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À La Une - Liban

Deux voitures piégées neutralisées à Beyrouth et dans la Békaa

Les véhicules repérés après l'arrestation d'un responsable des Brigades Abdallah Azzam.

L'armée neutralise la voiture piégée découverte à Ersal, dans la Békaa, le 12 février 2014. AFP PHOTO / STR

Coup double aujourd'hui pour l'armée libanaise qui a intercepté et neutralisé deux voitures piégées, l'une à Beyrouth, l'autre dans la Békaa. Deux interceptions qui se sont faites en parallèle à l'arrestation, annoncée mercredi matin, de Naïm Abbas, un haut responsable au sein des Brigades Abdallah Azzam. Ce groupe jihadiste lié à el-Qaëda a revendiqué certains des attentats perpétrés ces derniers mois contre des bastions du Hezbollah, dont la double attaque suicide contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth le 19 novembre dernier.

Naïm Abbas, un ressortissant palestinien, a été arrêté à Beyrouth par les renseignements de l'armée. Son arrestation a été démenti en soirée par les Brigades Abdallah Azzam. Ces informations sont "des tentatives désespérées de créer de fausses victoires", a écrit le groupe sur son compte Twitter.

Cette arrestation a permis d'éviter un nouveau drame puisque lors de son interrogatoire, Naïm Abbas, de son vrai nom Naïm Ismaïl Maalouf, a révélé, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), la présence d'une voiture piégée garée dans un parking à Corniche al-Mazraa, un quartier de Beyrouth. Une voiture piégée destinée à être envoyée dans la banlieue sud de la capitale libanaise, a-t-il précisé.

Mercredi matin, l'armée avait coupé la circulation dans les deux sens à Corniche al-Mazraa, avant de procéder à des perquisitions dans le quartier. A la mi-journée, les forces de sécurité avaient neutralisé la voiture piégée. Selon l'ANI, 100 kg d'explosifs, une ceinture explosive ainsi que des obus de mortier se trouvaient à bord du véhicule.

Quelques heures plus tard, l'ANI annonçait l'interception par l'armée d'une voiture piégée sur la route de Ersal, dans la Békaa. Cette voiture, selon l'armée, devait finir à Beyrouth et était "en provenance de Yabroud". Yabroud est une ville syrienne située non loin de la frontière libanaise qui se trouve sous le contrôle des rebelles. De violents bombardements y ont lieu depuis hier.

Le véhicule était conduit par une femme, accompagnée de deux autres femmes. Les femmes, dont l'ANI a indiqué qu'elles étaient originaires de Ersal, ont été arrêtées et vont être interrogées. L'armée a neutralisé le véhicule piégé.

Vendredi dernier, le quotidien al-Joumhouriya, citant une source de sécurité, avait indiqué que l'armée avait décidé de fouiller aussi les femmes, au niveau des barrages érigés dans certaines régions sensibles comme les camps palestiniens. Cette décision a été prise, poursuivait le quotidien, en raison d'une nouvelle stratégie selon laquelle les terroristes opérant au Liban ont désormais recours à des femmes pour le transport des explosifs utilisés lors des attentats suicides qui ensanglantent le pays.

 

(Lire aussi : Les dirigeants libanais saluent l'accomplissement de l'armée)

 

Naïm Abbas ayant avoué l'existence d'autres voitures piégées cachées à travers le Liban, l'armée a lancé des perquisitions, notamment dans la région de Saadiyat, dans le caza du Chouf, et a renforcé les mesures de sécurité à Saïda, aux entrées du camp palestinien de Aïn el-Heloué, ainsi que dans la région de Baalbeck.

Suite à ces perquisitions, une patrouille de la troupe a trouvé quatre roquettes dans le village de Debbiyé, dans le caza du Chouf. Les roquettes étaient censées être tirées vers la banlieue sud de Beyrouth, le samedi 15 février, lors de la commémoration de l'assassinat du cadre du Hezbollah, Imad Moghniyé.
Des roquettes et explosifs ont également été trouvés dans un dépôt à Saadiyat.

 

 

Précédentes arrestations
Avec l'arrestation de Naïm Abbas, les forces de sécurité portent un nouveau coup aux Brigades Abdallah Azzam. Le 26 décembre dernier, les forces de sécurité avaient en effet arrêté à Beyrouth le Saoudien Majed el-Majed, émir des brigades. Il est décédé le 4 janvier dans un hôpital de Beyrouth où il était traité pour des blessures subies lors de combats contre l'armée syrienne.

Le 15 janvier dernier, c'était au tour de Jamal Daftardar, soupçonné d'être le successeur de Majed el-Majed, d'être arrêté dans la localité de Kamed el-Loz (Békaa). Né à Tripoli, il est accusé d'avoir planifié des attaques terroristes, recruté et entraîné des jihadistes, organisé leur transfert hors du Liban, contrefait des papiers d'identité, lancé des roquettes en direction d'Israël et de détenir des armes et des explosifs.

