une offre présentée pour la réhabilitation et le développement de la centrale thermique de Zouk Mosbeh. Enfin, à la demande du ministère de la Culture, il a été décidé de proclamer une journée nationale contre la culture de la violence, tous les 2 octobre.

Comme à chaque début de séance, Tammam Salam a réaffirmé la nécessité d'élire un président de la République, en y ajoutant cette fois la nécessité de « compléter la composition de l'État conformément à l'esprit et au texte du pacte national ». Il a invité toutes les forces politiques à faire preuve d'objectivité et à adopter pour seul critère l'intérêt des Libanais lors de l'adoption de décisions en Conseil des ministres. Il a en outre plaidé en faveur de l'adoption du budget de l'État.

 

 

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S,EST-IL ENTENDU SUR QUELQUE AUTRE DOSSIER SINON SE PLIER SOUVENT AUX CHANTAGES DE CERTAINS...

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 28, le 14 octobre 2016

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Commentaires (1)

  • S,EST-IL ENTENDU SUR QUELQUE AUTRE DOSSIER SINON SE PLIER SOUVENT AUX CHANTAGES DE CERTAINS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 28, le 14 octobre 2016

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