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Moyen Orient et Monde - Conflit

Les FDS donnent 48 heures à l’EI pour quitter Manbij

Les Forces démocratiques syriennes sont parvenues à entrer dans la ville, mais font face à une résistance acharnée des jihadistes, qui ont recours aux attentats-suicide et voitures piégées.

Les funérailles hier à Qamishli en Syrie de 16 combattants des FDS ayant été tués dans des affrontements contre l’EI à Manbij. Delil Souleiman/AFP

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par Washington ont donné hier « 48 heures » au groupe État islamique (EI) pour quitter son fief de Manbij, l'un des principaux théâtres des combats meurtriers en Syrie.
L'ultimatum a été lancé par les FDS, qui tentent depuis le 31 mai de s'emparer de Manbij, une ville du Nord servant de point de passage à l'approvisionnement des régions contrôlées par l'EI. Ces forces ont réussi à entrer dans la ville durant la nuit de mercredi à jeudi, les rapprochant davantage du centre en s'emparant d'un quartier sud, mais sans parvenir à en chasser les jihadistes, qui résistent avec acharnement à coups d'attentats-suicide et de voitures piégées. Les combats se poursuivaient notamment dans les quartiers ouest, parallèlement à des bombardements de la coalition, d'après l'OSDH. « Afin de préserver les vies des civils (...) et d'épargner la ville elle-même, nous annonçons que nous acceptons l'initiative prévoyant la sortie des combattants de l'EI assiégés avec leurs armes individuelles », indique un communiqué du Conseil militaire de Manbij, qui fait partie des FDS. « Ils ont 48 heures pour sortir à compter de la publication de ce communiqué (...). Cette initiative est la seule et la dernière chance pour les combattants de l'EI », selon cet appel.

La coalition accusée
Une source au sein de ce Conseil a expliqué que cette initiative avait été avancée par des chefs de tribus de Manbij il y a une semaine. « Nous l'acceptons maintenant après que l'EI a utilisé les civils comme boucliers humains et en raison de la pression médiatique sur nous » à la suite des raids meurtriers de mardi, a encore précisé cette source sous couvert de l'anonymat. Au moins 56 civils dont 11 enfants ont été tués dans ces frappes de la coalition internationale antijihadiste menée par les États-Unis en fuyant le village d'al-Toukhar près de Manbij, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les États-Unis ont reconnu avoir mené les frappes et assuré qu'ils allaient enquêter sur ces informations. Indignée, l'opposition syrienne, qui avait avancé le chiffre de 125 morts, a appelé la coalition à suspendre ses frappes afin d'enquêter sur ces raids. Des appels à manifester dimanche à travers le monde ont été lancés par des militants syriens. Amnesty International a demandé une « enquête indépendante et transparente » sur ces frappes.
Du côté des forces du régime, le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que la frappe de mardi, qui a touché le village de Toukhar, au nord de Manbij, avait été menée par les forces françaises et celle de lundi par les forces américaines. La Syrie « condamne dans les termes les plus forts les deux massacres sanglants perpétrés par des avions militaires français et américains et ceux affiliés à la prétendue coalition internationale qui ont tiré leurs missiles et leurs bombes sur des civils au lieu de viser des bandes de terroristes », déclare-t-il dans une lettre adressée aux Nations unies, selon l'agence de presse officielle Sana.

L'Onu s'alarme pour Alep
Ailleurs en Syrie, au moins 13 civils ont péri dans la Ghouta orientale, fief des insurgés près de Damas, et 15 autres dans une localité dans la province d'Idleb contrôlée par la branche d'el-Qaëda et ses alliés rebelles, selon l'OSDH. Le groupe al-Nosra, la branche d'el-Qaëda en Syrie, a de son côté exécuté 14 hommes qu'il accusait de combattre aux côtés des forces du président Bachar el-Assad, d'après une vidéo diffusée par le mouvement jihadiste.
À Alep, deuxième ville du pays, 15 personnes, dont six enfants, ont été tuées par des raids aériens menés par des hélicoptères militaires du régime sur les quartiers rebelles.
Impuissante à stopper la violence, l'Onu a appelé hier à une trêve des combats de 48 heures chaque semaine pour apporter de l'aide aux 200 000 habitants bloqués dans cette partie d'Alep désormais totalement assiégée par l'armée régulière. « Le compte à rebours a commencé dans l'est d'Alep », a déclaré à Genève Jan Egeland, qui dirige le groupe de travail de l'Onu sur l'aide humanitaire en Syrie. « Les convois humanitaires, le personnel, l'aide, tout est prêt. Ce qu'il nous faut c'est une fenêtre de 48 heures de trêve chaque semaine » pour « éviter une catastrophe », a-t-il dit. « Les gens essaient de survivre dans les circonstances les plus désespérées », a témoigné la représentante du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) en Syrie, Marianne Gasler, qui se trouve à Alep. « Aucun adulte, et encore moins un enfant, ne devrait avoir à vivre cela », selon elle.
(Sources : agences)

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par Washington ont donné hier « 48 heures » au groupe État islamique (EI) pour quitter son fief de Manbij, l'un des principaux théâtres des combats meurtriers en Syrie.L'ultimatum a été lancé par les FDS, qui tentent depuis le 31 mai de s'emparer de Manbij, une ville du Nord servant de point de passage à l'approvisionnement des...

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