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Économie - Travail

Le Koweït adopte un salaire minimum pour les employés de maison

Les organisations de défense des droits de l’homme critiquent régulièrement les pays du Golfe pour leur traitement des employés de maison....

Le Koweït est devenu le premier pays arabe du Golfe à imposer un salaire mensuel minimum pour les employés de maison. Dans un arrêté, le ministre koweïtien de l'Intérieur cheikh Mohammad Khaled al-Sabah a statué que « le salaire de base des aides domestiques ne doit pas être inférieur à 60 dinars (200 dollars) », a rapporté hier le quotidien al-Anbaa. L'arrêté porte également sur l'application d'un texte de loi adopté par le Parlement il y a un an, qui donne aux employés de maison le droit à un jour de congé hebdomadaire et à un congé annuel payé de 30 jours. Il limite aussi les heures de travail à 12 heures par jour, prévoit le paiement d'heures de travail supplémentaires et donne le droit à une indemnité d'un mois par an à la fin du contrat.
Human Rights Watch (HRW) et d'autres organisations des droits de l'homme avaient salué l'adoption de cette législation et appelé les autres pays du Golfe à suivre l'exemple de Koweït, où le nombre d'employés de maison est estimé à 600 000. Ces organisations dénoncent régulièrement les conditions de cette catégorie d'employés dans le Golfe qui viennent essentiellement d'Asie et dont le nombre s'élèverait à 2,4 millions de personnes selon les estimations.

Pays sous observation
Le département d'État a, dans son rapport de 2016 sur le trafic des êtres humains, noté une légère amélioration des conditions des travailleurs migrants au Koweït, dont celles des employés de maison. Il a de ce fait relevé le classement du Koweït du niveau 3, le plus bas, à celui de 2, en le gardant en observation. Le rapport américain a mis sur un pied d'égalité les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui comprend, outre le Koweït, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Qatar et Oman.
HRW a, de son côté, épinglé mercredi Oman, dénonçant les conditions des employés de maison dans ce pays et l'appelant à réviser les lois régissant le statut de ces migrants. Dans un rapport de 67 pages intitulé : « J'ai été vendu, abus et exploitation des employés de maison à Oman », HRW donne la parole à 59 domestiques, indiquant que certains ont décrit des conditions pouvant s'apparenter à « du travail forcé et au trafic » d'êtres humains. Le rapport décrit comment la kafala et l'absence de protection sociale laissent les domestiques à la merci de leurs employeurs. Le rapport cite le cas d'une ressortissante du Bangladesh, Asma K., qui dit avoir été recrutée pour travailler aux Émirats arabes unis et avoir été ensuite « vendue » à un employeur à Oman qui a confisqué son passeport et l'a fait travailler 21 heures par jour.
Outre la révision du système de la kafala, HRW a demandé à Oman de coopérer avec les pays d'origine de ces migrantes pour empêcher les abus dont elles souffrent.
En novembre 2014, les ministres des Affaires sociales du Golfe et de plusieurs pays asiatiques étaient convenus d'une série de mesures pour améliorer les conditions des travailleurs migrants, dont l'introduction de contrats de travail fixant les horaires, les salaires et les repos.
Bahreïn a révisé sa législation sur le travail pour l'appliquer aux employés de maison alors que l'Arabie saoudite a décidé l'an dernier de plafonner l'horaire de travail des domestiques à 15 heures par jour et d'accorder à ces derniers un mois de congés payés après deux ans de travail. Mais ces mesures ne sont pas toujours appliquées dans les pays du Golfe, s'inquiètent les organisations de défense des droits de l'homme.
Omar Hassan
ABDULLA/AFP

Le Koweït est devenu le premier pays arabe du Golfe à imposer un salaire mensuel minimum pour les employés de maison. Dans un arrêté, le ministre koweïtien de l'Intérieur cheikh Mohammad Khaled al-Sabah a statué que « le salaire de base des aides domestiques ne doit pas être inférieur à 60 dinars (200 dollars) », a rapporté hier le quotidien al-Anbaa. L'arrêté porte...

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