Des milliers de partisans d'Ansaruallah, l'émanation politique des rebelles chiites houthis, ont célébré mercredi à Sanaa l'Achoura, la plus importante du calendrier chiite, par des slogans hostiles à l'Arabie saoudite et aux Etats-Unis, ont indiqué des témoins.
Rassemblée sur la grande place Al-Sittine, la foule a arboré des banderoles dénonçant "l'agression saoudo-américaine", et défilé aux cris: "Mort aux Al-Saoud", la famille régnante en Arabie saoudite, et "Nous ne plierons pas devant les Américains".
Des participants ont brandi le portrait du chef d'Ansarullah, Abdel Malak al-Houthi, et de celui de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais, ce mouvement chiite dont la bannière est apparue aussi au côté du drapeau yéménite, selon des participants.
Dans un discours télévisé à l'occasion de l'Achoura, Abdel Malak Al-Houthi a vivement dénoncé l'Arabie saoudite, alliée des Etats-Unis, intervenue depuis plus de 18 mois au Yémen où elle mène à la tête d'une coalition arabe une campagne militaire contre les rebelles et leurs alliés.
"Notre peuple est confronté à une tyrannie saoudienne, supervisée par l'administration américaine", a-t-il lancé, en appelant ses partisans à "ne pas céder aux sultans de l'injustice".
Il a stigmatisé les frappes menées samedi "par des avions de l'agression" saoudienne contre une cérémonie funéraire à Sanaa et qui ont fait plus de 140 morts et des centaines de blessés.
"Ce carnage a touché (...) plusieurs personnalités de tous bords, ce qui a embarrassé les Américains", a-t-il dit, en exhortant ses partisans à "venger" les victimes.
"Il y a une vengeance qui incombe à tous, qui relève de la responsabilité de tous et qui est une obligation pour tous", a martelé le dirigeant houthi dans son discours, dont des extraits ont été diffusés par Al-Masirah, la chaîne de télévision des rebelles.
Les rebelles houthis sont des zaïdites, une branche du chiisme dont la plupart des adeptes résident au Yémen, où ils sont minoritaires dans un pays à majorité sunnite.
L'Achoura commémore la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, assassiné en 680 et dont la fin tragique constitue un épisode fondateur du chiisme.
Rassemblée sur la grande place Al-Sittine, la foule a arboré des banderoles dénonçant "l'agression saoudo-américaine", et...
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