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Sport - Jeux olympiques - Dopage / Exclusions

Sans les Russes, Poutine promet des JO « sans saveur »

Les fédérations internationales continuaient hier de faire le tri parmi les sportifs qui seront autorisés, ou pas, à concourir à Rio.

En larmes, la perchiste Yelena Isinbayeva, aux côtés du président Vladimir Poutine hier au Kremlin, a dénoncé une exclusion « grossière ». Alexander Zemlianichenko/Pool/AFP

Le président russe, Vladimir Poutine, en a rajouté une couche dans les critiques envers le Comité international olympique (CIO) en estimant, hier, que l'exclusion de nombreux sportifs russes « dépassait l'entendement » et que cela rendra les Jeux de Rio « moins spectaculaires ». Sous les ors du Kremlin, M. Poutine, lui-même grand amateur de sport, a reçu hier la sélection russe sur le départ pour Rio. Une sélection chaque jour un peu moins nombreuse avec les exclusions exigées par le CIO. Ces exclusions « injustes » ont porté « un coup de poignard à l'ensemble du monde du sport », a insisté M. Poutine, selon qui cela donnera « une saveur totalement différente » aux victoires de leurs rivaux.
Loin de ces états d'âme, les diverses fédérations internationales continuaient pour leur part de faire le tri parmi les sportifs russes autorisés ou pas à concourir au Brésil, conformément à la demande du CIO. Pour les 16 tireurs de l'équipe d'escrime, dont les sabreurs russes champions du monde en titre, le suspense a pris fin hier : ils iront bien à Rio, a annoncé la Fédération internationale d'escrime, présidée par l'oligarque russe Alicher Ousmanov. Plus d'une dizaine de fédérations doivent encore se prononcer alors que, sur les 387 noms présentés initialement par le Comité olympique russe (ROC), ils ne sont déjà plus que 279 à pouvoir encore prétendre décrocher une médaille au Brésil.

Les larmes d'Isinbayeva
Plus aucun espoir par contre pour Sergey Shubenkov, champion du monde 2015 du 110 m haies, et la double championne olympique de saut à la perche, Yelena Isinbayeva, tous les deux présents au Kremlin hier. Comme les 65 autres athlètes exclus début juillet par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), ils savent depuis le verdict du Tribunal arbitral du sport (TAS) du 21 juillet qu'ils ne prendront pas l'avion pour Rio. En larmes, Isinbayeva a dénoncé une exclusion « grossière » et accusé les instances sportives d'avoir « volé le rêve » olympique des sportifs russes.
Après le discours de M. Poutine, les sportifs russes ont été bénis par le patriarche de l'Église orthodoxe russe, Kirill, dans une cathédrale du Kremlin. Ce matin à l'aube, le gros de cette délégation russe devait s'envoler pour Rio, où certains de leurs compatriotes sont déjà arrivés durant le week-end pour s'acclimater.
Après l'IAAF, la première fédération à avoir agi, l'aviron a frappé fort mardi : ce sont 22 des 28 rameurs russes qui vont rater les JO. En canoë, 5 membres de l'équipe russe de canoë-kayak en ligne, dont Alexander Dyachenko, champion olympique en titre en K2/200 m, ont été suspendus. Côté pentathlon moderne, ils sont deux, dont Ilia Frolov, triple champion du monde. Quant aux champions olympiques russes de volley, ils devront se passer de leur attaquant Alexander Markine. Ces sportifs bannis ont rejoint, entre autres, 7 nageurs, 2 haltérophiles, un lutteur et un spécialiste de la voile, eux aussi privés de Rio, alors que les fédérations internationales de judo, équitation, tennis, tir ou tir à l'arc n'ont, elles, rien trouvé à redire sur leurs sportifs russes.

Terrain judiciaire
Mais certains de ces bannis veulent récupérer leur passeport pour Rio sur le terrain judiciaire, en faisant appel devant le TAS. Comme Yulia Efimova, la spécialiste de la brasse, quadruple championne du monde. Hier soir, cet appel n'avait pas encore été officiellement reçu par le TAS.
Exclue elle aussi des JO pour avoir été déjà suspendue pour dopage, Yuliya Stepanova, coureuse de 800 m à l'origine des révélations sur le dopage endémique en Russie, a pour sa part envoyé une lettre au CIO en demandant à son président, Thomas Bach, de reconsidérer sa position. Après son refus d'exclure le ROC dans son ensemble, M. Bach a encaissé de nombreuses attaques, dont celle de Robert Harting, champion olympique en titre au disque. « Pour moi, il fait partie du système de dopage, pas du système antidopage. J'ai honte de Thomas Bach », a insisté l'athlète allemand.
(Source : AFP)

L'IAAF confirme que seule Klishina est éligible

La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a confirmé hier à la Russie qu'une seule de ses athlètes était éligible pour les JO, rejetant une nouvelle requête du ministre russe des Sports qui lui demandait de revoir sa position. L'athlète en question est Darya Klishina (sauteuse en longueur). L'IAAF, qui a suspendu la Fédération russe d'athlétisme depuis novembre 2015 en raison du dopage institutionnalisé dans le pays, avait édicté des règles strictes pour pouvoir participer aux Jeux. Les athlètes devaient prouver que leur préparation n'avait pas été entachée par ce système, ce qui revenait à produire des preuves de contrôles antidopage réalisés à l'étranger. Or la quasi-totalité des athlètes russes s'entraîne en Russie, à l'exception de Darya Klishina, basée aux États-Unis depuis fin 2013.

Le Tribunal arbitral du sport délocalisé à Rio

Le Tribunal arbitral du sport (Tas), qui siège habituellement à Lausanne, s'est délocalisé à Rio pendant la période des Jeux olympiques, où pour la première fois il jugera en première instance les cas de dopage. Depuis mardi, le Tas a ouvert à Rio deux bureaux provisoires, qui seront opérationnels jusqu'à la clôture des Jeux le 21 août. Le tribunal suprême en matière sportive devrait être assez occupé durant les JO, car en plus des éventuels cas de dopage, il devra aussi traiter les appels des sportifs russes exclus des Jeux par les diverses fédérations. Ainsi, la nageuse russe Yulia Efimova, exclue par la Fédération internationale de natation (Fina), a-t-elle annoncé son intention de saisir le Tas. Jusqu'à maintenant, les cas de dopage pendant les JO étaient traités par une commission de discipline du CIO.

Le président russe, Vladimir Poutine, en a rajouté une couche dans les critiques envers le Comité international olympique (CIO) en estimant, hier, que l'exclusion de nombreux sportifs russes « dépassait l'entendement » et que cela rendra les Jeux de Rio « moins spectaculaires ». Sous les ors du Kremlin, M. Poutine, lui-même grand amateur de sport, a reçu hier la...

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