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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

Pour ses 150 ans, Alice explore « wonder.land »

L'indémodable icône surréaliste, imaginée par Lewis Carroll en 1865, est transportée dans une comédie musicale au diapason résolument numérique.

Pour les 150 ans d’« Alice aux pays des merveilles », une comédie musicale ébouriffante sous perfusion numérique. Justin Tallis/AFP

Chat de Chester en images de synthèse, pixels et réseaux sociaux : pour les 150 ans de la publication d'Alice aux pays des merveilles, le rockeur Damon Albarn entraîne l'indémodable icône surréaliste dans une comédie musicale ébouriffante sous perfusion numérique. Librement inspiré du chef-d'œuvre de Lewis Carroll, le spectacle de presque deux heures et demie, intitulé wonder.land, à la manière d'un e-mail, est joué depuis le début de la semaine au National Theatre de Londres. Il rejoindra ensuite le Théâtre du Châtelet à Paris, en juin 2016.
Cette comédie musicale aux airs d'opéra-rock débute dans la chambre d'Aly (Lois Chimimba), jeune ado métisse complexée, en conflit avec ses parents et harcelée par ses camarades de classe qui tentent de détruire sa réputation en publiant des messages insultants sur les réseaux sociaux. Pour s'évader, la jeune fille se connecte avec son téléphone portable sur wonder.land, un monde virtuel recréant le « pays des merveilles » à qui le révérend Anglais Charles Lutwidge Dodgson – le vrai nom de Lewis Carroll – donna naissance il y a un siècle et demi, en 1865. Dans cet univers de pixels qui lui promet « de réaliser ses rêves », Aly crée Alice, son avatar, en lui prêtant les qualités dont elle se croit dépourvue : la beauté, l'intelligence, l'aptitude à être aimée.

Smartphone
Cette première scène donne le ton : lorsque Aly pianote sur les touches de son téléphone, les images numériques de wonder.land sont projetées sur un écran et interagissent avec les comédiens. L'extravagant Chat de Chester devient ainsi un matou gigantesque en images de synthèse.
Résolument tournée vers le numérique, la mise en scène du réalisateur Rufus Norris entend illustrer les rapports sociaux induits par les nouvelles technologies, ou comment les appareils mobiles connectés deviennent des prolongements de nous-mêmes, de nos aspirations. Wonder.land traite aussi des maux de l'adolescence, de la difficulté à se construire une identité, à s'accepter : « Je déteste ce que je suis », dit Aly.
L'inspiration, Damon Albarn – qui a écrit la musique mais ne fait pas lui-même partie du spectacle – l'a puisée au sein de sa propre famille. « L'idée d'installer (le spectacle dans un monde virtuel) est une réaction à la relation de ma fille aux réseaux sociaux et aux autres choses qu'elle regarde sur Internet, et que je ne comprends pas toujours », explique-t-il.
Le chanteur britannique signe une bande-son ambitieuse, presque torturée, mêlant rock et fanfare, instruments traditionnels et sons électroniques, bruitages de jeux vidéo, le tout saupoudré d'un lyrisme mélancolique rappelant son opéra Dr Dee. « Nous voulions que la musique ait une double identité, qu'elle soit une articulation entre les ordinateurs et le monde réel. J'ai essayé d'y insuffler un peu de folie, tout en gardant un côté pop », dit Damon Albarn, peu amène envers les comédies musicales à l'affiche dans le West End, le quartier des théâtres londoniens. Le Sunday Times a salué « la meilleure et la plus étrange comédie musicale familiale britannique depuis longtemps ».

Edouard GUIHAIRE/AFP

Chat de Chester en images de synthèse, pixels et réseaux sociaux : pour les 150 ans de la publication d'Alice aux pays des merveilles, le rockeur Damon Albarn entraîne l'indémodable icône surréaliste dans une comédie musicale ébouriffante sous perfusion numérique. Librement inspiré du chef-d'œuvre de Lewis Carroll, le spectacle de presque deux heures et demie, intitulé...

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