Rechercher
Rechercher

Lifestyle

Les ailes de leurs désirs

Les bijoux de la Castafiore. ©Hergé/Moulinsart

Frédéric Dard a tout bien résumé : les hommes (et les femmes) sont empêtrés dans leurs fantasmes comme des spaghettis dans du parmesan fondu. L'immense majorité des êtres vivants a une sexualité, plus ou moins claire, plus ou moins active, plus ou moins assumée. Plus ou moins banale, surtout. À 70 ans, la tintinosphère est peuplée d'êtres parfaitement vivants. Parfaitement sexués. Et dont l'usine à fantasmes carbure à tout va. 24 heures sur 24. Sans viagra, sans sex-toys, sans fatigue.
Ce sacré Tournesol. Au lieu de la trousser gentiment dans son laboratoire, il sublime : il lui crée une rose, blanche, virginale, immaculée. Parce qu'aussi Einstein tirant la langue soit-il, cet homme, sans doute en plein démon de midi, est raide dingue de la Castafiore. Laquelle, très probablement nymphomane, ne rêve que d'une chose : multiplier les gâteries outdoors, sous un if du jardin de Moulinsart, à un Haddock terrorisé et dont le cauchemar (lui torse nu, assis au cœur d'un gangbang de perroquets en habits de soirée écoutant une Castafiore perruche-Carmen ultramaquillée) reste d'anthologie. Grand amateur de femmes (Archibald en a honoré des douzaines et des douzaines lors de ses différentes escales), mais belcantophobe, le voilà peut-être, dans ces longues nuits d'insomnie durant lesquelles il ne sait pas si sa barbe hipstérique doit être au-dessus ou en dessous de la couette, qui se surprend, Loch Lomond à la main, à penser à la peau douce de Tintin, dans une recréation à la Pierre & Gilles du très cliché duo bear-twink. Affolant Tintin. Asexué ? Pas un instant. Jeune, beau, smart, ce garçon rêve sûrement, comme Céladon avec Astrée, d'amours pures, romantiques et incandescentes, et en attendant de rencontrer la jeune fille (la coloriste ?) de sa vie, il se fait rougir/dormir, doucement, souvent, dans la solitude de sa chambre lambrissée et dorée de Moulinsart.
Pas Séraphin Lampion. Ce monsieur, entre deux meetings de Marine Le Pen ou de Tom Van Grieken, pénètre sauvagement sa dame et l'engrosse comme d'autres dévorent leurs frites avec leurs moules. Pas le colonel Sponsz, raffiné dans sa sexualité, sadomasochiste confirmé, à la recherche, entre deux relectures de Mein Kampf, d'une proie que seule la Castafiore (le point faible du colonel : les femmes botériennes) peut sauver. Pas Roberto Rastapopoulos au pif immense, grand sodomite devant l'éternel. Pas Milou, limite bipolaire tellement se combattent en lui le Milou-ange et le Milou-démon, et qui est obsédé par la chatte, siamoise, du capitaine Haddock. Pas Irma, folle à lier d'Igor, avec qui elle mélange ses fluides chaque mardi et chaque samedi, entre deux malédictions vaudous infligées à leur bourreau Bianca C. Tous ceux-là vivent très bien leurs hormones.
Restent nos Dupondt. Parangons de ces vieux garçons/vieilles filles aux habitudes aussi réglées qu'une banque zurichoise, laids et ridicules à en devenir fascinants, ils se couchent chaque soir à 20h45, pot de chambre à côté de leurs lits jumeaux, juste après le bonsoir de David Pujadas.

 

Voir notre dossier complet ici

 

Frédéric Dard a tout bien résumé : les hommes (et les femmes) sont empêtrés dans leurs fantasmes comme des spaghettis dans du parmesan fondu. L'immense majorité des êtres vivants a une sexualité, plus ou moins claire, plus ou moins active, plus ou moins assumée. Plus ou moins banale, surtout. À 70 ans, la tintinosphère est peuplée d'êtres parfaitement vivants. Parfaitement sexués....

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut