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Les Russes commémorent sobrement les victimes des répressions staliniennes

Un flux régulier de Russes se sont succédé jeudi à Moscou pour lire les noms de milliers de personnes fusillées par les autorités soviétiques, au cours d'une cérémonie annuelle commémorant les millions de victimes des répressions staliniennes.

Retraités, mères accompagnées de leurs enfants ou simples moscovites se sont rassemblés malgré le vent glacial devant la Loubianka, le tristement célèbre quartier général de la police politique soviétique qui abrite aujourd'hui les locaux des services de sécurité russes, le FSB.

Plusieurs centaines de personnes ont ainsi fait la queue pour prononcer le nom de quelques victimes et déposer des fleurs sur un modeste monument.
"Je suis venue car mon grand-père a été arrêté à l'age de 40 ans et fusillé à l'âge de 44, en 1938", témoigne Elena Ermolaïeva, une physicienne de l'Université de Moscou, tenant dans les mains un bout de papier avec trois noms inscrits.
Cette femme de 62 ans veut entretenir le souvenir de son grand-père Arseni, officier de l'Armée rouge, pour ses enfants qui vivent à l'étranger.
"Je suis venue car sa mort a changé le sort de ma famille tout entière", explique-t-elle.

Elena et les autres participants à l'événement, qui dure du matin au soir, se rassemblent à la veille du jour commémorant officiellement les victimes des persécutions de l'époque soviétique.
Les autorités russes ont depuis la chute de l'URSS une position ambivalente à l'égard de Staline : officiellement dénoncé pour la Terreur d'État qu'il a orchestrée dans les années 30 et jusqu'à sa mort en 1953, il est toujours enterré devant le Kremlin, sur la place Rouge, l'endroit le plus symbolique et le plus prestigieux de Russie.
Son nom est toujours révéré par de nombreux Russes et autres ressortissants d'ex-républiques soviétiques qui mettent en avant son rôle dans la défaite de l'Allemagne nazie face à l'URSS.

"La mémoire est très importante et il faut apprendre aux enfants que, sous Staline, ce n'était pas de bonnes usines qu'on a eues, mais 20 millions de morts", lance quant à elle Irina Ilyina, 33 ans, arborant sur son sac à main une photo de son grand-oncle, exécuté en 1937.
"Nous devons annoncer officiellement que le régime de Staline était un régime de terreur. Cela doit être dit au plus haut niveau de l'État", clame Irina, dont la grand-mère a passé 20 ans dans le système concentrationnaire soviétique, le goulag.

En 1937 et 1938, au pic de la terreur stalinienne, plus de 40.000 personnes ont été fusillées rien qu'à Moscou, selon l'ONG Mémorial, organisatrice de l'événement.
Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine il y a 15 ans, les autorités n'ont jusqu'à présent jamais officiellement organisé de commémorations pour les victimes de Staline.
Elles ont néanmoins récemment annoncé leur intention de faire bâtir un monument qui leur sera dédié dans la capitale.
Un nouveau musée consacré au goulag doit également ouvrir cette semaine à Moscou, plusieurs mois après la fermeture dans la région de Perm, dans l'Oural, du seul musée situé dans un ancien camp de travail.

Un flux régulier de Russes se sont succédé jeudi à Moscou pour lire les noms de milliers de personnes fusillées par les autorités soviétiques, au cours d'une cérémonie annuelle commémorant les millions de victimes des répressions staliniennes.Retraités, mères accompagnées de leurs enfants ou simples moscovites se sont rassemblés malgré le vent glacial devant la Loubianka, le...