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Pologne: l'Eglise catholique intervient dans le débat sur l'avortement

L'Eglise catholique polonaise est intervenue ouvertement dans le débat sur l'avortement mercredi, en soutenant une proposition de loi visant son interdiction totale récemment déposée au Parlement dominé par les conservateurs.

Une loi de 1993 limite déjà strictement l'interruption volontaire de la grossesse (IVG) en Pologne, et ne l'autorise que dans trois cas: risque pour la vie et la santé de la mère, examen prénatal indiquant une grave pathologie irréversible chez l'embryon, et grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste. Cette loi était considérée à l'époque comme "un compromis" entre l'Eglise et l'Etat. "En ce qui concerne la vie des non nés, on ne peut pas en rester au compromis actuel exprimé dans la loi du 7 janvier 1993", ont écrit les évêques dans une lettre qui sera lue dimanche dans toutes les paroisses polonaises.

Alors que la Pologne célèbre le 1050e anniversaire de son baptême "nous en appelons aux gens de bonne volonté, croyants et non-croyants, pour qu'ils agissent afin de protéger pleinement sur le plan juridique la vie des non nés", ont encore déclaré les évêques.

La déclaration de l'Eglise catholique intervient alors que plusieurs organisations anti-avortement ont déposé au Parlement une proposition de loi interdisant presque totalement l'IVG. Selon son texte, l'avortement ne serait plus autorisé que s'il est nécessaire pour préserver la vie de la mère. Ce projet porte aussi la peine maximale pour la personne qui pratique l'avortement à 5 ans de prison, contre 2 ans actuellement.
Lorsqu'il aura été enregistré par le Parlement, le texte fera l'objet d'une collecte de signatures. Il en faut cent mille pour que le Parlement l'examine.

Le parti conservateur au pouvoir, Droit et Justice (PiS), déclare ouvertement suivre la doctrine sociale catholique, et reste très proche de l'Eglise polonaise, mais selon les observateurs, son chef Jaroslaw Kaczynski préférerait éviter une bataille idéologique, alors qu'il doit déjà gérer un conflit autour du Tribunal constitutionnel.

Selon des estimations des organisations féministes, entre 100.000 et 150.000 femmes procéderaient clandestinement à une IVG chaque année, soit dans des cabinets secrets en Pologne, soit dans des cliniques allemandes, slovaques ou autrichiennes. Le nombre des avortements autorisés en Pologne, pays de 38 millions d'habitants, va de 700 à 1.800 par an.

L'Eglise catholique polonaise est intervenue ouvertement dans le débat sur l'avortement mercredi, en soutenant une proposition de loi visant son interdiction totale récemment déposée au Parlement dominé par les conservateurs.
Une loi de 1993 limite déjà strictement l'interruption volontaire de la grossesse (IVG) en Pologne, et ne l'autorise que dans trois cas: risque pour la vie et la...