Rechercher
Rechercher

Liban - La situation

Explosion de colère du patriarche contre le torpillage des institutions

Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, a reçu du général Kahwagi et du général Ziad Homsi des explications sur les opérations de l’armée à Saïda et Ersal.

L'état de déliquescence des institutions s'est aggravé un peu plus, après la prorogation par les députés de leur mandat jusqu'en 2017, constatent les observateurs. Et ce ne sont pas les cris de vierge effarouchée des aounistes qui peuvent donner le change. Au comble de l'indignation, le patriarche les a sommés hier de démissionner, s'ils sont tellement choqués par le vote de prorogation. Ce qu'ils ne feront pas, bien évidemment. Plus honorablement, mais tout aussi médiatiquement, les députés Robert Fadel et Samy Gemayel ont trouvé, eux, la solution à leur dilemme : ils remettront leur salaire de député – soit quelque 10 millions de livres par mois –, l'un au développement de Tripoli, l'autre à l'armée. Deux ans et sept mois de salaires – soit 31 mois, cela ferait normalement quelque chose comme 310 millions de livres par député. Pas négligeable !

 

(Lire aussi : « Tripoli ne fait pas partie des priorités du gouvernement... »)


Pour un constitutionnaliste, les députés ont vidé le pays de sa vie légale à coups d'entourloupes juridiques. Le Liban est désormais dans l'aventure constitutionnelle, et non plus dans l'ordre constitutionnel. Les premiers responsables de ce blocage sont les députés absentéistes qui empêchent le quorum d'être atteint à chaque session parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président.

S'élevant implicitement contre l'aventurisme du Hezbollah et du CPL qui bloquent la présidentielle, le chef de l'Église maronite a comparé leur action à celle d'une meute de loups s'attaquant au pays et le déchirant à belles dents. Pour le patriarche, il est désormais plus logique de parler aux régimes auxquels les députés font allégeance qu'aux intéressés eux-mêmes.

 

(Lire aussi : Raï furieux contre la destruction de l'entité libanaise « par les loups »)


Vaille que vaille, toutefois, certaines institutions, et d'abord l'armée, continuent de tenir bon. On apprenait hier que l'affaire des otages fait des progrès, et que des trois propositions avancées par le Front al-Nosra, c'est la troisième qui a été retenue : libération de cinq islamistes libanais et de 50 détenues syriennes, pour chaque militaire libanais libéré. Selon les milieux cités, les autorités syriennes auraient fait preuve de « compréhension » sur ce plan. En outre, le médiateur qatari, paradoxalement de nationalité syrienne, serait de retour incessamment au Liban pour parachever sa médiation. Cet homme pourrait demander aux ravisseurs la libération d'un de leurs otages, comme signe de bonne foi. En outre, les parents de détenus auraient bon espoir de voir les otages en mesure de communiquer avec eux par « WhatsApp ».

Quoi qu'il en soit, l'ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdelkarim Ali, a affirmé hier que son gouvernement est « prêt à se mettre en rapport avec le gouvernement libanais en ce qui concerne les déplacés ». Le diplomate l'a fait à partir de Rabieh, après avoir été reçu par le général Michel Aoun. Et d'ajouter que « c'est la politique de non-
alignement (distanciation) adoptée par le Liban qui lui vaut toutes les avanies qu'il connaît ».

 

(Lire aussi : Conférence sur la famille : les takfiristes sur les traces des sionistes)


