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Culture - Installations

Un joyeux micmac d’expérimentations

Cinquante artistes libanais exposent leurs expérimentations, entre installations, sculptures et vidéo art, sous la houlette de l'Association des artistes libanais, peintres et sculpteurs (LAAPS).

Si les artistes exposants « expérimentent » hors de leurs sentiers battus, de leurs formats habituels, le résultat, par contre, reste loin de l’innovant.

Dans la galerie du Yacht Club, à Zaituna Bay, l'Association des artistes libanais, peintres et sculpteurs (LAAPS) a réuni une large sélection d'œuvres « expérimentales » pour une exposition qui se tiendra jusqu'au 20 septembre. Par « expérimentales », l'association entend tout ce qui n'est pas de la peinture ou de la sculpture dans le sens classique du terme, puisqu'elle présente de l'art digital, de l'art vidéo, des installations, des performances, des collages et des assemblages. Difficile toutefois d'y voir un caractère expérimental, puisque ces techniques ne sont pas nées d'hier... Ces artistes sont labellisés « expérimentaux » sans que leurs œuvres ne répondent aux caractéristiques du genre. Si l'expression d'« art expérimental » ne trouve pas de définition stricte, elle renvoie cependant directement à la tradition des avant-gardes, et donc à la remise en question de schèmes esthétiques. Il s'agit de renouveler les formes existantes, de les transgresser, de les dépasser.
Or ici, si les artistes exposants « expérimentent » hors de leurs sentiers battus, de leurs formats habituels, le résultat, par contre, reste loin de l'innovant.
C'est donc cinquante artistes libanais, plus ou moins amateurs, qui ont été conviés à exposer leurs « expérimentations ». Comme dans les expositions collectives à grand spectre, le spectateur est confronté à une pléthore d'œuvres inégales. D'où le regret, légitime, d'une sélection plus restreinte et de meilleure qualité.
Dans ce grand espace en béton, bienvenue dans un joyeux micmac un peu fourre-tout. Au programme, aussi bien des bricolages naïfs, une maison de poupée artisanale, un sac poubelle géant (merci pour la réponse facile de dernière minute aux événements); la Joconde encore et toujours traficotée... Peut-être, si on a pu traverser courageusement ce bric-à-brac effarant, pourra-t-on atteindre le fin fond de la salle, où quelques propositions gagneraient à être mises en valeur. À signaler, dans ce registre, les installations de Roula Chamseddine Halab, de Marianne Khoury ou de Nasri Tawk. Si Khoury propose un parcours poétique inspiré de l'œuvre de Nadia Tuéni, Halabi présente un journal intime en 3D composé de... brosses à dents. Quant à Tawk, dans le cadre de ses recherches sur l'art contemporain, il met en scène les quatre éléments pour étudier les différentes représentations du mouvement.
En bref, l'objectif de l'association, celui de promouvoir l'art au Liban, repose sur un bon sentiment, mais nécessiterait un minimum d'exigence pour pouvoir réellement donner son effet. Il est honorable de vouloir encourager les jeunes talents, mais lancer des roses au moindre ingénu tenant un pinceau ne suffit pas. Au-delà de la complaisance entre artistes et de l'autocongratulation des vernissages mondains, ceux qui ont soif de découvertes artistiques libanaises, car elles existent, iront peut-être ailleurs.

Dans la galerie du Yacht Club, à Zaituna Bay, l'Association des artistes libanais, peintres et sculpteurs (LAAPS) a réuni une large sélection d'œuvres « expérimentales » pour une exposition qui se tiendra jusqu'au 20 septembre. Par « expérimentales », l'association entend tout ce qui n'est pas de la peinture ou de la sculpture dans le sens classique du terme, puisqu'elle présente...

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