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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les milices kurdes sont revenues à l’est de l’Euphrate pour apaiser Ankara

Les États-Unis s'inquiètent des combats entre les forces turques et le YPG.

Des familles syriennes fuyant les combats, au nord de la Syrie, vers la frontière turque. Nazeer el-Khatib/AFP

Les milices kurdes YPG soutenues par les États-Unis sont revenues à l'est de l'Euphrate en Syrie, conformément à ce que demande le gouvernement turc, a indiqué hier un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat. « Tous les YPG sont repassés à l'est de l'Euphrate », a déclaré le responsable américain, tout en reconnaissant qu'il pouvait toujours y avoir d'autres Kurdes à l'ouest du fleuve. « Tous les gens avec qui nous travaillons » sont repassés à l'est de l'Euphrate, a assuré un autre responsable américain sous le couvert de l'anonymat.
De son côté, le Conseil militaire de Jarablos, lié aux Forces démocratiques syriennes pro-Kurdes, a annoncé dans un communiqué que ses forces s'étaient retirées au sud de la rivière Sajur (20 km au sud de Jarablos) « pour protéger la vie des civils ». Si cette décision va dans le sens des demandes d'Ankara, elle maintient toutefois les combattants affiliés aux FDS à l'ouest de l'Euphrate.
La Turquie avait prévenu qu'elle continuerait de frapper les combattants kurdes syriens dans le nord de la Syrie tant qu'ils ne seraient pas revenus à l'est du fleuve. Ankara veut éviter que les Kurdes syriens ne forment une frontière continue le long de sa frontière avec la Syrie, en s'étendant vers l'Ouest.
La Turquie avait lancé mercredi dernier dans le nord de la Syrie l'opération « Bouclier de l'Euphrate », visant à la fois les combattants kurdes et les jihadistes du groupe État islamique.

Nettoyage ethnique
« Les YPG (Unités de protection du peuple kurde), comme les États-Unis l'ont promis (...), doivent repasser à l'est de l'Euphrate dès que possible, et tant qu'elles ne le feront pas elles (resteront) une cible », avait déclaré auparavant le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, au sixième jour de l'offensive de son pays dans le nord de la Syrie. « Dans les endroits où elles se rendent, les YPG forcent tout le monde à migrer, y compris les Kurdes qui ne pensent pas comme elles, et procèdent à un nettoyage ethnique », a accusé M. Cavusoglu. Selon lui, la zone autour de la ville de Manbij, à l'ouest de l'Euphrate et récemment reprise par les YPG à l'EI, est majoritairement arabe.
Dans un communiqué, le président Recep Tayyip Erdogan a de son côté confirmé que l'offensive se poursuivrait jusqu'à « la fin de la menace de Daech (l'EI), du PKK et des YPG ».
« Le but de l'opération est de nettoyer la région de l'EI et d'empêcher le PYD (Parti de l'Union démocratique) et les YPG de mettre en place un couloir de bout en bout » qui « diviserait la Syrie », a affirmé pour sa part le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus, cité par la chaîne de télévision turque NTV.
Parallèlement, l'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk, a qualifié les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes d' « inacceptables », appelant toutes les parties à « cesser » les combats. « Nous voulons dire clairement que ces combats sont inacceptables et suscitent notre profonde inquiétude », a fait savoir le Pentagone dans un communiqué. Comme l'avait demandé le vice-président américain Joe Biden mercredi dernier lors de sa visite à Ankara, le Pentagone a également renouvelé son appel aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) en Syrie de reculer à l'est de l'Euphrate. « L'EI n'est pas présent au sud de Jarablos », a fait également remarquer le Pentagone. « Les États-Unis ne sont pas impliqués dans ces activités (...), nous ne les soutenons pas », a-t-il encore affirmé, appelant « toutes les parties armées à cesser (le combat) ».

61 frappes
L'armée turque a indiqué dans un communiqué avoir ouvert le feu à 61 reprises sur 20 cibles dans le nord de la Syrie au cours des dernières 24 heures, sans préciser quels groupes étaient visés. Par ailleurs, trois roquettes ont été tirées lundi sur la ville frontalière de Kilis (Sud-Est) à partir des territoires contrôlés par l'EI, blessant cinq personnes, a rapporté NTV, qui a précisé que l'armée turque avait répliqué.
Dans le même temps, des avions de combat turcs ont bombardé des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, dans la région de Gara, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu. L'aviation avait déjà effectué de tels raids ces derniers mois.
Sur le front diplomatique, le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné « les violations, les agressions et les massacres commis par le régime turc », les qualifiant de « crimes contre l'humanité », dans une lettre adressée à l'Onu et diffusée par l'agence officielle de presse syrienne Sana.
(Source : AFP)

Les milices kurdes YPG soutenues par les États-Unis sont revenues à l'est de l'Euphrate en Syrie, conformément à ce que demande le gouvernement turc, a indiqué hier un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat. « Tous les YPG sont repassés à l'est de l'Euphrate », a déclaré le responsable américain, tout en reconnaissant qu'il pouvait toujours y avoir d'autres Kurdes...
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