De tout ce raisonnement, les observateurs ne veulent retenir qu'un fait : la Syrie souhaite que le Liban continue de traiter avec le régime du président Bachar el-Assad, comme s'il était toujours le représentant légitime du peuple syrien. Ce qui est de moins en moins vrai, du moins géographiquement, avec l'extension de la superficie contrôlée par les groupes extrémistes et les combats qui font rage aux quatre coins de la Syrie. Et dont témoignent les affrontements qui se sont déroulés ces derniers jours sur le versant oriental de l'Hermon, et qui ont affecté les villages druzes de la région. Ces incidents ont été commentés hier par Walid Joumblatt et Talal Arslane. Un Walid Joumblatt qui se trouve à Moscou et qui a été reçu hier par l'austère ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Mais il n'y a pas qu'en Syrie que les groupes extrémistes sont agissants. Au Liban aussi, loin de baisser les bras, les jihadistes demeurent actifs, comme le prouve un plan de déstabilisation de la région de Saïda mis en échec récemment par l'armée, en étroite coopération avec les autorités policières palestiniennes ; ou la destruction nocturne de caméras de surveillance installées par l'armée à Ersal, qui a entraîné l'augmentation par l'armée de son degré de vigilance dans cette bourgade sensible entre toutes. Les aveux des jihadistes arrêtés au Liban n'augurent pas d'un renoncement au plan visant à prendre le contrôle du pays.

 

Lire aussi
Pandémie, l’éditorial de Issa Goraieb

Chambre à part, l'article de Ziyad Makhoul

L'itinéraire d'un Français venu commettre un attentat au Liban

L'état de déliquescence des institutions s'est aggravé un peu plus, après la prorogation par les députés de leur mandat jusqu'en 2017, constatent les observateurs. Et ce ne sont pas les cris de vierge effarouchée des aounistes qui peuvent donner le change. Au comble de l'indignation, le patriarche les a sommés hier de démissionner, s'ils sont tellement choqués par le vote de...

commentaires (9)

CORRECTION ! MERCI : "M. el-Râëéhhh a le malheur d'être singulièrement méconnu dans le monde anglophone, even en Océanie, et surtout dans ce (croissant? fertile!)...."

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 57, le 10 novembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • CORRECTION ! MERCI : "M. el-Râëéhhh a le malheur d'être singulièrement méconnu dans le monde anglophone, even en Océanie, et surtout dans ce (croissant? fertile!)...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 57, le 10 novembre 2014

  • LES TORPILLEURS... USENT DE "S'EN-FOU"... COMME TORPILLE ! LES TORPILLES NE PENSENT PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 56, le 09 novembre 2014

  • Les deputes MM. Robert Fadel et Samy Gemayel donnent un bel exemple de patriotisme en versant leurs salaires a Tripoli et a l'armee libanaise respectivement. Il faudrait que tous les autres deputes fassent de meme!

    Michele Aoun

    14 h 33, le 08 novembre 2014

  • le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, donnant une conférence de presse à Sydney en Australie, a déclaré : « Les députés ont ainsi une fois de plus violé la Constitution et bafoué la volonté populaire, tout en foulant aux pieds le pacte national qui exige que les chrétiens soient représentés à la présidence de la République, les chiites à la tête du Parlement et les sunnites à la présidence du Conseil ». Un système politique, confessionaliste, qui répartit proportionnellement les sièges au Parlement et les postes dans les grandes fonctions publiques ne peut fonctionner normalement, trouver un consensus, chaque parti religieux étant en désaccord avec les autres et voulant s’imposer. Un gouvernement doit être neutre, autrement dit laïque, tout en permettant à chaque citoyen de pratiquer la religion qu’il veut. Il doit avoir une force armée pour assurer la défense du pays et une police capable d’empêcher les affrontements internes entre les différentes confessions religieuses. C’est ainsi que fonctionne la démocratie, en France notamment. Chiites, Sunnites, Chrétiens ne doivent pas pouvoir intervenir dans les décisions du gouvernement, dont le rôle est d’agir pour le bien de la nation et non de favoriser telle ou telle religion.

