Les Pays-Bas ont été humiliés (0-3) par la Turquie. Photo AFP
Les Pays-Bas, humiliés à Konya par la Turquie (0-3), pourraient manquer l'Euro pour la première fois depuis 1984 et sont désormais en pleine crise, le nouvel entraîneur Danny Blind étant déjà sur la sellette.
Troisième du dernier Mondial, la formation néerlandaise n'est plus que 4e de son groupe, à deux points de Turcs qui sont, eux, désormais 3e et donc en position de se hisser en barrages. Robin van Persie et ses équipiers en sont réduits à espérer un faux pas de la Turquie lors des deux derniers matches face à la République tchèque et l'Islande, deux équipes qui seront peut-être démobilisées car déjà qualifiées pour l'Euro. Et il faudra, bien sûr, que les Néerlandais s'imposent face aux Kazakhs (d'ores et déjà éliminés) et aux Tchèques. Or, gagner est devenu compliqué pour les Pays-Bas depuis leur retour du Brésil.
Plus d'identité
Danny Blind, qui avait pris en juillet la succession de Guus Hiddink, a entamé son mandat de sélectionneur par deux défaites, à domicile face à l'Islande (0-1) et en Turquie donc. Zéro but inscrit, quatre concédés. « Nous défendons très mal, et notre jeu de combinaisons est tout simplement lamentable », constate la légende Johan Cruyff, très critique quand il évoque l'axe central défensif de la sélection. Stefan de Vrij, Bruno Martins Indi et Jeffrey Bruma ont effectivement été mauvais lors des deux matches.
« Nous perdons ces deux rencontres suite à des erreurs individuelles », peste Danny Blind. Le sélectionneur oublie un peu vite les lacunes collectives. Ses choix n'ont pas manqué d'interpeller les médias néerlandais. En alignant des joueurs en manque de rythme (comme van Persie qui revient de blessure) ou qui n'ont pas de temps de jeu en club, Blind a peut-être commis une erreur.
L'entraîneur se sait contesté par une partie de la presse, mais il refuse de démissionner et peut toujours compter sur le soutien de sa fédération. « Je soutiens pleinement le sélectionneur et l'ensemble du staff. Ils ont besoin de notre confiance, surtout en ce moment », a ainsi déclaré le directeur du football professionnel de la KNVB, Bert van Oostveen. Reste que lorsque des dirigeants doivent sortir du bois pour confirmer un entraîneur, ce n'est jamais bon signe.
Blind n'est sans doute pas le seul responsable. Le quotidien Algemeen Dagblad identifiait hier plusieurs causes à la situation actuelle : l'absence d'Arjen Robben, la méforme des buteurs van Persie et Klaas-Jan Huntelaar, le manque de percussion de Wesley Sneijder et le fait que les Pays-Bas ne parviennent plus à contrôler les matches. Il était effectivement étonnant de voir les Néerlandais courir après le ballon face aux Islandais et aux Turcs. Ce n'est pas vraiment le style maison, même si, sous Louis van Gaal au Brésil, les Néerlandais avaient renoncé au football offensif pour miser davantage sur les contre-attaques, avec réussite.
« L'équipe n'a plus d'identité », conclut Algemeen Dagblad. Et peut-être plus d'avenir à court terme.
Benoît NOËL/AFP