Crise des déchets : "Y'a-t-il encore des responsables dans ce pays ?", s'interroge Samy Gemayel

Le président des Kataëb, Samy Gemayel, a lancé lundi une violente charge contre l'ensemble des responsables de la crise des déchets à ses yeux, justifiant ainsi sa décision de suspendre sa participation à la table de dialogue.

M. Gemayel s'est notamment adressé au Premier ministre, Tammam Salam. "Pourquoi l'état d'urgence n'a-t-il pas été décrété ? Pourquoi le Conseil des ministres ne se réunit-il pas ?", s'est-il interrogé, l'exhortant à s'exprimer et à désigner les responsables de la crise des déchets". "Le président du Parlement, Nabih Berry, m'avait promis qu'un Conseil des ministres serait convoqué", a-t-il confié.

Le président des Kataëb s'est ensuite adressé "à tous ceux qui considèrent que les conflits de la région sont plus importants que les besoins des Libanais". "Y'a-t-il encore des responsables dans ce pays ?", s'est-il interrogé.

Evoquant le fait que le ministre de l'Environnement était à Florence, M. Gemayel s'est demandé où se trouvait le ministre des Travaux publics, Ghazi Zeaïter, et le président du Conseil de développement et de la reconstruction (CDR), Nabil el-Jisr. "Nous avons déposé une plainte auprès du juge Ali Ibrahim pour juger tous les responsables de la crise des déchets", a-t-il rappelé.

"Nous sommes solidaires du peuple et nous refusons que les dossiers soient reportés d'une table de dialogue à l'autre et qu'aucun conseil des ministres ne soit convoqué. Un Etat qui laisse les choses dériver à ce point montre qu'il n'existe pas", a-t-il indiqué, appelant les activistes de la société à poursuivre le combat, mais dans les règles.

Avec les fortes pluies, enregistrées dans la matinée de dimanche, les déchets amoncelés depuis des mois dans certaines villes du Liban se sont déversés dans les rues, en véritables rivières d'ordures. Depuis le 17 juillet, et la fermeture programmée bien à l'avance de la décharge de Naamé, le gouvernement n'a pas été capable de mettre en œuvre un plan pour gérer la crise des déchets. Une opération d'appel d'offres a été lancée avant d'être annulée fin août, puis le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a lancé, début septembre, un plan qui n'a toujours pas été mis en œuvre.