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À La Une - États-Unis

Inculpé sur son lit d'hôpital, Tsarnaev écarte toute participation terroriste extérieure

Une des pistes s'oriente vers la Russie et les "cinq mois et treize jours" passés par Tamerlan au Daguestan.

Une équipe spécialisée procède au nettoyage du site où ont eu lieu les attentats de Boston, le 15 avril dernier. Une semaine après les explosions meurtrière, la vie commençait à reprendre son cours normal à Boston. Kevork Djansezian/Getty Images/AFP

Djokhar Tsarnaev, inculpé lundi sur son lit d'hôpital pour sa participation au double attentat du marathon de Boston et passible de la peine de mort, a déclaré qu'aucun groupe terroriste international n'y avait pris part, rapporte CNN

 

Selon la chaîne de télévision américaine, une source gouvernementale anonyme a affirmé que "les interrogatoires préliminaires de Tsarnaev avaient montré que les deux frères pouvaient être considérés comme des jihadistes qui se sont radicalisés par eux-mêmes" en dehors de toute organisation.

 

Le suspect survivant a également accusé son frère Tamerlan, 26 ans, tué vendredi dernier à l'issue d'une course poursuite avec la police, d'avoir dirigé les attaques qui ont fait trois morts et 200 blessés la semaine dernière, selon CNN. "Dzhokhar Tsarnaev, blessé et détenu dans un hôpital de Boston, a affirmé que son frère voulait empêcher l'Islam d'être attaqué", selon la source citée par CNN.

 

Les charges signifiées au jeune Américain de 19 ans par une cour fédérale comprennent l'utilisation d'"armes de destruction massives" ayant entraîné la mort, a indiqué le ministère de la Justice. Une première audience a été fixée au 30 mai devant le tribunal fédéral de Boston.

 

(Portraits : Tamerlan et Djokhar, deux frères attachés à leurs racines tchétchènes)

 

Lors de l'inculpation, la juge a affirmé que l'accusé était "alerte, capable mentalement et lucide", selon le ministère qui a publié les minutes de la comparution. Grièvement blessé à la gorge, il a plusieurs fois acquiescé avec la tête et a juste répondu "non" lorsque la juge lui a demandé s'il avait les moyens de se payer un avocat.

Le jeune homme arrêté vendredi est accusé du pire attentat sur le sol américain depuis le 11-Septembre.

L'inculpation du jeune d'origine tchétchène signifie qu'il ne sera pas traité en "ennemi combattant" et donc pas traduit devant un tribunal militaire d'exception.

 

Dans un procès verbal publié lundi, le FBI a fait le récit détaillé des événements jusqu'à l'arrestation de Djokhar.

Il y raconte comment ses agents ont épluché les images des spectateurs et des caméras de surveillance et ont remarqué parmi les spectateurs les deux frères portant d'"imposants sacs à dos".

Onze minutes avant la première explosion qui a eu lieu à 14H49 (18H49 GMT), les deux hommes marchent sur Boylston Street, en direction de la ligne d'arrivée du marathon. "Bomber 2 est quelques mètres derrière" son frère identifié comme "Bomber 1". Les comportements des deux individus se détachent alors de la foule, selon les observations du FBI.

 

Leurs motivations restent cependant obscures, entre la radicalisation islamiste supposée de l'aîné, l'éventuelle emprise sur son cadet ou la frustration sociale de jeunes hommes arrivés aux Etats-Unis il y a plus de dix ans.

 

(Lire aussi: Boston : le profil d'une nouvelle génération venue au jihad par internet ?)

 

Djokhar Tsarnaev était encore lundi dans un "état grave", selon le FBI. Une blessure à la nuque laisse penser qu'il a cherché à se suicider avant sa capture en se tirant une balle dans la bouche.

N'ayant pas recouvré totalement la parole, le jeune homme répondait aux policiers "sporadiquement" par écrit, selon la chaîne ABC.

Des spécialistes des interrogatoires doivent notamment le questionner sur d'éventuels complices et d'autres projets d'attentats. Le chef de la police de Boston, Ed Davis, a rappelé qu'ils avaient encore trois bombes rudimentaires à leur disposition lors de leur affrontement avec les policiers.

 

Par ailleurs, rapporte le FBI, selon le témoin dont la voiture a été volée à bout portant par les frères Tsarnaev jeudi soir, l'un des deux lui a dit : "Tu as entendu parler de l'explosion de Boston? C'était moi".

 

La femme de Tamerlan, Katherine Russell, une Américaine convertie à l'islam avec qui il a eu une fille, a refusé de parler aux policiers, selon son avocat, cité par les médias américains. L'enquête se poursuivait avec l'analyse des relevés téléphoniques, bancaires et des ordinateurs des suspects.

 

Une des pistes s'oriente vers la Russie et les "cinq mois et treize jours" passés par Tamerlan au Daguestan en 2012, a indiqué à l'AFP une source parmi les autorités locales. Pendant son séjour, il "s'est trouvé au moins quatre fois dans la ligne de mire des forces de l'ordre" alors qu'il était en compagnie d'un autre jeune homme surveillé pour ses liens supposés avec le milieu islamiste clandestin, selon cette source.

 

Mais une mauvaise orthographe dans son nom pourrait être une des raisons pour lesquelles il aurait échappé au radar du FBI et des services secrets russes, a avancé lundi le sénateur américain Lindsey Graham. "Le FBI m'a confié que la raison pour laquelle son nom n'est pas apparu dans le système est qu'il était mal orthographié", a-t-il affirmé, précisant : "Nous ne savons pas si c'est lui qui l'a mal orthographié" ou si c'est la compagnie aérienne russe, Aeroflot.

 

(Voir : Les dernières images (thermiques) de Djokhar Tsarnaev avant son arrestation)

 

Tandis qu'une cinquantaine de personnes restaient hospitalisées lundi, Boston s'est figée pour plusieurs minutes de silence en hommage aux victimes.

Paralysée vendredi par la traque du cadet, l'agglomération de Boston a finalement repris lundi une activité presque habituelle.

"Nous sommes contents de reprendre notre emploi du temps ordinaire... La vie doit reprendre", a confié à l'AFP Halle Kyne, un père de famille qui accompagnait sa fille à l'école dans le quartier du drame.

Chanjuda Chun, propriétaire d'un restaurant, s'est réjoui de voir les affaires reprendre, après trois jours de fermeture: "J'ai l'impression d'avoir vécu dans un film pendant une semaine".

 

Un périmètre de sécurité était toujours maintenu aux abords de la scène de l'attentat, où commerces et restaurants restaient portes closes.

 

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