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Moyen Orient et Monde - Turquie

Erdogan relance la guerre contre les « complices » des « terroristes » kurdes

Le président demande la levée de l'immunité de parlementaires du HDP.

Recep Tayyip Erdogan a pressé le Parlement de lever « rapidement » l’immunité de cinq députés du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde). Adem Altan/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a relancé hier l'offensive contre ceux qu'il considère comme des complices du terrorisme, élus, journalistes ou intellectuels, trois jours après un attentat-suicide meurtrier à Ankara, attribué aux rebelles kurdes.
Devant des élus locaux, M. Erdogan a ainsi pressé le Parlement, où son parti dispose de la majorité absolue, de lever « rapidement » l'immunité de cinq députés du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) poursuivis pour « propagande » en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). « Excusez-moi, mais je ne considère plus comme des acteurs politiques légitimes les membres d'un parti qui fonctionne comme une filiale de l'organisation terroriste (le Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit) », a-t-il ainsi déclaré. Son gouvernement a déposé devant le Parlement une demande de levée d'immunité de cinq élus du HDP, dont son chef emblématique Selahattin Demirtas, qui avaient réclamé une forme « d'autonomie » pour les 15 millions de Kurdes de Turquie. Une nouvelle fois, M. Erdogan a plaidé pour l'extension de la notion de « crime terroriste » à ceux qui soutiennent leur cause. « Les terroristes ne sont pas seulement ceux qui brandissent des armes, mais aussi ceux qui ont des stylos dans la main », a-t-il lancé.

Multiplication des arrestations
Engagée depuis des mois, la guerre ouverte par M. Erdogan contre le HDP s'est durcie depuis l'attaque-suicide à la voiture piégée de dimanche soir, la deuxième en moins d'un mois dans la capitale turque, qui a fait 35 morts. L'homme fort du pays considère ce parti, troisième force politique du pays depuis les législatives de novembre, comme la vitrine du PKK, ce que le HDP dément. Depuis cette attaque, la police a multiplié dans tout le pays les arrestations dans les milieux prokurdes. Hier à l'aube, huit avocats ont été interpellés à Istanbul, a annoncé leur collectif. La veille, la justice a ordonné l'incarcération jusqu'à leur procès de trois universitaires stambouliotes, signataires en janvier d'une « pétition pour la paix » dénonçant des « massacres » de civils lors des opérations menées par les forces de sécurité contre le PKK depuis la reprise du conflit kurde l'été dernier.
« Nous sommes très inquiets de voir que le président se comporte comme s'il donnait des instructions au Parlement », a réagi un député de l'opposition, Özgür Özel. À l'approche du Nouvel An kurde le 21 mars, plusieurs gouverneurs du pays ont interdit les célébrations pour des raisons de sécurité. « Nous les tiendrons comme prévu », a réagi le HDP, laissant augurer de nouvelles tensions. Pour sa part, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé une « campagne malveillante » de M. Erdogan pour « interdire, punir et faire taire toutes les critiques en Turquie ».
(Source : AFP)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a relancé hier l'offensive contre ceux qu'il considère comme des complices du terrorisme, élus, journalistes ou intellectuels, trois jours après un attentat-suicide meurtrier à Ankara, attribué aux rebelles kurdes.Devant des élus locaux, M. Erdogan a ainsi pressé le Parlement, où son parti dispose de la majorité absolue, de lever...

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