Une semaine plus tard, l’armée arrêtait Omar Ibrahim el-Atrache, un dignitaire sunnite originaire de la localité de Ersal dans la Békaa. Lors de son interrogatoire, l'homme a avoué, selon l'armée, "entretenir des liens avec les hors-la-loi Omar Ibrahim Saleh alias Abou Farouk, Naïm Abbas et Ahmad Taha, ainsi que d'autres appartenant aux Brigades Abdallah Azzam, à Daech et au Front al-Nosra", deux groupes jihadistes engagés dans les combats en Syrie contre les forces du régime de Bachar el-Assad. Omar Atrache a également avoué avoir transporté des grenades à main, des ceintures explosives et d'autres armes et munitions. Il a reconnu avoir emmené, à bord des voitures qu'il a conduites jusqu'à Beyrouth, deux kamikazes portant des ceintures explosives. Ils ont été tués ensuite aux barrages du fleuve Awali et de Majdelioun, au Liban-Sud. "Omar el-Atrache a également reconnu avoir transporté des kamikazes de diverses nationalités arabes vers le territoire syrien et les avoir conduits au Front al-Nosra. Il a aussi ramené de Syrie quatre roquettes qui ont été tirées le 22 août 2013, à partir de Hoch, vers les territoires occupés", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Atrache a enfin avoué avoir fait parvenir jusqu'à Beyrouth des voitures piégées. Il a précisé que les véhicules lui étaient remis par un Syrien connu sous le pseudonyme d'Abou Khaled et qu'il les remettait, à son tour, à Naïm Abbas.

Le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, le juge Sakr Sakr a engagé des poursuites contre Atrache ainsi que cinq autres personnes, pour leur implication dans deux attentats suicide, le 2 et le 21 janvier à Haret Hreik, un quartier du sud de la capitale libanaise, qui ont fait au moins six morts.

Le 24 janvier, l’armée avait par ailleurs annoncé la mort du terroriste palestinien et membre des Brigades Abdallah Azzam, Ibrahim Abdel Mohti Abou Maalek, connu sous le surnom de "Abi Jaafar", dans un accrochage avec la troupe dans la Békaa. Selon l'armée, Ibrahim Abdel Mohti était aussi lié au groupe islamiste extrémiste Daech et organisait le déplacement de kamikazes vers le Liban à partir de la région syrienne de Qalamoun (aux frontières de la Békaa-est). "Il avait sur lui une carte d'identité portant le nom de Ahmad Omar el-Solh", précise enfin le communiqué.

 

Le conflit en Syrie, dans lequel le Hezbollah est impliqué, a favorisé une multiplication des attentats suicide au Liban, devenu "terre de jihad" selon des responsables militaires. Depuis juillet, une série d'attentats meurtriers ont frappé le Liban, dont six menés par des kamikazes.
Les attaques ont été revendiquées par différents groupes jihadistes, dont les Brigades Abdallah Azzam ou encore le Front al-Nosra au Liban et l’État islamique en Irak et au Levant (Daech, EIIL) qui combat en Syrie.
Ces groupes ont affirmé viser le Hezbollah, qui se bat contre les rebelles en Syrie aux côtés de l'armée du régime de Bachar el-Assad.

 

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Coup double aujourd'hui pour l'armée libanaise qui a intercepté et neutralisé deux voitures piégées, l'une à Beyrouth, l'autre dans la Békaa. Deux interceptions qui se sont faites en parallèle à l'arrestation, annoncée mercredi matin, de Naïm Abbas, un haut responsable au sein des Brigades Abdallah Azzam. Ce groupe jihadiste lié à el-Qaëda a revendiqué certains des attentats...

commentaires (5)

QU'EST-CE QUI EST PLUS DANGEREUX ? UNE VOITURE PIÉGÉE... OU L'ENCÉPHALITE PIÉGÉE... DONT SOUFFRENT TOUS NOS ABRUTIS ???

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 07, le 13 février 2014

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Commentaires (5)

  • QU'EST-CE QUI EST PLUS DANGEREUX ? UNE VOITURE PIÉGÉE... OU L'ENCÉPHALITE PIÉGÉE... DONT SOUFFRENT TOUS NOS ABRUTIS ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 07, le 13 février 2014

  • C'est tout ! Deux ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 38, le 13 février 2014

  • We will get there , on parviendra a les localiser avant de les aneantir , grace a toutes les forces vives de la nation , connues pour leur combat anti terroriste salafowahabite bensaoudique allie au sionisme mondial .. hourraaaaaaaa !!!!!

    FRIK-A-FRAK

    17 h 08, le 12 février 2014

  • Il semble , que les services de l'armée deviennent plus efficace , félicitations ...! ,Mais...plus ils seront efficaces ... plus certaines milices vont demandé leurs protection...hélas, Danger ! ce n'est pas le rôle de l'état et de ses services de protéger les milices forcément illégales...

    M.V.

    14 h 31, le 12 février 2014

  • Bravo et toujours bravo pour les services de renseignements de l’armée à Beyrouth qui ont pu encore une fois neutraliser les fous de la Mort.

    Sabbagha Antoine

    12 h 48, le 12 février 2014

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