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Culture - Exposition

Transcender l’enfance et ravir le regard

Sevré très tôt des jeux de l'enfance, Charles Khoury, arrivé à l'âge adulte, trouvera une nouvelle aire de jeu avec les formes et les couleurs. Un espace esthétique de liberté qui interroge le regard des autres sans donner de réponses.

Charles Khoury est né avec le bruit des canons, l'odeur du soufre et le silence des rues désertées. La nature a longtemps été son refuge. Incapable de porter les armes, il brandit son pinceau et traverse les toiles, les baignant de son monde animal et végétal prolifique. Ses premières armes – celles de l'art–, il les fera à l'âge de 18 ans. C'est alors que sa sensibilité se dévoile. Interpellé par les pots de couleur, il délaisse tous les autres métiers qui l'indiffèrent et trouve sa voie. L'art lui ouvre des horizons. Il découvre alors l'art moderne et avec lui, comme une révélation, un moyen d'expression.

 

Comment rechercher le beau en soi ?
Son monde est d'abord peuplé d'insectes, petits êtres qui sont l'aboutissement d'une réflexion, d'un vécu difficile et d'une condition humaine portée sur la violence. Cinq années plus tard, ces insectes laissent place à des éléments qui tendent vers la quête d'une beauté enfouie en chacun. La trouver, c'est vivre en harmonie avec soi.
Du graphisme avant toute chose. Et voila que l'artiste se l'approprie. Il décrypte les secrets de la nature. Son art chuchote aux arbres, chatouille les animaux et se laisse envahir par des silhouettes humaines qui chantent l'universalité de l'homme. Avec les aplats de couleur, il parvient à créer une profondeur, une perspective nouvelle qui lui est particulière et qui fera son label. Pour l'artiste, il est beaucoup plus simple de traduire la laideur du monde. Il prend donc le parti de la beauté.

 

Comment faire des couleurs et des formes un langage personnel ?
Les lignes, les contours, les aplats, les formes géométriques suggèrent un pélican, une hirondelle, un cheval ou un arbre, et sont tous un prétexte pour créer un équilibre pictural et mettre en valeur la beauté du monde. Charles Khoury n'est libre que face à une toile. Toutes les contraintes de la société et du monde extérieur sont gommées par un coup de pinceau qui transpire le rouge, le jaune, le vert et même le noir. Matisse disait : « Le noir est une des couleurs que je découvre, après des années d'expérience, être une des plus intéressantes. » Elle permet le contraste, le recul, la profondeur des nuances qui viennent flirter les unes avec les autres. La quête du peintre, empreinte de simplicité, se traduit par un art qui invite le spectateur à prendre son envol et à choisir seul sa destination. Entre une poule et un pingouin, un chien et une femme voilée, se faufilent des taches de couleurs, des ombres en arrière-plan, parsemées de points jaunes ou rouges qui ponctuent la toile et la subliment. L'artiste se retrouve dans chaque tache de couleur, dans chaque trait, plutôt que dans les figures qui habitent son œuvre. Les couleurs qui se fondent, les lignes qui se superposent ne sont pas un message à déchiffrer mais juste l'urgence de traduire le beau.
Sur les cimaises de la galerie Jeanine Rubeiz, les toiles de Charles Khoury suggèrent plus d'une lecture. Si les lignes de couleur occupent tout l'espace visuel, traversent la toile, prennent à chaque détour des allures humaines ou animales tout en captant le regard, elles ressemblent par ailleurs à une partition faite de plusieurs notes. Tout comme une symphonie, les formes entremêlées, superposées, vont crescendo, ouvrant ainsi la voie à un bonheur inattendu... et tant recherché.

 

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