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Moyen Orient et Monde - Turquie/Attentat

Massacre dans le centre d’Ankara : au moins 34 morts et 125 blessés

Un bus détruit par l’attentat à Ankara. Erol Uceem/AFP

Au moins 34 personnes ont été tuées et 125 blessées dans un attentat à la voiture piégée hier soir en plein centre d'Ankara. « La déflagration a été causée par un véhicule rempli d'explosifs à proximité de la place de Kizilay », a annoncé le bureau du gouverneur d'Ankara dans un communiqué.

L'explosion s'est produite à 18h45 heure locale (16h45 GMT) sur cette place très fréquentée, située en plein cœur d'Ankara, qui abrite de nombreux commerces et par laquelle passent de nombreuses lignes de bus et une station de métro. De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux de l'attaque, selon les premières images des chaînes d'informations turques, qui ont également montré plusieurs carcasses de bus entièrement calcinés.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a convoqué hier soir une réunion de sécurité avec les principaux ministres concernés et les responsables des services de sécurité, a rapporté l'agence de presse Dogan. « Les premières constatations suggèrent une attaque-suicide », a déclaré sous le couvert de l'anonymat un responsable des services de sécurité turcs.

(Lire aussi : Turquie: 18 attentats suicides déjoués depuis le début de l'année)


Signe de la violence de l'explosion, au moins 24 personnes sont mortes sur le coup, les autres ayant péri pendant leur transfert à l'hôpital, selon la chaîne CNN-Türk. Les blessés sont traités dans dix hôpitaux de la capitale, « une dizaine d'entre eux » sont dans un état grave, a pour sa part indiqué une source médicale. Cet attentat n'a pas été pour le moment revendiqué.
La police turque a déployé d'importants effectifs pour bloquer les accès à la place, survolée par des hélicoptères, a constaté un photographe de l'AFP.

Le 17 février, un attentat-suicide à la voiture piégée, revendiqué par un groupe dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes), avait visé, non loin de la place Kizilay, des cars transportant du personnel militaire et fait 29 morts. Ce groupe, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), avait assumé la responsabilité de l'attaque trois jours plus tard et annoncé dans la foulée de nouvelles attaques à venir, notamment contre les sites touristiques turcs.

(Lire aussi : Quand l'EI et la police turque se parlent au téléphone)

Mise en garde US

Vendredi, l'ambassade des États-Unis à Ankara avait adressé un message aux citoyens américains présents en Turquie, les mettant en garde contre une « possible attaque terroriste » à Ankara, visant notamment « des bâtiments du gouvernement turc et des immeubles » dans le quartier où a été perpétré l'attentat du 17 février.
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan avait, « sans le moindre doute », attribué l'attentat du 17 février aux combattants kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG), avec le soutien du PKK. Saleh Muslim, le chef du parti de l'Union démocratique (PYD), dont les YPG sont le bras armé, et l'un des responsables du PKK, Cemil Bayik, avaient rejeté ces accusations.

La Turquie vit depuis l'été dernier en état d'alerte maximale après une série d'attentats meurtriers, dont quatre ont été attribués par les autorités au groupe État islamique (EI). Le plus meurtrier d'entre eux, le 10 octobre dernier, avait été perpétré par deux kamikazes qui s'étaient fait exploser au milieu de manifestants de la cause kurde devant la gare centrale d'Ankara, faisant 103 morts. Le 12 janvier dernier, douze touristes allemands ont péri dans un autre attentat-suicide dans le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul. Longtemps accusé de complaisance envers les groupes rebelles les plus radicaux en guerre contre le régime de Damas, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste et multiplié les arrestations pour lutter contre les cellules de l'EI sur son sol. La Turquie est en outre secouée depuis juillet dernier par la reprise du conflit kurde. D'intenses combats opposent ses forces de sécurité au PKK dans de nombreuses villes du sud-est du pays, peuplé en majorité de Kurdes.

 

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commentaires (2)

ILS PAIENT LE PRIX DE LEUR INTERFERENCE ET PUIS DU CHANGEMENT...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 25, le 14 mars 2016

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Commentaires (2)

  • ILS PAIENT LE PRIX DE LEUR INTERFERENCE ET PUIS DU CHANGEMENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 25, le 14 mars 2016

  • "D'intenses combats opposent ses forces de sécurité au PKK dans de nombreuses villes du sud-est du pays, peuplé en majorité de Kurdes." ! Kurdes, qui avaient chassé les arméniens et les assyriens de cette région et prendre leur place !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 08, le 14 mars 2016

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