Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a fait endosser hier au Hezbollah la responsabilité du torpillage de l'échéance présidentielle, faisant valoir que le parti chiite n'appuie pas la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun. Le président des FL a été jusqu'à accuser le Hezbollah de refuser dans l'absolu de combler la vacance présidentielle.
Dans un entretien accordé au quotidien koweïtien al-Raï, M. Geagea a déclaré que « c'est le Hezbollah qui empêche l'élection d'un chef de l'État », affirmant que « cette attitude est notamment apparue après que les Forces libanaises eurent proposé la candidature de Michel Aoun ». Selon lui, la raison de l'entrave à l'échéance présidentielle est que « l'État effectif que les chrétiens veulent édifier au Liban ne convient pas au Hezbollah », estimant que celui-ci « dans l'absolu ne veut pas d'un président de la République pour le moment » et que, s'il est acculé à débloquer l'échéance, « il choisirait (le chef des Marada) Sleiman Frangié ».
Tout en reconnaissant que le parti chiite jouit actuellement d'« un très grand pouvoir de torpillage », le chef des FL a assuré qu'« avec un peu d'intelligence politique et de flexibilité, ce sabordage peut être bravé ». Il a relevé sur ce plan que les Forces libanaises « ont entrepris une démarche, à savoir l'appui de la candidature du général (Michel) Aoun, laquelle pourrait aider à passer outre à cette volonté de blocage ». M. Geagea a estimé que cette proposition est « la seule voie pour sortir de l'impasse présidentielle », faisant valoir que le dialogue avec le courant du Futur, qui « n'est et ne sera pas interrompu », tourne autour de ce choix des FL. Il a toutefois indiqué que « pour l'heure le courant du Futur a peur de cette option parce qu'il estime qu'il s'agit d'un saut dans l'inconnu », se demandant « quel saut dans l'inconnu serait plus grand que celui que nous effectuons aujourd'hui ? ». Et M. Geagea de poursuivre : « Les alternatives sont désormais limitées, mais, à mon avis, notre choix comporte des garanties suffisantes pour nous permettre de sortir de la situation qui prévaut. »
En réponse à une question sur l'influence que pourrait avoir l'Arabie saoudite sur le chef du bloc du Futur, Saad Hariri, pour l'amener à adopter la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le leader des FL a estimé que « les Saoudiens ne cherchent pas à persuader M. Hariri », se disant néanmoins convaincu qu'« en même temps, si M. Hariri estime qu'il serait convenable de soutenir M. Aoun, ils ne le contrediraient pas ». M. Geagea a affirmé dans ce cadre que, depuis l'annonce de son appui au général Aoun pour la course à la présidentielle, il n'a constaté « aucun changement » dans sa relation avec le royaume wahhabite, rappelant en outre que l'ambassadeur saoudien, Ali Awad Assiri, avait même convié M. Aoun au dîner donné le mois dernier en sa résidence.
Le chef des FL a par ailleurs exprimé son rejet d'« un accord de Doha libanais qui outrepasserait la Constitution et les institutions », rappelant qu'il s'était positionné contre l'accord de Doha conclu en 2008, qui avait conduit à l'élection du président Michel Sleiman et la formation d'un gouvernement d'union nationale. « Il est vrai que le régime actuel pâtit de nombreuses difficultés, mais personne n'a proposé un régime alternatif », a-t-il relevé, déclarant inadmissible que certaines parties appellent à tenir un nouveau sommet similaire à celui de Doha dans l'objectif d'« arracher des prérogatives à d'autres parties pour se les attribuer elles-mêmes », et avec la volonté d'« accroître les parts qu'elles détiennent dans la structure actuelle ».
Liban
Geagea : Le Hezbollah ne veut pas d’un président
OLJ / le 23 juin 2016 à 01h30
Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a fait endosser hier au Hezbollah la responsabilité du torpillage de l'échéance présidentielle, faisant valoir que le parti chiite n'appuie pas la candidature du chef du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun. Le président des FL a été jusqu'à accuser le Hezbollah de refuser dans l'absolu de combler la vacance présidentielle.Dans...
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