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À La Une - Gaza

La guerre à Gaza plombe à nouveau les relations israélo-américaines

Kerry cloué au pilori par la presse.

Après l'appel de Barack Obama à un cessez-le-feu "immédiat et sans conditions", c'est au secrétaire d'Etat John Kerry, que les commentateurs israéliens font porter la responsabilité de la nouvelle friction avec Washington. REUTERS/Pool

L'appel comminatoire de Barack Obama à un cessez-le-feu "immédiat et sans conditions" à Gaza a mis de l'huile sur le feu dans les relations déjà tendues entre les Etats-Unis et Israël et placé Benjamin Netanyahu dans une situation délicate vis-à-vis des jusqu'au-boutistes de son gouvernement.

 

Les analystes ont interprété comme un ultimatum cette demande dimanche du président américain au Premier ministre israélien, alors que le conflit entre Israël et le Hamas a fait plus de 1.000 morts palestiniens, en grande majorité des civils et plus de 200 enfants, dans la bande de Gaza en trois semaines.
Selon la radio militaire, M. Obama a appelé au téléphone le dirigeant israélien pour lui présenter sa "requête" au moment où M. Netanyahu présidait une réunion du cabinet de sécurité qui a dû être interrompue. Une fois l'échange terminé, le cabinet s'est de nouveau retrouvé, mais sans prendre de décision.


En fait, Israël n'a pas donné de réponse officielle à l'allié américain. Mais sur le terrain, l'armée a commencé à appliquer de facto une trêve fragile lundi dans l'enclave palestinienne. Une trêve bien brève puisque lundi soir, l'escalade de la violence reprenait de manière dramatique, alors que M. Netanyahu appelait ses concitoyens à se préparer à la perspective d'une "longue campagne" dans la bande de Gaza.

 

(Lire aussi: Rapt et meurtre de trois étudiants israéliens : le directoire du Hamas ne serait pas impliqué)

 

Attaques au vitriol contre Kerry

Durant toute la semaine dernière, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a tenté, en vain, d'arracher un accord pour mettre fin au bain de sang lors d'une mission dans la région.

C'est d'ailleurs à M. Kerry, leur bouc-émissaire préféré présenté comme incompétent, que les commentateurs israéliens ont fait porter la responsabilité de la nouvelle friction avec Washington. M. Kerry est mis au pilori pour avoir transmis un "document pro-Hamas" vendredi au gouvernement israélien sur un cessez-le-feu à long terme, un plan qui a été rejeté à l'unanimité par le cabinet de sécurité.


"C'est un ami d'Israël, mais avec de tels amis, il est parfois préférable de négocier avec des ennemis", a ironisé Nahum Barnéa, l'éditorialiste vedette du quotidien Yediot Aharonot. Selon lui, "l'administration américaine s'est retrouvée du mauvais côté de la table dans la guerre à Gaza, tout cela à cause des bonnes intentions d'un seul homme: John Kerry".
Entre autres amabilités, le secrétaire d'Etat a été qualifié d'"éléphant dans un magasin de porcelaine", d'"amateur qui croit être le seul à pouvoir régler les problèmes du monde par sa seule présence".
Le site d'information Walla a été encore plus loin en l'accusant d'appliquer "la politique de l'administration Obama qui soutient les Frères Musulmans" dont le Hamas est issu. Selon ce site, les Etats-Unis "ont planté un poignard dans le dos de Hosni Moubarak", le président égyptien, un fidèle allié des Etats-Unis chassé du pouvoir en 2011 par une révolte populaire.

 

(Reportage : A Gaza, la prière musulmane sous le regard de Jésus)

 

'Lâcheté' de Netanyahu
Ces hostilités diplomatiques débordent sur la scène politique intérieure, et M. Netanyahu, en donnant l'impression de céder aux pressions américaines, n'est pas non plus épargné.
Il a ainsi reçu une volée de critiques des "faucons" de son gouvernement, ce qui fragilise sa majorité.
"Nous avons gaspillé du temps et notre grande armée n'a pas réussi à finir le travail, c'est dommage", a déploré le ministre de l'Agriculture Yaïr Shamir, fils de l'ex-Premier ministre Yitzhak Shamir et membre du parti ultra-nationaliste Israël Beiteinou. Pour Uri Ariel, le ministre du Logement, un colon et dirigeant du parti nationaliste-religieux Foyer juif, Israël aurait dû mener une "opération beaucoup plus rapide, plus dure, plus déterminée afin de permettre à Tsahal (armée israélienne) de l'emporter". Reprochant à demi-mot à M. Netanyahu d'avoir cédé aux pressions de la Maison Blanche, M. Ariel a avancé "qu'il faut parfois accepter de payer un prix politique lorsque la sécurité des Israéliens est en jeu".
Ben Caspit, autre éditorialiste influent, a carrément accusé le Premier ministre de "lâcheté", lui reprochant de "ne pas avoir le courage de pousser" l'armée à démilitariser la bande de Gaza.

Israël a lancé son offensive militaire d'envergure le 8 juillet afin de faire cesser les tirs de roquettes sur son territoire et anéantir les capacités militaires du Hamas au pouvoir à Gaza.


Selon un sondage, une écrasante majorité (87%) d'Israéliens continue à soutenir l'offensive à Gaza malgré la mort de plus de 40 soldats et de six civils israéliens, soit le bilan militaire le plus lourd depuis la guerre du Liban en 2006.

 

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