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Moyen Orient et Monde - Tensions

Le ton monte encore entre Riyad et Téhéran

Khamenei a prévenu hier que si le royaume ne rapatriait pas les corps des Iraniens tués à La Mecque, la République islamique réagirait « durement ».

Selon le guide suprême Ali Khamenei, l’Iran « a jusqu’à présent fait preuve de retenue », mais si l’Iran devait réagir, les Saoudiens « ne feront pas le poids ». Ho/Khamenei.ir/AFP

La guerre des mots entre Iraniens et Saoudiens s'est encore envenimée hier, près d'une semaine après la tragique bousculade ayant coûté la vie à 769 pèlerins.
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a ainsi tapé du poing sur la table, avertissant que son pays réagirait « durement » si l'Arabie saoudite ne remplissait pas « son devoir » de renvoyer rapidement en Iran les corps des 239 Iraniens morts dans ce drame. Selon lui, l'Iran « a jusqu'à présent fait preuve de retenue », mais si l'Iran devait réagir, les Saoudiens « ne feront pas le poids ». Convoqué au ministère des Affaires étrangères hier pour la quatrième fois depuis le drame, le chargé d'affaires saoudien à Téhéran a de nouveau été sermonné. Il lui a été rappelé qu'aucune des familles des victimes « ne souhaitait d'enterrement en Arabie saoudite » et qu'elles avaient toutes demandé « le rapatriement rapide et respectueux des corps », selon l'agence de presse officielle Irna. Le président iranien Hassan Rohani a écourté son séjour à New York, où il participait à l'Assemblée générale de l'Onu, pour pouvoir assister au retour, initialement prévu mardi, des dépouilles de 130 des 239 pèlerins iraniens morts.
Mais des difficultés liées à l'identification des victimes et aux autorisations d'atterrissage des avions en Arabie saoudite ont retardé le rapatriement des corps, selon les autorités iraniennes. Celles-ci ont par ailleurs affirmé être sans nouvelles d'un haut diplomate depuis la bousculade de Mina. Ghadanfar Rokon Abadi, âgé de 49 ans, a été ambassadeur à Beyrouth entre 2010 et 2014, un poste hautement sensible en raison des relations étroites entre l'Iran et le Hezbollah, la guerre en Syrie, mais aussi de la proximité d'Israël. La porte-parole
du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, a démenti les
informations de certains médias arabes affirmant que M. Rokon Abadi était entré
en Arabie saoudite sous un faux nom. « Il est entré avec un passeport normal
pour effectuer le hajj (...) Toutes les informations sur son identité ainsi que
celles des autres pèlerins disparus ont été fournies à l'Arabie saoudite », a déclaré Mme Afkham.

Bateau iranien arraisonné
Quelques heures auparavant, l'Arabie saoudite avait montré du doigt son rival régional en annonçant l'arraisonnement d'un bateau iranien chargé d'armes pour les rebelles chiites houthis, en violation d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu imposant un embargo sur les armes contre ces rebelles chiites au Yémen. Selon la coalition militaire arabo-sunnite conduite par l'Arabie au Yémen, parmi les équipements saisis samedi au large de la ville omanaise de Salalah figuraient 18 obus antiblindés, 54 obus antichars BGM17 et des systèmes de guidage de tirs. Outre le capitaine, 14 Iraniens étaient à bord du navire, enregistré comme « embarcation de pêche » en Iran. Le gouvernement yéménite et la coalition accusent régulièrement Téhéran de soutenir activement les houthis, rebelles issus de la minorité zaïdite chiite qui se sont emparés de vastes pans du territoire yéménite depuis un an et contrôlent toujours la capitale Sanaa. Principalement composée de pays du Golfe, la coalition impose un blocus maritime au Yémen depuis le début de son intervention en mars en soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles chiites houthis. Pour justifier leur intervention, les monarchies sunnites du Golfe affirment vouloir empêcher l'Iran de reproduire au Yémen l'expérience du Hezbollah au Liban, devenu un acteur politique et militaire incontournable.
(Source : AFP)

La guerre des mots entre Iraniens et Saoudiens s'est encore envenimée hier, près d'une semaine après la tragique bousculade ayant coûté la vie à 769 pèlerins.Le guide suprême iranien Ali Khamenei a ainsi tapé du poing sur la table, avertissant que son pays réagirait « durement » si l'Arabie saoudite ne remplissait pas « son devoir » de renvoyer rapidement en Iran les...

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