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Moyen Orient et Monde - Afghanistan

Attentat-suicide à Kaboul : au moins 30 morts

Les talibans revendiquent la pire attaque de cette année dans la capitale, qui a également fait plus de 320 blessés.

Une équipe de médecins afghans soigne une victime de l’attentat-suicide d’hier à Kaboul. Wakil Kohsar/AFP

Une semaine après le début de leur « offensive de printemps » en Afghanistan, les talibans ont perpétré hier le pire attentat de cette année à Kaboul.
L'attaque-suicide, qui visait un bâtiment gouvernemental, s'est produite en pleine heure de pointe matinale. Des témoins ont senti les maisons vibrer, des vitres ont volé en éclats et une colonne de fumée s'est élevée dans le ciel. Selon le chef de la police de la capitale afghane, Abdul Rahmane Rahimi, « un assaillant a garé un camion de chantier bourré d'explosifs sur le parking attenant au bâtiment » et l'a fait exploser. L'explosion a tué « au moins 30 personnes, des civils pour la plupart, et en a blessé plus de 320 autres », a indiqué Sediq Sediqqi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur afghan. D'après lui, un second assaillant a ensuite réussi à « pénétrer dans le complexe », provoquant une intense fusillade avec les forces de l'ordre, qui l'ont ensuite abattu.
Les talibans ont aussitôt revendiqué l'attentat et assuré sur leur site que trois combattants avaient mené l'attaque, et que l'un d'entre eux avait réussi à prendre la fuite. L'attentat visait un bâtiment que le NDS, les services de renseignements, dit avoir occupé par le passé. De même source, le complexe est aujourd'hui utilisé par les agents chargés d'assurer la protection de personnalités politiques.
Dans la soirée, une seconde explosion d'une intensité bien plus faible a retenti dans Kaboul. Les autorités n'étaient pas en mesure de préciser s'il s'agissait d'un nouvel attentat, ni si cette déflagration avait fait des victimes.
Le président afghan Ashraf Ghani a condamné « dans les termes les plus forts cette attaque terroriste », qui est d'ores et déjà la plus sanglante dans la capitale afghane depuis le début de l'année. « Utiliser des explosifs dans des zones habitées, tout en sachant parfaitement qu'ils risquent de causer d'énormes souffrances aux civils, peut constituer un crime de guerre », a réagi la mission de l'Onu en Afghanistan. De même, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné « fermement les attaques terroristes contre le peuple afghan ». « Il n'existe aucune justification, quelle qu'elle soit, pour attaquer les civils ainsi que les forces de l'ordre », a-t-il ajouté.

Voyage au Pakistan annulé
Les talibans avaient annoncé il y a une semaine le début de leur « offensive de printemps », l'opération Omari, en mémoire du mollah Omar, le défunt fondateur de leur mouvement. Ils disent vouloir mener des « attaques de grande envergure », notamment contre les 13 000 soldats de l'Otan et les forces de sécurité afghanes. Les insurgés ont ainsi lancé, vendredi dernier, un assaut contre Kunduz, la grande ville du Nord, qu'ils étaient parvenus à envahir et à tenir pendant quelques jours à l'automne 2015. L'armée afghane, seule en première ligne depuis la fin de la mission de combat de l'Otan en décembre 2014, a toutefois réussi à repousser cette nouvelle offensive sur la ville. Mais plus généralement, les forces de sécurité afghanes ont toutes les peines du monde à contenir l'insurrection des talibans, à laquelle s'ajoute depuis un peu plus d'un an la campagne des combattants du groupe État islamique.
Dans l'espoir de stabiliser le pays, le gouvernement afghan tente de relancer les pourparlers de paix avec les talibans amorcés à l'été dernier, mais en suspens depuis l'annonce de la mort du mollah Omar. Afghans, Pakistanais, Chinois et Américains cherchent en vain à ramener les insurgés à la table des négociations. Ces derniers posent notamment le départ des troupes étrangères comme précondition à toute reprise du dialogue. Mais les relations entre Kaboul et Islamabad sont tendues. Un haut dirigeant pakistanais a reconnu publiquement en mars que son pays offrait un asile aux dirigeants talibans afghans. Et juste après l'attaque d'hier, le chef de l'exécutif afghan, Abdullah Abdullah, a annulé un déplacement prévu au Pakistan début mai.
(Source : AFP)

Une semaine après le début de leur « offensive de printemps » en Afghanistan, les talibans ont perpétré hier le pire attentat de cette année à Kaboul.L'attaque-suicide, qui visait un bâtiment gouvernemental, s'est produite en pleine heure de pointe matinale. Des témoins ont senti les maisons vibrer, des vitres ont volé en éclats et une colonne de fumée s'est élevée dans le ciel....
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