Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Parce que Louna Maalouf a peur pour sa ville...

Le blanc des toiles de l'artiste libanaise, qui expose à Art on 56th*, est éclatant. Dans cette transparence mirifique, au croisement du mirage et du réel, apparaît son Beyrouth.

«Nostalgie du lendemain», 2015.

Rencontrée à Art on 56th où elle revient après quatre ans d'absence exposer 25 toiles, Louna Maalouf, peintre et fille du grand artiste libanais Alfred Maalouf, parle de ses huiles qui expriment son amour pour Beyrouth, et de sa peur, qu'elle a traduite par une nostalgie non de l'hier, mais du lendemain. Des huiles qui crient l'espoir qui tire vers le haut et non vers le bas comme la nostalgie sclérosante.

 

« J'aime Beyrouth et son énergie »
«On ne peut pas avoir la nostalgie de quelque chose qu'on n'a pas connu », dit-elle. Née dans un milieu favorable aux arts, elle enseigne depuis vingt-six ans à l'Alba. En 1997, elle obtient une bourse de cette académie en qualité de professeure à l'École nationale des beaux-arts pour une spécialisation en photo et en sérigraphie. Elle peint sa ville, qu'elle n'a jamais quittée durant la guerre, en strates. Mais refuse de se servir de couleurs tristes évoquant la guerre. «La peur, on la sent, dit-elle, je n'ai pas besoin de lui donner des couleurs.» Beyrouth, pour elle, est un pouls battant qui ne veut pas cesser de vibrer. «Mes silhouettes dans les toiles semblent d'ailleurs la tenir, la serrer dans leurs bras pour lui insuffler plus de chaleur.» Trois toiles diffèrent pourtant de cette série exposée. Ce sont des natures mortes. Mais Louna Maalouf explique que «le choix de ces toiles est prémédité. Beyrouth est si vivante qu'elle pourrait faire vivre la nature morte».

 

Porter Beyrouth en soi et tenir à elle
«Tout a été dit dans l'art mais ce qui distingue un artiste d'un autre, c'est la sincérité.» Or, de l'authenticité Louna Maalouf, elle en a. D'abord, de par son approche avec la toile, «vous ne pouvez pas lui mentir, elle le sentira et vous le rendra», mais aussi de celle avec ses étudiants qu'elle forme depuis 26 ans. « Exprimez-vous, sachez utiliser les outils qu'il faut pour vous exprimer et n'ayez crainte; prenez votre temps avec la peinture. D'ailleurs, je suis contre l'idée de faire une exposition chaque année. »

 

Mode de vie
Avoir du talent est une grâce pour Louna Maalouf, qui doit se discipliner et se maîtriser par les études académiques. «Le talent risque même de se perdre si on ne le nourrit pas. Mais devenir artiste est différent, car c'est un caractère, un parcours qui exige des sacrifices.» Puis elle se reprend en disant: «Les difficultés d'être artiste sont pourtant belles.» C'est pourquoi elle invite les autres à pénétrer dans le monde de l'artiste pour approcher la beauté.

De ce petit cafard qu'elle avait dessiné dans son enfance et que son père a retenu, à son travail d'aujourd'hui, Louna Maalouf a effectué un long parcours. Elle est fière d'avoir suivi les conseils de son papa avec qui elle avait travaillé à la fin de sa vie. « N'arrête pas de peindre », lui avait-il dit. Ainsi soit-il.

*Art on 56th. Gemmayzé. Tél. : 01/570331. Jusqu'au 15 octobre.

Rencontrée à Art on 56th où elle revient après quatre ans d'absence exposer 25 toiles, Louna Maalouf, peintre et fille du grand artiste libanais Alfred Maalouf, parle de ses huiles qui expriment son amour pour Beyrouth, et de sa peur, qu'elle a traduite par une nostalgie non de l'hier, mais du lendemain. Des huiles qui crient l'espoir qui tire vers le haut et non vers le bas comme la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut