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À La Une - conflit

Syrie : les rebelles prennent Maaloula, des soeurs emmenées de force

Des preuves "indiquent une responsabilité" d'Assad dans des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

La ville chrétienne de Maaloula, en Syrie. LOUAI BESHARA / AFP

Des rebelles syriens, dont des jihadistes du Front al-Nosra, se sont emparés lundi de la totalité de la ville chrétienne de Maaloula, au nord de Damas, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des combats étaient toujours en cours dans la soirée autour de Maaloula, selon la même source.


Dans la nuit de dimanche à lundi, après cinq jours de combats, les insurgés s'étaient emparés du coeur historique de cette cité en lançant depuis une falaise des pneus remplis d'explosifs sur les forces du régime. Selon une source au sein des services de sécurité, les rebelles, positionnés en haut de la falaise de grès surplombant la ville, ont fait rouler dans la nuit un grand nombre de pneus bourrés d'explosifs sur les soldats déployés en bas de cette cité, aujourd'hui déserte.


Selon l'agence officielle Sana, les rebelles seraient entrés dans le couvent orthodoxe de Mar Takla, situé au milieu de la ville et jusque là contrôlé par l'armée, où se trouvent 40 religieuses et orphelins.

Radio Vatican a d'ailleurs annoncé que douze religieuses orthodoxes ont été emmenées de force de leur couvent. Le nonce (ambassadeur) du Saint-Siège en Syrie, Mgr Mario Zenari, cité par la radio, a affirmé qu'il s'agit de "douze soeurs syriennes et libanaises". "Il semble que les rebelles jihadistes les aient conduites dans le nord vers Yabrud. On ne connaît pas encore les motifs de cette action de la part des rebelles: s'il s'agit d'un enlèvement ou d'une prise de contrôle du couvent pour avoir la main libre à Maaloula", a précisé le nonce, qui se montre prudent avant de parler d'enlèvement.
L'agence catholique spécialisée AsiaNews affirme également que le Patriarcat grec-orthodoxe a communiqué la nouvelle.

 

Les rebelles, dont des jihadistes liés à el-Qaëda, avaient pris, une première fois, le contrôle de la cité le 9 septembre. Trois jours plus tard, l'armée syrienne était entrée dans Maaloula pour les chasser. Depuis, les échanges de tirs étaient quotidiens.

 

Maaloula, située à 55 km au nord de Damas, compte un grand nombre d'églises et de couvents. Elle doit sa renommée à ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. La majorité de ses habitants chrétiens sont grecs-catholiques et parlent l'araméen, la langue du Christ. Le nom de la ville vient du mot Maala, qui veut dire entrée dans cette langue.


La ville est située dans la région de Qalamoun, au nord de Damas, où l'armée syrienne mène une offensive au terme de laquelle elle s'est emparée de Qara, de Deir Attiya et d'une partie de Nabak. L'armée veut reprendre la région montagneuse de Qalamoun pour assurer une continuité territoriale sous son contrôle entre les provinces de Damas et Homs, plus au nord. Proche de la frontière libanaise, Qalamoun, où se trouvent des dépôts d'armes, constitue la base-arrière des insurgés pour encercler la capitale et commander l'accès à l'autoroute stratégique Damas-Homs.

 

 

La région de Qalamoun.

 

Tensions dans le Golan
Au sud de la Syrie, dans la province de Deraa, à Basr al-Harir, les rebelles ont par ailleurs pris un arsenal militaire après quelques jours de combats, selon l'OSDH. Sur les photos mises en ligne par cette organisation, un rebelle piétine la tête tranchée d'un soldat. Un autre porte le drapeau noir de la brigade rebelle Beit al-Maqdess.


Sur les hauteurs du Golan, de violents combats ont eu lieu lundi matin à Khan Arnabeh et Sama Danieh.
Un obus de mortier tiré de Syrie a atterri lundi à Majdal Chams, chef lieu des localités druzes du Golan occupé par Israël, sans faire de victimes, ont indiqué des témoins à l'AFP.
Une responsable militaire israélienne a confirmé le tir mais refusé de préciser où l'obus était tombé.
Toujours dans le Golan, des tirs à l'arme automatique ont eu lieu lundi matin à partir de la Syrie en direction de soldats israéliens, qui ont répliqué et "atteint une cible visée", a indiqué une porte-parole de l'armée sans autre indication.

