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Le gouvernement de l'Ordre de Malte à Rome persiste dans sa rébellion contre le pape

Le gouvernement de l'Ordre souverain de Malte à Rome, l'une des plus anciennes institutions chrétiennes, a confirmé cette semaine son opposition frontale au pape François, en refusant de collaborer avec une commission d'enquêtes nommée par Jorge Bergoglio.

Dans un communiqué publié mercredi sur son site, révélé vendredi par plusieurs médias spécialisés sur le Vatican, l'Ordre de Malte indique avoir décidé de ne pas collaborer avec cette commission pour "protéger sa propre souveraineté". Le gouvernement de l'Ordre de Malte à Rome franchit ainsi un pas de plus dans sa guerre ouverte contre le pape argentin après avoir déjà jugé "inacceptable" fin décembre l'ouverture de cette enquête après le renvoi d'un haut gradé de l'ordre, soulignant alors qu'il s'agissait d'une décision purement "interne".

L'Allemand Albrecht von Boeselager, grand chancelier de l'Ordre de Malte depuis 2014, a été démis de ses fonctions le 8 décembre pour avoir toléré la distribution de préservatifs à des personnes susceptibles de contracter le virus du sida, selon des médias catholiques. Or l'usage des préservatifs reste un sujet relativement tabou au sein de l'Eglise catholique.

 

Face aux événements qui se développaient de manière dangereuse pour l'Ordre et pour l'Eglise, le Saint Père a nommé, fin décembre, un groupe de personnalités, composé de cinq membres, afin de faire toute la lumière sur ce qui a conduit à cette fâcheuse situation. Un rapport devra lui être remis par le groupe à la fin du mois de janvier pour lui permettre de comprendre l'historique et les causes qui ont conduit à cette déchirure. Ce rapport devra aussi proposer des avis et des solutions.

Le groupe est composé de Marwan Sehnaoui, président de l'Ordre de Malte au Liban, désigné par le Saint Père aux cotés de Monseigneur Silvano Tomasi, l'ancien Observateur Permanent du Saint Siège auprès des Nations Unies à Genève ; Rev. Père Gianfranco Ghirlanda, spécialiste en droit canon ; Jacques de Liedekerke, ancien Grand Chancelier de l'Ordre Souverain de Malte et Marc Odendall, Chevalier de l'Association Suisse. La commission suit son cours et commencera les audiences dès lundi matin.



"Le remplacement de l'ancien grand chancelier est un acte de l'administration gouvernementale interne de l'Ordre souverain de Malte et, par conséquent, relève uniquement de sa compétence", avait rétorqué le gouvernement de l'Ordre de Malte à Rome au pape.

Le 6 décembre, le grand maître de l'Ordre, Fra' Matthew Festing, avait convoqué Albrecht von Boeselager pour exiger "sa démission". L'Allemand, issu d'une grande famille ayant combattu Adolf Hitler, avait refusé, un acte qualifié alors de "déshonorant" par un ordre basé sur la stricte obéissance des "chevaliers" à leur supérieur.

Le renvoi du responsable allemand avait été notifié en présence du cardinal américain Raymond Burke, représentant du pape à la tête de l'Ordre. Or cet ultra-conservateur, placé à ce poste honorifique pour être écarté du gouvernement du Vatican, défie ouvertement le pape sur un texte important sur les divorcés.


L'Ordre de Malte, dont les origines remontent aux croisades, a été fondé à Jérusalem en 1048 comme une communauté d'hospitaliers soignant les malades, avant d'être reconnu par le pape en 1113. Aujourd'hui actif dans 120 pays, il gère des hôpitaux et dispensaires, avec 13.500 membres et 100.000 employés ou bénévoles.

 

 

Le gouvernement de l'Ordre souverain de Malte à Rome, l'une des plus anciennes institutions chrétiennes, a confirmé cette semaine son opposition frontale au pape François, en refusant de collaborer avec une commission d'enquêtes nommée par Jorge Bergoglio.Dans un communiqué publié mercredi sur son site, révélé vendredi par plusieurs médias spécialisés sur le Vatican, l'Ordre de...