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Culture - Concert / Liban Jazz

Dear Mr. Jones,

Keziah Jones au Music Hall de Beyrouth. Photo Ibrahim Tawil

Hier soir, le Music Hall de Liban Jazz était full house. Vous l'avez électrisé de vos accords magistraux de guitare. Accompagné d'un bassiste placide et d'un batteur stoïque, vous avez, cher Keziah Jones, donné a votre public beyrouthin – à défaut de la chair de poule – une magistrale leçon de votre instrument à cordes favori. Rythmique main droite, jeu au pouce, la guitare en tant que batterie, accords et structures, interprétations...
Le jeu était impec', certes, une telle vélocité rythmique ne peut qu'être saluée avec respect et admiration. Mais ce bluefunk qui est votre signature manquait de soul, de cette magie vaudoue qui caractérise la plupart de vos apparitions scéniques. Tout était lisse, bien orchestré certes, mais trop propre, pas un poil qui dépasse, réglé comme une horloge.

On avait beau chercher dans cette soul-funk ce blues, ce rock et ces rythmes africains la décharge électrique recherchée... Que nenni. Quatre titres sont pourtant sortis du lot monotone : Million miles, Beautiful Emilie, 1973 et Dear Mr Cooper (pour la leçon de guitare a deux cordes). Même votre Rythm is Love était machinal.
Guitariste hors pair, libre-penseur, poète inclassable, vous dites souhaiter rétrécir à travers votre musique les frontières entre votre continent natal et l'Occident d'adoption. Alors vous chantez l'identité, l'exil, la race, un sens de soi-même incomplet, les relations à travers les pays et les frontières, l'émigration, l'aliénation et des choses fantastiques aussi. Pour cela, on vous a applaudi jusqu'à la dernière seconde. Jusqu'au silence de la rue qui siffle, pour cause de tympans vrillés par des jeux de cordes martyrisées pendant près de 120 minutes, par les doigts puissants et véloces du Captain Rugged (vous-même). Hier soir, le félin n'a pas rugi (ni enlevé le haut, comme l'a regretté la gent féminine). Il a quand même marqué de sa griffe la nuit (toute bleue) de Beyrouth.
Respectueusement...

Hier soir, le Music Hall de Liban Jazz était full house. Vous l'avez électrisé de vos accords magistraux de guitare. Accompagné d'un bassiste placide et d'un batteur stoïque, vous avez, cher Keziah Jones, donné a votre public beyrouthin – à défaut de la chair de poule – une magistrale leçon de votre instrument à cordes favori. Rythmique main droite, jeu au pouce, la guitare en tant...

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