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À La Une - commémoration

Les Arméniens marquent le 98e anniversaire du génocide commis par les Turcs

Au Liban, une manifestation a été organisée place des Martyrs, à Beyrouth.

Des centaines d'Arméniens libanais ont commémoré le génocide en organisant une marche, mercredi, de Bourj Hammoud au centre-ville de Beyrouth. REUTERS/Sharif Karim

Des milliers de personnes ont commémoré mercredi les massacres d'Arméniens survenus il y a 98 ans sous l'Empire ottoman, un génocide selon Erevan, un terme rejeté par la Turquie.


En Arménie, une énorme foule a afflué dès le matin vers un mémorial au sommet d'une colline de la capitale pour y déposer des fleurs devant la flamme éternelle symbolisant la mémoire des disparus. La cérémonie a été retransmise par toutes les chaînes de télévision du pays.
"Nous nous inclinons aujourd'hui à la mémoire de victimes innocentes", a déclaré le président Serge Sarkissian.
"Il est de notre devoir de réaliser et d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le fait que le déni du génocide est une perpétuation de ce crime", a-t-il ajouté, dans une claire attaque en direction d'Ankara.


Dans la nuit de mardi à mercredi, de jeunes militants du parti nationaliste Dachnaktsoutioun ont brûlé des drapeaux turcs et mené une procession de 10.000 personnes, munies de torches, dans Erevan.
"Chaque torche symbolise notre lutte éternelle. Nous n'oublierons jamais que le sang d'innocentes victimes a été versé", a déclaré à l'AFP l'un des participants à la marche, Achot Kazarian, 23 ans.


Erevan cherche depuis longtemps à faire reconnaître sur la scène internationale le génocide de sa population.
Nombre de pays l'ont reconnu, dont la France en 2001. Le Parlement européen l'avait reconnu en 1987. La Turquie de son côté réfute le terme de génocide, même si elle reconnaît des massacres.

 

Munis de torches, des Arméniens commémorent le génocide commis

par les Turcs, le 23 avril 2013, à Erevan. AFP PHOTO / KAREN MINASYAN  

 

 

"Dévoiler le vrai visage de l'Etat turc"

Au Liban aussi, les Arméniens ont commémoré le génocide en organisant une marche de Bourj Hammoud, une localité du nord de Beyrouth où vivent la plupart des Arméniens libanais, vers le centre-ville de la capitale , où un sit-in a été organisé, place des Martyrs. Les manifestants ont été rejoints, en signe de solidarité, par les familles des pèlerins libanais enlevés en Syrie qui imputent à Ankara la responsabilité du retard dans la libération de leurs proches. 

 

(Lire aussi : Adham Zgheib, fils d'un pèlerin libanais enlevé en Syrie : "Onze mois, ça suffit!")

 

Lors du rassemblement place des Martyrs, le secrétaire général du parti Tachnag, Hovig Mekhitarian, a assuré dans un discours que les Arméniens n'arrêteront pas de "dévoiler le vrai visage de l'Etat turc". "Nous savons que les peuples libanais et syrien ne pourront jamais oublier ce que les Ottomans leur ont fait endurer", a déclaré M. Mekhitarian.

Exigeant qu'Ankara reconnaisse ses massacres, M. Mekhitarian a mis en garde contre la "dangereuse" infiltration turque dans la région. "Les Arméniens sont fidèles au Liban et font partie de son tissu social. Partant de notre respect pour le peuple libanais, nous exhortons l'Etat à se méfier de la Turquie."

 
De son côté, le président du comité exécutif du parti Hanchag, M. Alexandre Kouchkrayan a déclaré que les peuples libanais et arménien ont été victimes du "racisme ottoman". "Nous insistons sur la nécessité pour la Turquie de présenter des excuses et indemniser le peuple arménien", a ajouté M. Kouchkrayan.

Quelque 140.000 Arméniens vivent au Liban, la plus importante communauté au Moyen-Orient. La majorité d'entre eux sont des descendants des survivants des massacres.

Les persécutions des Arméniens sont commémorées chaque année le 24 avril, date de l'arrestation en 1915 à Constantinople de plus de 200 intellectuels et dirigeants de la communauté arménienne, un événement qui avait marqué le début d'une vague de massacres et de déportations ayant duré jusqu'en 1917.

Pour les Arméniens, le génocide a fait plus de 1,5 million de morts, alors que la Turquie ne reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 morts. Ankara fait valoir qu'il s'agissait d'une répression contre une population coupable de collaboration avec l'ennemi russe pendant la Première Guerre mondiale, et que des dizaines de milliers de Turcs ont aussi été tués par les Arméniens.

Des milliers de personnes ont commémoré mercredi les massacres d'Arméniens survenus il y a 98 ans sous l'Empire ottoman, un génocide selon Erevan, un terme rejeté par la Turquie.
En Arménie, une énorme foule a afflué dès le matin vers un mémorial au sommet d'une colline de la capitale pour y déposer des fleurs devant la flamme éternelle symbolisant la mémoire des disparus. La...

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