    Jacques MARAIS

    12 h 19, le 08 novembre 2014

  • M. el-Râëéhhh a le malheur d'être singulièrement méconnu dans le monde et surtout dans ce croissant? fertile!. Au Liban, il a le droit d'être mauvais "politicien", parce qu'il passe pour être compréhensif envers le bääSSyrien aSSadique. En bääSSyrie, il a le droit d'être mauvais pro-aSSadien, parce qu'il passe pour être "politicien" libanais(h) des plus fortiches, yâ hassértéééh. Nous, en notre qualité d’éhhh vrais "politiciens" libanais et d’anti-aSSadique à la fois, nous voulons et nous sommes en droit de protester…. contre cette incroyable double méprise ! En sus, les dires d'el-Râëéééh ne sont pas tout simplement des pseudo-analyses en real sciences politiques ou de ces ordinaires et "pures" diatribes coinniques ; ce sont surtout pour les niais des paroles "surnaturelles : mystères, secrets, révélations" etc... Rien n'y manque. Mais comme, ces temps-ci, les "prophètes" sont discutés plus consciencieusement que les baratineurs même profanes, mahééék, il faut bien qu’on se résigne à passer même avec ses propres coinniques ; s’ils en sont capables ; par l'érudition aride et ténébreuse, pour s'élever + tard yîîîh, avec el-Râëéhhh n’est-ce pas, dans les régions éthérées et surtout fécondes du supra-maronitisme coinnique.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 53, le 08 novembre 2014

  • EH... OUI... TRÈS CHER PATRIARCHE, D'ABRUTIS ACHETÉS ET VENDUS IL EN EST QUESTION. PATRIARCHE BERGER, QUE VOTRE NOM REFLÈTE, NETTOYEZ VOTRE BERGERIE ! CHASSEZ LES BREBIS GALEUSES ! CHASSEZ LES MARCHANDS DU TEMPLE ! IMPOSEZ-VOUS ! NETTOYEZ LA CHRÉTIENTÉ ! QUE DIEU VOUS ASSISTE ! IL VOUS ASSISTERA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 43, le 08 novembre 2014

  • TRÈS CHER PATRIARCHE, À TOUS NOS ABRUTIS VENDUS, JE DÉDIE CES VERS, Où PARLE L'ABRUTISSEMENT, INSPIRÉ DU POÈME "LA BEAUTÉ" DE CHARLES BAUDELAIRE : L'ABRUTISSEMENT LIBANAIS, JE SUIS BEAU COMME L'INERTE PIERRE. MON SEIN Où VOS ÉLUS TÈTENT DEPUIS TOUJOURS, EST FAIT POUR INSPIRER, À CES OBTUS BALOURDS, L'HÉBÉTUDE SOLIDE AINSI QUE LA MATIÈRE. J'HABITE LES CERVEAUX VIDES DES ABRUTIS ; DE CES CONNARDS JE SUIS LE SUPRÊME SYMBOLE ; JE HAIS L'ENTENDEMENT ; IL M'ÉNERVE ET DÉSOLE ; ET, EN TANT QU'HÉBÉTUDE, JE JACASSE ET JE RIS. LE POÈTE, JUGEANT VILES MES APTITUDES QUE J'EXHIBE, AU GRAND JOUR, SI FORT ET DRÔLEMENT, CONDAMNE SANS MERCI MES DIGNES ATTITUDES, CAR J'AI PLACÉ CHEZ VOUS, LONGTEMPS ET PATIEMMENT, POUR MIROIRS REFLÉTANT MES CONNERIES SI BELLES, D'ABRUTIS ÉTOILÉS AUX BOURDES ÉTERNELLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 32, le 08 novembre 2014

  • Le bakchich système a renouveler son assurance vie ....! sur le compte d'une démocratie agonisante et d'un peuple exsangue....!

    M.V.

    08 h 12, le 08 novembre 2014

  • A retenir : chaque fois que le clown du régime de Damas à Beyrouth va à Rabieh, il "prouve" par a + b que le général Aoun est un candidat "consensuel" à la présidence. Une clownerie et une tragi-comédie sans fin !

    Halim Abou Chacra

    05 h 51, le 08 novembre 2014

Retour en haut