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Moyen Orient et Monde - Attentats de Bruxelles

Le gouvernement belge reconnaît des « erreurs » et promet « toute la lumière »

Le niveau de la menace terroriste abaissé d'un cran ; nouvel hommage poignant aux victimes.

Des policiers et des militaires fouillent les passagers à l’entrée de la station de métro De Brouckere, à Bruxelles. Philippe Huguen/AFP

Le Premier ministre belge Charles Michel, qui a promis « toute la lumière » sur les attaques de mardi à Bruxelles, a refusé hier la démission des ministres de l'Intérieur et de la Justice, Jan Jambon et Koen Geens, tous deux sous pression. « Il ne pourra pas y avoir d'impunité (...). Il ne pourra pas y avoir de zones d'ombre », a insisté M. Michel, après les attaques kamikazes qui ont fait 31 morts et 300 blessés, selon un bilan encore provisoire.
« Il y a eu des erreurs à la Justice et avec l'officier de liaison (belge) en Turquie », a de son côté reconnu le ministre Jambon. En effet, Ibrahim el-Bakraoui, qui s'est fait exploser à l'aéroport de Bruxelles, avait été intercepté en juillet par la Turquie à la frontière syrienne puis expulsé vers les Pays-Bas, sans réaction apparente des autorités belges. En outre, en soirée et en dépit des critiques venues de toutes parts, M. Jambon a indiqué que le niveau d'alerte antiterroriste, relevé à la catégorie maximale dans l'heure qui a suivi les attentats, a été abaissé à trois sur une échelle de quatre. L'organisme qui s'occupe de l'évaluation de la menace et définit le niveau d'alerte antiterroriste en Belgique, l'Ocam, « a proposé et décidé de baisser le niveau », a ainsi déclaré M. Jambon sur la télévision privée RTL. Le niveau trois, correspondant à une menace « possible et vraisemblable », continue d'avoir toute une série d'implications sur la mobilisation et la vigilance des forces de l'ordre.
Un peu plus tôt en journée, à l'ouverture d'une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'UE, consacrée aux réponses sécuritaires à apporter, le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, a estimé qu'au-delà des attentats de Bruxelles, « il y a une occasion pour les services de renseignements de travailler plus étroitement qu'ils ne le font ». Car, au-delà des hommages, de l'angoisse et des larmes, les questions et les critiques – parfois virulentes – se multipliaient face à l'incapacité manifeste des Belges, voire des Européens, à se protéger. Ainsi le président français François Hollande a exhorté « fermement » l'UE à agir contre le terrorisme, en adoptant rapidement le registre européen de passagers aériens (PNR) et des mesures contre le trafic d'armes.

L'enquête progresse
Parallèlement, dans un rare symbole d'unité pour un royaume si souvent tiraillé entre Flamands et francophones, le couple royal ainsi que les représentants des différents gouvernements et Parlements du pays ont honoré les victimes. À 13h30 GMT, la Belgique s'est figée pour une nouvelle minute de silence. « Nous ne céderons pas à la barbarie », a juré le Premier ministre, ému, en présence du roi Philippe et de la reine Mathilde, des membres de son gouvernement et des chefs de l'exécutif européen.
Entre-temps, l'enquête sur les attentats progresse. Il est désormais établi que les trois kamikazes identifiés sur les sites des attaques – l'aéroport international de Bruxelles et la station de métro de Maelbeek – sont directement liés aux attentats de Paris. Selon le parquet fédéral belge, le frère d'Ibrahim, Khalid el-Bakraoui, qui s'est fait sauter dans le métro, était recherché dans l'enquête sur les attaques de Paris pour avoir loué sous un faux nom un logement à Charleroi, utilisé par certains assaillants du 13 novembre. Quant au 3e kamikaze, Najim Laachraoui, dont des restes ont été identifiés à l'aéroport, il était recherché depuis que son ADN avait été trouvé dans plusieurs habitations louées par les commandos des attentats de Paris, ainsi que sur du matériel explosif utilisé lors de ces attaques, également revendiquées par l'EI. Par ailleurs, deux suspects non identifiés sont en fuite et « activement recherchés ».
Les trois kamizakes de Bruxelles – déjà connus de la police, sinon recherchés – ont également assisté dans sa longue cavale le seul survivant des commandos de Paris, Salah Abdeslam, capturé vendredi dernier à Molenbeek, la commune de Bruxelles où il a grandi. Ce Français de 26 ans, incarcéré à Bruges, souhaite désormais « partir en France le plus vite possible », après avoir refusé dans un premier temps, selon son avocat Sven Mary. À Paris, les familles du 13-Novembre se sont félicitées de ce revirement.
À Bruxelles, l'émotion restait très palpable hier, alors que l'identification des 31 morts s'avère très difficile. Seuls quatre d'entre eux ont pu être nommés jusqu'ici. Sur les 300 blessés, 150 sont toujours hospitalisés, dont 61 en soins intensifs. Quatre des personnes hospitalisées, dans le coma, n'ont pas encore été identifiées. Une page Facebook intitulée « Recherche Bruxelles » a été ouverte pour partager des informations sur les personnes portées disparues. Enfin, l'aéroport Bruxelles-Zaventem restera fermé au trafic voyageurs jusqu'à dimanche inclus, a annoncé hier la société gestionnaire Brussels Airport.
(Source : AFP)

Le Premier ministre belge Charles Michel, qui a promis « toute la lumière » sur les attaques de mardi à Bruxelles, a refusé hier la démission des ministres de l'Intérieur et de la Justice, Jan Jambon et Koen Geens, tous deux sous pression. « Il ne pourra pas y avoir d'impunité (...). Il ne pourra pas y avoir de zones d'ombre », a insisté M. Michel, après les attaques kamikazes qui...
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