Gorbatchev interdit d'entrée en Ukraine pour son soutien à l'annexion de la Crimée

Les services de sécurité ukrainiens ont indiqué jeudi avoir interdit d'entrée sur le territoire le dernier dirigeant de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev pour une durée de cinq ans, lui reprochant d'avoir apporté son soutien à l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014.

"Dans l'intérêt de la sécurité d'Etat, nous l'avons interdit d'entrée pour cinq ans, notamment en raison de son soutien public à l'annexion de la Crimée", a déclaré la porte-parole des services ukrainiens de sécurité (SBU), Olena Guitlianska, sur sa page Facebook.

Dans un entretien publié dimanche par le journal anglais The Sunday Times, M. Gorbatchev avait estimé que les habitants de Crimée s'étaient montrés largement favorables à l'annexion de la péninsule ukrainienne.
"Je suis toujours du côté de la volonté des peuples et la plupart des gens en Crimée voulaient être réunis avec la Russie", a dit l'ancien dirigeant de l'Union soviétique, dont l'Ukraine faisait partie.

Alors que les rumeurs sur une possible interdiction d'entrée sur le territoire ukrainien enflaient, M. Gorbatchev avait fait part de son indifférence.
"Très bien, je n'y vais pas et n'irai pas", a-t-il dit, selon des médias russes.

Le dernier dirigeant soviétique, apprécié en Occident pour son rôle lors de la chute du mur de Berlin en 1989, avait déjà par le passé défendu la politique menée par le président russe Vladimir Poutine, notamment dans le dossier ukrainien.
Il avait estimé en 2015 qu'une "nouvelle Guerre froide" était déclarée entre Russes et Américains et qu'elle pourrait dégénérer en conflit armé.

Les relations entre les deux anciennes entités de l'URSS sont au plus bas depuis le soulèvement proeuropéen du Maïdan en Ukraine, réprimé dans le sang et qui a entraîné la destitution du président prorusse Viktor Ianoukovitch en février 2014.
Ont suivi l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 et le conflit armé dans l'Est séparatiste prorusse, qui a fait plus de 9.300 morts depuis son déclenchement en avril 2014.
Kiev, appuyé par les Occidentaux, accuse la Russie d'avoir instigué ce conflit, d'armer les rebelles et d'y avoir déployé des troupes régulières, ce que Moscou dément.