Calais: les tentatives de passage des migrants handicapent les transports (Commission)

 Les tentatives des milliers de migrants installés à Calais, dans le nord de la France, pour passer en Angleterre ont "clairement un effet négatif sur le secteur des transports", a déploré mardi la Commission européenne, en annonçant des propositions pour l'an prochain.

"Nous reconnaissons le désespoir des migrants" qui, au départ de Calais, "tentent d'embarquer sur les trains et les camions pour se rendre au Royaume-Uni", a souligné devant le Parlement européen le commissaire chargé des migrations, Dimitris Avramopoulos.
"Mais leurs tentatives ont clairement un effet négatif sur le secteur des transports", a-t-il observé.

Entre le premier semestre 2015 et la même période de 2016, le nombre de trains de fret et la quantité de marchandises transportées entre les deux rives de la Manche ont chuté de 43%, a précisé le commissaire, citant des chiffres d'Eurotunnel.

La Commission devrait présenter "à la fin du printemps" 2017 des "recommandations pour le secteur du transport routier de marchandises, pour mieux sécuriser les véhicules de tous types contre les intrusions non autorisées", a encore dit M. Avramopoulos.
"Notre objectif est que le passage des personnes et des marchandises à la frontière fonctionne normalement", a-t-il insisté.

En attendant, il est "urgent" de démanteler le camp de migrants de Calais, où s'entassent entre 7.000 et 10.000 migrants, car cela "contribuera à améliorer les conditions de vie" des personnes concernées, en particulier les "nombreux mineurs non accompagnés", a poursuivi M. Avramopoulos, qui a "félicité" les autorités françaises pour leur décision de fermer le camp d'ici la fin de l'année.
Ce démantèlement "doit être accompagné de l'application correcte des règles de l'UE en matière d'asile pour les personnes ayant besoin de protection et de celles sur le retour de ceux qui n'ont pas le droit à un séjour légal", a-t-il plaidé, soulignant une nouvelle fois la nécessité d'une "politique commune en matière d'immigration".

Le président français François Hollande a confirmé fin septembre la fermeture "d'ici la fin de l'année" du camp de migrants de Calais et demandé aux Britanniques de prendre leur part dans ce dossier, devenu un enjeu majeur à sept mois de la présidentielle en France.