Syrie: décès de frères siamois évacués d'une région assiégée

Des frères siamois âgés d'un mois sont décédés mercredi à Damas douze jours après leur évacuation d'une région assiégée par le régime, a annoncé le Croissant rouge syrien.

"Les jumeaux sont décédés mercredi et ils seront enterrés (jeudi) à Damas en présence de leur mère", a affirmé à l'AFP Mona Kourdi, porte-parole du Croissant rouge.

Les jumeaux Moaz et Nawras, fusionnés au niveau de la poitrine, avaient été évacués le 12 août de la Ghouta orientale assiégée par les troupes du régime, après une campagne sur Twitter sous le hashtag #Evacuatethetwins (Evacuez les jumeaux).

Nés dans la localité rebelle de Hammouriyé, les bébés attendaient dans un hôpital à Damas d'être transférés à l'étranger pour subir une séparation chirurgicale impossible en Syrie, pays ravagé par la guerre depuis plus de cinq ans.
"Ils souffraient de malformation du cœur et du foie et (...) se trouvaient dans un état grave", a indiqué un communiqué du Croissant rouge.

Un responsable de l'ONG Syrian American Medical Society basée aux Etats-Unis (SAMS), Mohamad Katoub, a accusé les autorités syriennes d'avoir retardé leur transfert.

"Nous avions reçu plusieurs offres d'hôpitaux et de médecins pour prendre en charge les jumeaux (...) mais le problème était le transfert", a indiqué M. Katoub basé en Turquie et contacté à l'AFP de Beyrouth.
"Le ministère des Affaires étrangères n'a pas autorisé que les bébés voyagent sans passeport alors que SAMS avait été informé par le département d'Etat que les Etats-Unis étaient prêts à les recevoir sans papiers", a-t-il dit.
Mme Kourdi a rejeté cette accusation. "Le retard est dû à leur état de santé", a-t-elle expliqué.

Le Croissant rouge a indiqué dans son communiqué que les passeports avaient été livrés aux enfants ainsi qu'à leurs accompagnateurs et "que l'approbation officielle était garantie après qu'un hôpital italien eut accepté de les recevoir".

Les enfants en Syrie payent un lourd tribut de la guerre, des milliers étant morts, alors que d'autres sont traumatisés par les raids, mutilés ou se préparent à mourir dans des villes assiégées.

La semaine dernière, l'image du petit syrien Omrane blessé par les bombardements à Alep (nord) a fait le tour du monde et symbolisé la violence aveugle de ce conflit qui a fait plus de 290.000 morts depuis mars 2011.