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Moyen Orient et Monde - Opposition syrienne

Kilo : Les organisations islamistes sont en train de se syrianiser, et c’est très bien...

« Les beaux documents, les belles résolutions ne font pas la paix. Au bout du compte, ce sont les faits qui font la paix. » Michel Kilo, opposant historique au régime de Damas, semble épuisé face aux « jeux politiques et diplomatiques raffinés » des pays qui tentent de trouver une solution au drame syrien. « Ne rêvons pas de trop de documents et de belles phrases », répète l'opposant, interrogé sur les multiples initiatives diplomatiques en cours pour tenter de trouver une solution à la tragédie syrienne. Journaliste et écrivain, ce chrétien de 75 ans exilé en France est une des figures de l'opposition syrienne en exil. Il a été emprisonné sous les Assad père et fils, a été l'un des leaders de l'éphémère printemps de Damas dans les années 2000, à l'arrivée au pouvoir du jeune Bachar.
« Je n'ai pas le moindre doute qu'au bout du compte, les Syriens vaincront. Mais penser que Bachar el-Assad va s'en aller et qu'on ira tout de suite à la démocratie, ce n'est pas possible », lance en soupirant Michel Kilo, avant de fustiger les grandes puissances impliquées dans le conflit, et particulièrement les Russes. « Ce qui se passe en Syrie est incroyable et effrayant. Poutine est un voyou et un menteur », dit en s'énervant le vieil homme qui fait défiler sur son portable les informations fournies par ses contacts à Homs et Alep. « Regardez le nombre de victimes civiles. Regardez aux côtés de qui les Russes combattent », s'exaspère-t-il en accusant Moscou de frapper essentiellement les positions des rebelles opposés à Bachar el-Assad, et non les jihadistes du groupe État islamique.
Mais il n'exonère pas l'opposition syrienne de ses responsabilités : « Nous sommes divisés et n'avons pas la même ligne », explique cet opposant qui a refusé jusqu'à présent de signer le communiqué de Riyad, publié à l'issue d'une réunion début décembre en Arabie saoudite où se sont retrouvés les représentants de l'opposition politique et ceux de l'opposition armée.
M. Kilo reconnaît cependant que la réunion de Riyad a permis un réel rapprochement entre les opposants politiques et les représentants des groupes armés. « J'ai été surpris du discours patriotique tenu par les groupes militaires », dit-il, citant notamment la branche du puissant groupe salafiste Ahrar el-Cham, soutenu par la Turquie et le Qatar, présente à Riyad. « Les organisations islamistes sont en train de se syrianiser et ont un discours patriotique, c'est un développement très positif », affirme-t-il.

(Source : AFP)

« Les beaux documents, les belles résolutions ne font pas la paix. Au bout du compte, ce sont les faits qui font la paix. » Michel Kilo, opposant historique au régime de Damas, semble épuisé face aux « jeux politiques et diplomatiques raffinés » des pays qui tentent de trouver une solution au drame syrien. « Ne rêvons pas de trop de documents et de belles phrases », répète...

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