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Moyen Orient et Monde - Ukraine/violences

Porochenko en mauvaise posture

La réforme constitutionnelle et les affrontements meurtriers à Kiev ont fragilisé la majorité parlementaire du président.

Une Ukrainienne fait le signe de la croix devant le mémorial érigé à Kiev en hommage au policier mort lundi. Hier, deux autres policiers ont succombé à leurs blessures. Sergei Supinsky/AFP

Le président ukrainien Petro Porochenko était en mauvaise posture hier, sa majorité étant fragilisée après les affrontements meurtriers à Kiev entre policiers et nationalistes qui ont rappelé l'opposition d'une partie de la société à la réforme, voulue par les Occidentaux et qui garantit plus d'autonomie aux séparatistes.
Malgré les violences de lundi dans la capitale ukrainienne entre forces de l'ordre et militants du parti d'extrême droite Svoboda, le président a continué de défendre bec et ongles le projet de révision de la Constitution, affirmant que « plus de 70 % des Ukrainiens soutenaient les amendements constitutionnels sur la décentralisation ». « En tant que président de l'Ukraine, je serai avec le peuple ukrainien ! » s'est-il exclamé. Et alors qu'un calme inhabituel régnait le long de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine à l'occasion de la rentrée scolaire, deux policiers ont succombé hier à leurs blessures, portant le bilan de ces violences à trois morts, tous des policiers.
Les amendements constitutionnels, à l'origine de la colère des nationalistes, sont certes prévus par les accords de paix de Minsk 2 signés en février avec la médiation franco-allemande, mais ils sont jugés trop douloureux par beaucoup d'Ukrainiens, qui y voient une concession inacceptable faite aux rebelles et à Moscou. « Tout le monde doit faire des efforts pour que soit respectée la date limite de la mise en œuvre des accords de Minsk », qui prévoient un règlement politique dans l'Est rebelle d'ici à la fin de l'année, a insisté hier le président du Conseil européen, Donald Tusk. La révision constitutionnelle, votée lundi en première lecture, est une étape-clé pour le règlement politique du conflit. Mais son approbation en deuxième lecture pourrait être plus compliquée, la majorité des deux tiers étant nécessaire. La date de ce vote n'a pas encore été fixée.

La coalition se fissure
Pour ne rien arranger, le Parti radical, une petite formation populiste ayant 21 sièges au Parlement et qui s'était farouchement opposée aux amendements constitutionnels, a annoncé qu'il quittait la coalition gouvernementale.
Même si, formellement, la coalition dispose toujours d'une majorité de 274 sièges, « elle se fissure de l'intérieur à cause des accords de Minsk », a souligné l'analyste politique ukrainien Vadim Karassev. « Le président Porochenko est dans une situation difficile : si l'autre partie (les séparatistes et la Russie) ne respecte pas Minsk 2, il sera accusé de trahir les intérêts du pays », a poursuivi cet expert. Pour Anatoli Oktyssiouk, analyste au centre pour les études politiques, cette crise montre en revanche que M. Porochenko et les pro-Russes sont en voie de trouver « un compromis » et laisse présager « un nettoyage de la politique ukrainienne des radicaux ».
En outre, hier, en rendant visite aux soldats blessés de la garde nationale, M. Porochenko a promis de retrouver les responsables des heurts, qui « ont distribué des battes de base-ball et apporté des armes » devant le Parlement, et de faire en sorte que « cela ne se reproduise plus jamais ». « Nous avons trouvé les auteurs et nous trouverons également les organisateurs », a-t-il lancé.
Le chef de Svoboda, Oleg Tiagnybok, qui avait pris la parole devant les manifestants lundi avant que le rassemblement ne dégénère, va être interrogé dans le cadre de l'enquête, a indiqué la porte-parole de la police de Kiev, Oksana Blychtchyk. Dix-huit suspects restaient hier en garde-à-vue, parmi lesquels le militant de Svoboda soupçonné d'avoir lancé une grenade devant l'entrée du Parlement.

(Source : AFP)

Le président ukrainien Petro Porochenko était en mauvaise posture hier, sa majorité étant fragilisée après les affrontements meurtriers à Kiev entre policiers et nationalistes qui ont rappelé l'opposition d'une partie de la société à la réforme, voulue par les Occidentaux et qui garantit plus d'autonomie aux séparatistes.Malgré les violences de lundi dans la capitale ukrainienne...

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