Raï réclame l’élection d’un président et le retour des déplacés syriens

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a mis l'accent hier sur la nécessité de résoudre les problèmes de la vacance présidentielle et de l'afflux des déplacés syriens, appelant la communauté internationale à œuvrer, d'une part, à combler la vacance à la tête de l'État et, d'autre part, à assurer le retour des Syriens dans des régions sûres de leur pays.
Mgr Raï a tenu des propos en ce sens lors de deux réunions avec des responsables occidentaux, l'une avec des représentants du Sénat français, en présence de l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, et l'autre avec une délégation de l'Union européenne.
Le premier axe des entretiens s'est articulé sur le dossier présidentiel et les dangers de la persistance du vide institutionnel à la tête de l'État.
Avec la délégation française, le patriarche maronite a insisté sur le rôle de la France dans la réalisation de l'échéance électorale, notamment à travers « ses efforts de rapprochement entre les diverses parties et sa pression sur les États influents à ce niveau ».
Devant les représentants de l'Union européenne, le patriarche maronite a demandé à la communauté internationale de « dissocier l'échéance présidentielle de la crise régionale », estimant que « la responsabilité du vide n'incombe pas uniquement aux chrétiens ou aux maronites ».
Les débats avec les délégations occidentales ont également porté sur la nécessité d'un retour des déplacés syriens. Mgr Raï a ainsi réitéré son appel à trouver des régions sûres en Syrie pour que les exilés « regagnent rapidement leur pays », affirmant que tout retard sur ce plan « entraînerait des conséquences nocives pour la société libanaise qui ne parvient plus à supporter ce fardeau, d'autant que le nombre des déplacés s'accroît en permanence du fait du fort taux de natalité syrienne ».
« Aucun pays ne peut tolérer l'afflux soudain d'une population équivalant à la moitié de ses habitants », a encore martelé Mgr Raï, assurant que « la superficie de la Syrie, qui est 18 fois plus grande que celle du Liban, est de nature à accueillir un nombre aussi grand dans des régions sécurisées, avec l'aide des organisations internationales ». Le patriarche maronite a enfin évoqué « les dangers de l'usurpation des opportunités de travail qui s'offrent aux Libanais », mettant en garde contre les risques qui menacent « leurs sources de revenus ».

La délégation palestinienne
Mgr Raï a par ailleurs reçu une délégation du Haut Comité pour les affaires des Églises en Palestine, menée par Hanna Omeira, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en présence de l'ambassadeur de l'État de Palestine, Achraf Dabbour.
Les discussions ont été axées sur la situation des églises en Palestine ainsi que sur les dangers des implantations israéliennes.
Mgr Raï a affirmé à cette occasion qu'« il ne peut y avoir de paix entre les États sans un respect de tous les peuples », soulignant que « cette paix devrait se fonder sur quatre piliers, à savoir la vérité, la justice, l'amour et la liberté ». Il a déploré dans ce cadre « la violation de la vérité et de la justice à l'égard de la cause palestinienne », et exhorté la communauté internationale à « prendre la décision de créer un État palestinien dans lequel ses fils vivraient en paix ». « Si un tel État n'est pas édifié, nous allons vers des guerres ininterrompues », a conclu le patriarche.