 

Près de 126.000 tués
L'OSDH a, par ailleurs, indiqué que la guerre en Syrie a fait 125.835 morts entre le 15 mars 2011 et le 1er décembre 2013. La majorité sont des combattants des deux bords, mais les décès dans les rangs des loyalistes sont deux fois plus importants que dans ceux des rebelles.
Parmi les personnes décédées, 35% sont des civils -soit 44.381- dont 6.627 enfants et 4.454 femmes, et 65% sont des combattants.

L'OSDH fait également état de 232 membres du Hezbollah, qui a envoyé des hommes combattre aux côtés du régime syrien, et 265 autres combattants chiites étrangers pro-régime, tués.

 

Crimes de guerre : des preuves pointent vers Assad
Sur un autre plan, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a pour la première fois déclaré que des preuves "indiquent une responsabilité" du président Bachar el-Assad dans des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

"La Commission d'enquête (sur la Syrie du Conseil des droits de l'Homme, ndlr) a produit d'énormes quantités de preuves (...) sur des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité. (...) Les preuves indiquent une responsabilité au plus haut niveau du gouvernement, y compris du chef de l'Etat", a déclaré lundi Mme Pillay, lors d'une conférence de presse.


La Commission d'enquête a été établie le 22 août 2011 par une résolution du Conseil des droits de l'homme et a pour mission d'enquêter sur toutes violations des droits de l'homme depuis mars 2011, et d'identifier les coupables afin de s'assurer qu'ils soient jugés.
Dans son dernier rapport, publié le 11 septembre, la Commission, dont fait partie l'ex-procureur international Carla del Ponte, accuse le régime de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, et la rébellion de crimes de guerre.

Lundi, Mme Pillay a expliqué qu'elle souhaitait la mise sur pied d'une enquête judiciaire "nationale ou internationale crédible" qui permette de juger les responsables des crimes. C'est seulement dans ce cadre, ce afin de respecter la présomption d'innocence, que la liste pourra être publiée, a-t-elle averti. 

 

Arsenal chimique : le "plus complexe" reste à venir
Enfin, la coordinatrice de la mission conjointe entre l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), Sigrid Kaag, a assuré lundi que le "plus complexe" reste à venir sur le chemin de la destruction de l'arsenal chimique syrien.

"Retirer les agents chimiques syriens du pays afin de les détruire va demander des efforts collectifs et de coordination énormes", a-t-elle ajouté, rappelant que les agents chimiques les plus dangereux devaient avoir quitté le pays en guerre pour le 31 décembre.
Il existe de nombreux facteurs ne dépendant pas de la volonté de la mission conjointe qui "pourraient avoir des conséquences sur notre habilité à remplir nos objectifs dans les délais établis", a ajouté Mme Kaag.
"Nous restons dépendants de la situation, changeante, sur le terrain", a ajouté Mme Kaag, racontant avoir dû se rendre en hélicoptère dans le port d'où les agents chimiques doivent quitter la Syrie, la route étant alors bloquée.


Les agents chimiques doivent en effet être transportés depuis différents sites à Lattaquié, le principal port syrien, avant de quitter le port sur des navires danois et norvégiens vers un bateau de l'armée des États-Unis qui, une fois en dehors des eaux territoriales syriennes, devrait procéder à leur destruction avant le 31 mars 2014 par le procédé de l'hydrolyse.

 

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Dans la nuit de dimanche à lundi, après cinq jours de combats, les insurgés...

commentaires (3)

ILS LES ONT SÛREMENT EMMENÉ PLUS LOIN EN VUE DE LES METTRE EN SÉCURITÉ, BIEN LOIN DE CETTE SALETÉ DE SATANÉS CHABBÎHHÂHS BÄÄSSàRIENNISÉS !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 54, le 03 décembre 2013

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Commentaires (3)

  • ILS LES ONT SÛREMENT EMMENÉ PLUS LOIN EN VUE DE LES METTRE EN SÉCURITÉ, BIEN LOIN DE CETTE SALETÉ DE SATANÉS CHABBÎHHÂHS BÄÄSSàRIENNISÉS !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 54, le 03 décembre 2013

  • ET L'ON SE DEMANDE ENCORE POURQUOI TOUS ONT FAIT VOLTE FACE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 41, le 03 décembre 2013

  • Sempiternelle desinformation du machin et de ses employe(e)s . On veut peut etre cacher que la majorite de la localite de Nabak a Qalamoun est entre les mains des legaux , et que les bensaouds ont echoue a construire une armee au sud de la Syrie legitime . Parlez nous de ce sujet , que devient l'offensive sur Qalamoun ?? si on est prive d'infos c'est que la situation des mercenaires ne doit pas etre brillante . On lit aussi d'autresjounaux comme The economist entre autres .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 17, le 02 décembre 2013

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