France : une femme inculpée pour l'agression de migrants à Calais

Une femme a été inculpée et écrouée pour avoir participé voici plusieurs mois, avec trois jeunes hommes déjà inculpés mardi, à des agressions de migrants aux abords de la "Jungle" de Calais, dans le nord de la France, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer.

Ce groupe est soupçonné d'avoir agressé des migrants avec des barres de fer en mai et juin 2015, aux abords du vaste bidonville. Les jeunes hommes, âgés de 20 à 30 ans, ont avoué être à l'origine d'une dizaine d'agressions.

Ces quatre personnes ont été mises en examen (inculpées) pour "violences en réunion avec armes" ayant entraîné des incapacités de travail dépassant les huit jours, et trois d'entre elles, dont la femme, ont été placées en détention provisoire.
La femme a également été mise en examen pour "non assistance à personne en danger", a précisé vendredi le parquet. Selon une source policière citée par le quotidien régional La Voix du Nord, elle n'avait "pas de rôle actif" et se trouvait dans la voiture des agresseurs durant les faits.
La police de Lille avait interpellé ces quatre personnes lundi, après une enquête de plusieurs mois.

Le 11 février, sept hommes avaient également été interpellés en flagrant délit à Loon-plage (Nord), près de Dunkerque, après avoir agressé cinq migrants, des Kurdes irakiens. Ils avaient été mis en examen et placés en détention provisoire.

Depuis des années, des migrants transitent dans la région de Calais, d'où ils espèrent pouvoir traverser la Manche. La récente crise migratoire a augmenté leur nombre, même si la France reste plutôt à l'écart des grands flux.
Depuis quelques semaines, les relations semblent plus tendues avec les populations locales. Outre ces cas d'agression, des manifestations pro ou anti-migrants se multiplient et renforcent les clivages.
Dans ce contexte, la justice a validé jeudi l'ordre de démantelèlement de la partie sud de la "Jungle", prononcé la semaine dernière par le gouvernement.