« La corruption galopante dans les institutions de l'État n'est pas venue du néant mais elle est le fruit de la politique et du comportement de ceux qui ont accaparé le pouvoir pendant des décennies, et empêché l'édification d'un État au vrai sens du terme, en détruisant systématiquement son autonomie de décision et son autorité judiciaire pour en faire un instrument au profit de ses intérêts sectaires, en exploitant tantôt la présence syrienne, tantôt les puissances occidentales », a affirmé le bloc parlementaire du Hezbollah, qui s'est réuni hier sous la présidence de son chef, Mohammad Raad.
Le bloc, qui faisait allusion à la politique de Rafic Hariri, l'ancien Premier ministre assassiné et fondateur du courant du Futur, lui a reproché d'avoir fait « crouler le pays sous les dettes, créé des administrations parallèles, neutralisé les organes de contrôle, empêché que des comptes soient demandés à ceux qui ont été responsables de la dilapidation des fonds publics, et notamment des 11 milliards de dollars, généralisé la politique de corruption au sein des administrations et établi des remparts confessionnels pour protéger les corrupteurs et les corrompus ». Le bloc du Hezbollah s'est prononcé en faveur de l'édification d'un « État fort, capable de lutter contre la corruption et d'appliquer la loi à tous », en insistant sur le fait que « les accusations de corruption ne peuvent pas être généralisées parce qu'elles permettent de protéger les véritables corrompus ».
Jugeant « légitime » le cri de colère des Libanais « parce que l'État a renoncé à ses responsabilités », le bloc parlementaire a indiqué qu'il a « toujours été opposé aux politiques qui sont à l'origine de la pourriture actuelle ». Il a aussi appelé à des réformes, avant de plaider pour l'élaboration d'une nouvelle loi électorale « juste et fondée sur la proportionnelle, qu'il a présentée comme étant la voie d'accès aux réformes souhaitées ». Il a en outre exprimé son appui aux manifestations organisées par des collectifs civils, tout en insistant sur « la nécessité de protéger la stabilité, de rejeter le chaos et de ne pas attaquer les propriétés publiques et privées ».
Parallèlement, au Liban-Sud, le député Nawaf Moussaoui, déclarait que « ceux qui sont frustrés par l'incapacité de l'État à assumer ses responsabilités ne doivent pas oublier qu'ils doivent à la résistance leur stabilité, leur sécurité et leur capacité à exprimer leur opinion ». « La résistance consent des sacrifices que personne d'autre au pays ne consentirait afin de combattre l'agression takfiriste qui aurait pu s'étendre au Liban », a-t-il dit, avant de critiquer les manifestants « montés contre la classe politique », leur reprochant de « mettre dans le même sac les corrompus et les honnêtes ».
S'acharnant à son tour contre le courant du Futur, il a estimé que « la corruption qui remonte à la création du Grand Liban s'est transformée à partir de 1992 (qui marque l'arrivée de Rafic Hariri à la tête du gouvernement) en politique officielle grâce aux bons soins de celui qui a voulu prendre possession du centre-ville ». « Il a acheté des journalistes et des directeurs généraux, et entamé son travail de sape contre l'État en créant face à chaque ministère une société qui lui soutirait ses activités. La corruption au Liban a un nom et une adresse. Elle a aussi une direction extérieure connue et responsable du chaos dans la région ainsi que des takfiristes qui y sèment la terreur », a poursuivi M. Moussaoui, pour qui « la lutte contre la corruption devrait commencer là où celle-ci avait vu le jour, en l'occurrence à Solidere qui doit cesser d'être le "down town" pour redevenir le cœur battant de Beyrouth ».
Il a attaqué au passage le Premier ministre, Tammam Salam, l'accusant de vouloir « usurper les prérogatives du président de la République, contrairement à l'accord de Taëf ».
Liban - Corruption
C’est la faute au courant du Futur, selon le bloc du Hezbollah
Le Hezbollah a attribué à la politique du courant du Futur, mais sans le nommer, la responsabilité de la corruption qui mine, selon lui, l'ensemble de l'État.
OLJ / le 04 septembre 2015 à 02h00
commentaires (6)
Oui ils ont volés, oui ils ont dilapidés des sous, mais ils ont laissé au moins une infrastructure digne du pays et s'ils avaient continué beaucoup plus auraient été fait. Le Hezbollah oublie aussi que sans les pourboires, dont beaucoup ont été versé aussi a ses membres, le Liban aurait ressemblé entièrement comme Sabra et Chatila. Qu'est ce qu'a fait par contre le Hezbollah? Depuis sa création nous n'avons eu que des destructions, des guerres, des meurtres, des vols, des trafics, etc... Ils ont provoqué un coup d'état, pris le pouvoir, promis de régler tous les problèmes et ils n'ont fait rien du tout et ils ont le culot de s'attaquer a leurs semblables. En bref, les deux ont échoué lamentablement, plus ou moins ce n'est pas important. Avant 1975, géré par le soit disant Maronitisme politique, le Liban était taxé de Suisse de l'Orient et sa capitale Beyrouth le petit Paris de la région. Depuis le partage du pouvoir le Sunnisme et le Chiisme politique ont transformé le pays en un champs de bataille continue ainsi qu'une poubelle a toit ouvert... Exportateur de terrorisme, de blanchiment d'argent et de corruption a tout les niveaux... Rendez le pouvoir a qui est capable de remettre le train sur les rails!
Pierre Hadjigeorgiou
11 h 02, le 04 septembre 2015