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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Nouveaux indices sur l’identité et les intentions des kamikazes d’Istanbul

Les assaillants voulaient prendre des dizaines de passagers en otage et se faire sauter avec eux.

Capture d’écran montrant les trois kamikazes entrant à l’aéroport Atatürk à Istanbul. Haberturk Newspaper/Handout via Reuters TV

Les trois kamikazes de l'aéroport d'Istanbul, saisis par des caméras de vidéosurveillance, auraient pu faire un carnage encore pire : ils avaient prévu de prendre en otage des dizaines de voyageurs avant d'actionner leurs explosifs, a rapporté hier un quotidien turc. Trois jours après le triple attentat-suicide qui a fait 44 morts et plus de 260 blessés à l'aéroport international Atatürk, l'attaque – la quatrième et la plus meurtrière à Istanbul depuis le début de l'année – n'avait toujours pas été revendiquée, mais l'identité des kamikazes se précisait. « Ils disent qu'ils font cela au nom de l'islam, mais ça n'a rien à voir avec l'islam, a lancé hier le président turc Recep Tayyip Erdogan. Leur place est en enfer. » Des images tirées des caméras de surveillance de l'aéroport montrent trois hommes portant des vestes de couleur sombre et des casquettes de base-ball pour deux d'entre eux. Sur l'une des captures d'écran on peut apercevoir un policier en civil demander à l'un des assaillants ses papiers d'identité, puis, ensuite, ce même responsable de la sécurité, agenouillé et menacé par une arme à feu devant des ascenseurs. Les trois kamikazes, qui se sont séparés avant de se faire exploser à différents endroits de l'aéroport, ont également fait des victimes en tirant avec leurs fusils-mitrailleurs. Selon le quotidien Sabah proche du gouvernement, le bilan du carnage aurait pu être nettement plus élevé si les assaillants n'avaient pas été interceptés car ils voulaient à l'origine prendre des dizaines de passagers en otage et se faire sauter avec eux. « Les manteaux qu'ils portaient pour cacher leurs charges explosives, malgré la chaleur, ont attiré l'attention de civils et d'un officier de police », selon le journal. Hier, des diplomates d'une douzaine de pays, vêtus de noir, ont rendu hommage aux victimes de l'attentat à l'aéroport Atatürk. « On vient évidemment témoigner de notre émotion et (...) de la solidarité de la France aux côtés de la Turquie dans la lutte contre le terrorisme », a indiqué Muriel Domenach, consule générale de France à Istanbul. « Le terrorisme frappe aussi ici, dans un pays majoritairement musulman », a de son côté affirmé Henri Vantieghem, consul général de Belgique, autre pays frappé par le terrorisme. « Tout ce qui touche la Turquie touche les pays européens », a-t-il précisé. Dans le cadre de l'enquête, la police a arrêté jeudi 13 personnes à Istanbul, dont neuf étrangers. Neuf autres ont été arrêtées dans la province occidentale d'Izmir. Les autorités ont quant à elles affirmé que les trois kamikazes étaient un Russe, un Ouzbek et un Kirghiz. Les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale font partie des plus importants fournisseurs de jihadistes en Syrie et en Irak.
Près de 7 000 ressortissants de Russie et des ex-républiques soviétiques, dont celles d'Asie centrale, combattent au sein du groupe extrémiste État islamique, avait affirmé en octobre le président russe Vladimir Poutine.

Des odeurs chimiques
Des médias turcs ont identifié un Tchétchène du nom d'Akhmet Chataïev comme le cerveau de l'attentat de l'aéroport. Il serait le chef de l'EI à Istanbul et aurait également organisé les attaques près de Taksim (en mars) et de Sultanahmet (janvier), au cœur d'Istanbul, souligne le quotidien Hürriyet. Selon le journal, les trois assaillants avaient loué un appartement dans le quartier de Fatih, densément peuplé de Syriens, de Palestiniens, de Libanais et de Jordaniens, en payant une avance de 24 000 livres turques (environ 7 500 euros) pour un an. Le journal a recueilli les témoignages de plusieurs habitants du quartier. Une voisine du dessus, qui ne les a jamais vus, raconte s'être plainte auprès des autorités des odeurs chimiques qui se dégageaient de l'appartement loué après minuit. « La police est venue me voir après les attaques... J'ai habité au-dessus de bombes », dit-elle. Quelques heures seulement après l'attentat, le Premier ministre Binali Yildirima avait estimé que « les indices point(ai)ent vers Daech » (acronyme arabe de l'EI). Pour Michael McCaul, président de la commission de la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants américaine, Chataïev est « probablement l'ennemi numéro un dans la région russe du Caucase du Nord. (...) Il a effectué plusieurs voyages en Syrie et est devenu l'un des hauts commandants du ministère de la Guerre de l'EI », a-t-il dit à la chaîne CNN. La Turquie est plongée depuis près d'un an dans un climat de violence avec une multiplication d'attentats sur son sol, revendiqués par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou attribués par les autorités à l'EI. Par ailleurs, l'un des cerveaux de l'attentat-suicide d'Ankara, qui a fait 28 morts en février, a été tué dans une opération antiterroriste dans le sud-est de la Turquie, une région à majorité kurde. « Mehmet Sirin Kaya, un cerveau de l'attentat-suicide du 17 février contre des militaires à Ankara, a été tué dans des opérations antiterroristes à Lice, Diyarbakir », ont affirmé hier des responsables, sous le couvert de l'anonymat. Cette attaque avait été revendiquée par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical affilié au PKK, qui mène depuis 1984 contre l'État turc une rébellion qui a déjà causé plus de 40 000 morts.
(Source : AFP)

Les trois kamikazes de l'aéroport d'Istanbul, saisis par des caméras de vidéosurveillance, auraient pu faire un carnage encore pire : ils avaient prévu de prendre en otage des dizaines de voyageurs avant d'actionner leurs explosifs, a rapporté hier un quotidien turc. Trois jours après le triple attentat-suicide qui a fait 44 morts et plus de 260 blessés à l'aéroport...

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