Le primat de Hongrie invite les Libanais à « s’attacher à l’espérance »

« S'attacher à l'espérance. » Tel est le message adressé aux Libanais, en général, et aux chrétiens, en particulier, par le cardinal Peter Erdo, primat de Hongrie, en visite au Liban à l'invitation du patriarche maronite Béchara Raï, au cours d'une rencontre avec la presse organisée hier à Bkerké.
Le responsable ecclésiastique s'est prudemment abstenu de toute déclaration politique, en réponse aux questions qui lui ont été posées, se contentant de formuler son espoir de voir « résolue la crise libanaise » et « trouvée la personne appropriée pour occuper le siège de la présidence de la République ».
Le primat de Hongrie a rappelé que les liens, notamment académiques, tissés entre l'église maronite et l'église de Hongrie, remontent à la visite officielle effectuée en Hongrie, en 2012, par le patriarche Raï.
« Dieu aime la création. Il aime l'humanité (...), a dit le prélat hongrois. Les Libanais ne doivent jamais être défaitistes, mais s'attacher à l'espérance. Le peuple hongrois a, comme eux, connu dans son histoire des circonstances très difficiles. L'échec de la révolution de 1956, la domination soviétique et la répression de la religion ont été des facteurs de découragement. Mais le Seigneur de l'histoire est en mesure de nous accorder une seconde chance. C'est pourquoi, avec les villes de Paris, Vienne, Bruxelles et Lisbonne, l'église à Budapest a choisi pour devise une phrase de Jérémie : "Seigneur, donne-leur une espérance et un avenir". »
Par ailleurs, le cardinal Erdo s'est prêté aux questions des journalistes. Il a notamment affirmé que son pays a pu faire face au flot de migrants venus de Syrie grâce, notamment, à la faiblesse de son revenu moyen, qui atteint à peine 20 % du revenu moyen en Allemagne. De ce fait, beaucoup de migrants ont traversé la Hongrie, mais ne s'y sont pas arrêtés, a-t-il expliqué en substance.
Signalons qu'un doctorat honoris causa en théologie a été décerné, le 18 avril, au cardinal Erdo, par l'Université Saint-Esprit de Kaslik.

La Fondation Mérieux
Sur un autre plan, le patriarche Raï a reçu hier avant-midi une délégation parlementaire française ainsi qu'une délégation de la Fondation Mérieux qui l'a informé de l'existence au Liban, depuis 2011, du Laboratoire Rodolphe Mérieux, au sein du Pôle technologique de l'Université Saint-Joseph (2011).
Le laboratoire Rodolphe Mérieux, spécialisé dans l'étude des maladies infectieuses et virales, se penche en ce moment sur l'étiologie des infections respiratoires chez les réfugiés syriens. Ses projets de recherche portent aussi sur les pneumonies au sein de cette même population. Ces recherches sont étroitement liées à la crise humanitaire provoquée par la guerre en Syrie, ont expliqué au patriarche les responsables de cette fondation.
Enfin, Mgr Raï a reçu l'après-midi une délégation parlementaire du Parti travailliste australien conduite par le chef de l'opposition dans l'État de New South-Wales, Luke Foley.