Les assistants virtuels sont partout. Google a fait de son assistant virtuel à intelligence artificielle un argument de vente pour son smartphone Pixel. Le « Google Assistant » est aussi au cœur de sa nouvelle messagerie Allo et du hub pour la maison connectée Google Home.
Instiller de l'intelligence artificielle à tous ses appareils, des smartphones aux téléviseurs, en passant par les réfrigérateurs et les machines à laver: telle est également l'ambition de Samsung avec le rachat de la start-up américaine Viv Labs.
Viv a conçu un assistant «intelligent» de nouvelle génération, mais ses créateurs étaient déjà derrière Siri, le doyen des assistants vocaux, devenu célèbre en arrivant sur l'iPhone d'Apple en 2011.
Siri a fait beaucoup d'émules, comme Cortana chez Microsoft (intégrée à Windows 10 et à la console de jeux Xbox), Alexa chez Amazon (sur la gamme d'appareils connectés pour la maison Echo), ou M, testé par Facebook sur son application Messenger.
À quoi ça sert
L'assistant peut servir de supertélécommande vocale : on lui demande d'ouvrir une application spécifique ou un album photo sur un smartphone, de jouer de la musique... Les assistants intégrés à certains appareils, comme Amazon Echo ou Google Home, ont aussi vocation, si ces équipements sont compatibles, à contrôler d'autres objets connectés de la maison, pour allumer le chauffage ou éteindre la lumière par exemple.
La plupart des assistants virtuels répondent, plus ou moins bien, à des questions écrites ou orales sur les prévisions météo, les restaurants à proximité, voire des sujets de culture générale, en allant piocher les réponses dans un moteur de recherche comme Google Search ou Microsoft Bing.
Et ils promettent de réaliser des tâches toujours plus complexes. Le Google Assistant va ainsi consulter plusieurs services du géant Internet (agenda, messagerie Gmail, Maps, Search) pour répondre à une question du genre: «Comment s'annonce ma journée?»; Google promet un résumé rassemblant les prévisions météo, l'heure des premières réunions et le temps à prévoir pour y arriver ; Cortana alerte, en tenant compte des embouteillages, du moment où il faut partir à un rendez-vous extérieur rentré dans son agenda électronique; et Allo peut même presque répondre à votre place: il suggère des remarques pour réagir au contenu d'un message qui vient d'arriver.
Comment ça marche
Pour l'utilisateur, ça paraît simple. Une commande vocale standardisée («Hey Siri», «OK Google ») ou une pression sur un bouton « réveille» l'assistant, censé ensuite comprendre des requêtes exprimées dans un langage normal.
Cela repose toutefois sur des programmes informatiques complexes, permettant au logiciel de «voir», «entendre» et surtout comprendre les signaux reçus.
Le système informatique est nourri au départ avec d'énormes bases de données, à partir desquelles on lui fait reconnaître des choses de plus en plus précises, qu'il s'agisse du contenu d'une photo ou de phrases dans une conversation.
Les programmateurs cherchent surtout à instiller à ces intelligences artificielles la capacité d'apprendre: plus on s'en sert, plus leurs réponses et réactions s'améliorent et s'adaptent aux habitudes et préférences personnelles de l'utilisateur.
Et demain ?
On parle beaucoup d'interfaces «conversationnelles»: des logiciels et des machines ayant des interactions naturelles, à l'image d'une conversation humaine. Les acteurs du secteur tentent déjà, avec plus ou moins de succès, de donner à leurs assistants le sens de l'humour, ou la capacité de répondre à des requêtes comme «raconte-moi une blague» ou «raconte-moi une histoire ».
Google assure que son assistant apprendra à terme à utiliser les applications préférées de l'utilisateur, pour obéir à des injections du type: «Fais une réservation chez Quartino à 8h30.»
Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, avait annoncé en début d'année vouloir créer un système d'intelligence artificielle pour superviser sa maison «un peu comme Jarvis dans Iron Man».
Et c'est aussi l'intelligence artificielle qui fera rouler les voitures «sans chauffeur».
Les assistants actuels sont encore loin de cela. Ils vont régulièrement prendre un mot ou un objet pour un autre, et avoir des réponses parfois surprenantes. Certains observateurs relèvent toutefois déjà que ces assistants intelligents, toujours à l'écoute et mémorisant une quantité énorme d'informations, risquent d'être un cauchemar pour la protection de la vie privée.
D'autres ont même mis en garde contre l'éventuel danger pour l'humanité de robots tueurs ou capables d'exécuter quasiment toutes les tâches humaines, menaçant des millions de vies ou d'emplois.
(Source : AFP)