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Moyen Orient et Monde - Turquie

Le maître espion d’Erdogan dans la tourmente après le putsch

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avec le patron des puissants services de renseignement turcs, Hakan Fidan à Ankara. Turkish presidential press office/AFP

Le patron des puissants services de renseignements turcs, Hakan Fidan, a été vivement critiqué par le président Recep Tayyip Erdogan après le coup d'État manqué la semaine dernière, mais il reste en selle. Pour l'instant.
« On ne change pas de cheval au milieu du gué », a déclaré M. Erdogan, interrogé sur un éventuel limogeage de son maître espion, lors d'un entretien à la chaîne France 24 diffusé samedi, sans écarter toutefois une future décision en ce sens. « Si nous devons prendre de telles décisions, je vais évaluer ces éventuelles conséquences avec mon Premier ministre », a déclaré M. Erdogan.
L'avenir de M. Fidan, considéré comme l'un des hommes les plus puissants de Turquie, fait l'objet d'intenses spéculations depuis que le président et le Premier ministre turcs ont souligné que la tentative de coup d'État, dans la nuit du 15 au 16 juillet, avait mis au jour des failles du renseignement.
M. Erdogan a publiquement déploré avoir appris qu'un putsch se tramait par son « beau-frère » et Binali Yildirm a déclaré en avoir été informé « 15 minutes » après son déclenchement, par « nos gardes du corps et nos concitoyens, par nos compagnes et nos amis ».
M. Erdogan a reçu vendredi soir pendant deux heures M. Fidan, nombre d'observateurs s'attendant à ce que le chef du MIT présente sa démission. Mais il n'en a « pas été question », assure M. Erdogan. Selon le quotidien Hürriyet, toutefois, le président turc a vivement tancé M. Fidan, ce dernier répondant qu'il était « prêt à faire ce que vous me commandez de faire ». Elément troublant, plusieurs médias turcs ont rapporté que le MIT avait eu vent qu'un coup d'État se préparait plusieurs heures avant son déclenchement, sans en informer le président.

« Cher Hakan, pourquoi... ? »
Et, circonstance aggravante pour M. Fidan, M. Erdogan a indiqué qu'après avoir reçu notification du coup, il avait essayé de joindre le chef du renseignement, sans succès.
« Imaginez un peu : cette nouvelle surgit et le président est dans l'impossibilité de joindre le chef de la principale agence de renseignements, a déploré cette semaine le vice-Premier ministre Nurettin Canikli sur la chaîne d'information NTV. Même si on observe la situation de la manière la plus optimiste, il y a eu une faiblesse dans le renseignement. »
Né en 1968 à Ankara, ancien simple sous-officier, Hakan Fidan est depuis son arrivée à la tête du MIT en 2010 au cœur de tous les dossiers sensibles, notamment le conflit kurde et la guerre en Syrie, dont il rend directement compte au président. Il est depuis longtemps considéré comme l'un des plus loyaux envers le président Erdogan qui, en 2012, l'avait ainsi décrit : « Il est le gardien de mes secrets, le gardien des secrets de l'État. »
Le putsch manqué signera-t-il sa disgrâce ? Plusieurs éléments troublants s'ajoutent aux failles apparentes : l'état-major turc a indiqué qu'il avait été informé par le MIT au sujet du putsch à 16H00 locales. « Cher Hakan Fidan (...), pourquoi n'as-tu pas partagé l'information confidentielle au sujet du coup avec le moindre homme politique lorsque tu l'as reçue ? » interroge le chroniqueur Ahmet Hakan dans les colonnes de Hürriyet.
Selon la chaîne CNN-Türk, après l'alerte donnée par le MIT à l'état-major, M. Fidan a tenu une réunion avec des généraux de haut rang à 17H30 le 15 juillet. Ils ont ensuite, selon la chaîne, pris des mesures qui ont forcé les putschistes à avancer de plusieurs heures leur plan d'action qui aurait dû débuter à 03H00 le 16 juillet avec la déclaration de la loi martiale trois heures plus tard. Au lieu de cela, ils ont lancé le coup dans la soirée du 15.

Stuart WILLIAMS/AFP

Le patron des puissants services de renseignements turcs, Hakan Fidan, a été vivement critiqué par le président Recep Tayyip Erdogan après le coup d'État manqué la semaine dernière, mais il reste en selle. Pour l'instant.« On ne change pas de cheval au milieu du gué », a déclaré M. Erdogan, interrogé sur un éventuel limogeage de son maître espion, lors d'un entretien à la...

commentaires (2)

IL NE SAIT PLUS OU DONNER DE LA TETE L,APPRENTI SULTAN... ET LE PEUPLE LOUANGE ATATURK DONT IL VOULAIT DERACINER L,IMAGE... HAHAHA !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 27, le 25 juillet 2016

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Commentaires (2)

  • IL NE SAIT PLUS OU DONNER DE LA TETE L,APPRENTI SULTAN... ET LE PEUPLE LOUANGE ATATURK DONT IL VOULAIT DERACINER L,IMAGE... HAHAHA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 27, le 25 juillet 2016

  • Erdogan a limogé des milliers de personnes de leurs postes de profs, instits ou juges sans même vérifier s'ils étaient coupables ou pas et Fidan lui s'en tire comme une fleur sans même une égratignure autre que des pourquoi-comment? Et qui dit qu'il n'avait pas prévenu Erdogan? Le scénario qui le veulent derrière une un si piètre coup pour se renforcer et forcer la main au peuple est il potentiellement vrai? A suivre de près...

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 58, le 25 juillet 2016

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