Par Farès SOUHAID
Ancien député
Zghorta, Becharré, Akoura... des terres arides irriguées depuis des siècles par le sang des clans familiaux et hantées par des âmes possédées par le diable.
Des femmes vêtues de noir pleurant leurs mari, frères ou fils.
Des champs cernés de murailles de pierres où les paysans gémissent sous un soleil impitoyable, perçant comme le regard de ces « hommes d'honneur ». Autant d'images du passé qui touchent aussi le présent.
Cette « société d'honneur » a tué parfois et s'est entre-tuée souvent, tantôt pour une source d'eau, tantôt pour une frontière entre un verger et un pâturage, et plus régulièrement pour rien !
Parfois, la violence locale s'est mélangée à la violence nationale comme à Yammouné en 1951, à Tal Sougha en 1952, à Akoura en 1956, à Miziara en 1957, sans oublier Zghorta en 1958 et de nouveau Akoura en 1978.
Souvent, les clivages claniques se sont greffés aux divisions interchrétiennes du pays. Ainsi, si une famille est « qayssiste », l'autre devenait « yéménite » par opposition
Aujourd'hui, Dieu merci, il ne reste plus de cette « société d'honneur » que l'honneur de faire partie de son passé.
Les nouvelles générations éduquées dans les meilleures universités du monde font leurs preuves là où elles se trouvent, aux quatre coins du monde, élargissant l'horizon et reculant les frontières.
Il ne reste donc de cette « société d'honneur » que les souvenirs, quelques photos accrochées aux murs des salons des maisons du village, quelques tarbouches encore exposés et les impressionnantes moustaches des « abadayes »... Beaucoup de photos montrent des guerriers en séroual avec des bandoulières de cartouches en croix sur leurs poitrines et des fusils datant de la Seconde Guerre mondiale à la main.
Face au recul de cette « société d'honneur » en faveur de la modernité, on se demande toutefois s'il ne serait pas prudent d'en conserver quelques modèles dans la montagne libanaise.
Ma génération a assisté à une violence inter et intracommunautaire sans précédent. Le Liban en entier était devenu comme nos villages, nos clans et nos familles.
La même dynamique de violence s'est installée et continue à être alimentée par nos zaïms respectifs.
N'est-il pas temps d'accrocher les moustaches de nos communautés sur nos murs et ne plus retourner à nos « sociétés d'honneur » ? Ou bien serait-il prudent de garder des vestiges en veilleuse ?
Zghorta, Becharré, Akoura... des terres arides irriguées depuis des siècles par le sang des clans familiaux et hantées par des âmes possédées par le diable.Des femmes vêtues de noir pleurant leurs mari, frères ou fils.Des champs cernés de murailles de pierres où les paysans gémissent sous un soleil impitoyable, perçant comme le regard de ces...
les manifestations sont manipuler qu'on veuille le croire ou non .. pour certains collectifs oui ils sont vrais (car ils se sont cantonner a des demandes purement sociales et civiles ex: electricite, eau etc ..) mais d'autres ont voulus jouer ailleurs ont incorporer des demandes politiques .. POURQUOI?
23 h 42, le 18 septembre 2015