Washington inscrit un jihadiste allemand sur sa liste noire antiterroriste

Les Etats-Unis ont inscrit mercredi sur leur liste noire antiterroriste un jihadiste allemand d'origine turque, emprisonné en Allemagne, et qui avait fait parler de lui pour son engagement avec el-Qaëda au Pakistan et avec les islamistes shebab en Somalie.

Le département d'Etat considère dorénavant Emrah Erdogan comme un "terroriste international", conformément à une nomenclature administrative du gouvernement américain qui classe régulièrement des personnes physiques et morales sur des listes d'individus et d'organisations "terroristes".

L'objectif de ces mesures est d'"exposer" et d'"isoler" ces personnes et ces entités en les privant notamment de tout accès au système financier des Etats-Unis, selon un communiqué. Les éventuels avoirs et intérêts que M. Erdogan posséderait sous juridiction américaine sont gelés et aucun ressortissant américain ne peut en principe commercer avec lui.

Emrah Erdogan a également été inscrit sur une liste de sanctions des Nations unies visant le groupe el-Qaëda, ce qui oblige tous les Etats membres de l'ONU à geler ses avoirs, à l'empêcher de voyager et à lui imposer un embargo sur les armes, selon le communiqué de la diplomatie américaine. L'homme, né en Turquie et qui a entre 25 et 30 ans, a été condamné en janvier 2014 à Francfort (Allemagne) à sept ans de prison pour son "appartenance à deux organisations terroristes étrangères", el-Qaëda dans les zones tribales du Waziristan du Nord au Pakistan et les insurgés islamistes somaliens shebab.

En novembre 2010, M. Erdogan, marié et père de deux enfants, avait affirmé au téléphone à la police fédérale allemande que des membres d'el-Qaëda allaient perpétrer un attentat au Reichstag, siège du Bundestag, chambre basse du parlement allemand à Berlin.
Le jeune délinquant, déjà condamné pour des larcins et des coups et blessures, avait rejoint en avril 2010 des jihadistes au Waziristan du Nord pour les aider à lever des fonds et à trouver de nouvelles recrues.
Il avait été arrêté en 2012 en Tanzanie et extradé vers l'Allemagne, après avoir "perpétré des attaques au Kenya et en Ouganda" avec les shebab somaliens, a rappelé le département d'Etat.