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Moyen Orient et Monde - Crise migratoire

En Europe de l’Est, la peur de l’inconnu et du terrorisme

« On aime l'Allemagne » : à la gare de Munich, les réfugiés disent leur bonheur.

Hier, des centaines de migrants, espérant rejoindre l’Autriche ou l’Allemagne, ont bloqué les quais de la principale gare de Budapest, en Hongrie, obligeant les autorités à la faire évacuer. La gare de Keleti a pu rouvrir quelques heures plus tard, avec toutefois interdiction d’accès aux migrants. Attila Kisbenedek/AFP

Peur de l'inconnu et du terrorisme, xénophobie ou autodéfense de l'ex-pauvre : les causes des réticences des pays de l'Est à l'égard de l'accueil des réfugiés en Europe sont multiples, soulignent des experts de la région.
En Pologne, les émotions négatives ont été recensées par des chercheurs de l'Institut polonais des affaires internationales (PISM). Les clichés sont au nombre d'une dizaine : pas d'argent et pas de place, menace terroriste, la Pologne est trop pauvre, l'islam apporte la violence, la société polonaise doit préserver son homogénéité, le multiculturalisme ne marche pas, les migrants prendront des emplois aux Polonais, ou encore la Pologne doit accueillir en priorité les réfugiés ukrainiens... Ce dernier argument a même été utilisé par le nouveau président conservateur, Andrzej Duda. Les principaux partis politiques s'alignent plus ou moins sur « l'opinion publique qui craint que l'UE ne soit pas capable de faire face à la vague d'immigration », dit un des auteurs de l'étude, Patrycja Sasnal. Une petite partie de la société polonaise est xénophobe et, « puisque l'antisémitisme n'est plus politiquement correct, l'arabophobie prend sa place », ajoute la chercheuse.
« Les Tchèques ont peur de l'inconnu », dit une sociologue de l'Académie des sciences à Prague, Yana Leontiyeva, qui critique aussi le ton alarmiste des médias. La Slovaquie voisine est elle aussi généralement hostile, relève un chercheur de la société de conseil Publicus, Abel Ravasz.
Plus au Nord, la Lituanie « est une société homogène avec une expérience limitée d'intégration de non-Européens », indique un professeur de l'Université de Vilnius, Kestutis Girnius. Il déplore « la peur exagérée » des milieux politiques de « voir le modèle de la société changer, provoquant une réaction violente des bigots ». Quant à la Lettonie, elle accepterait plus facilement d'ouvrir ses portes « si la moitié des réfugiés à accueillir venait d'Ukraine », dont « l'agresseur menace aussi les pays baltes », estime le chef du bureau de Riga de l'Organisation internationale pour les migrations, Ilmars Mezs.

Élan de solidarité
Dans l'Ouest toutefois, à la gare de Munich où un groupe de Bavarois les accueillait hier, quelques dizaines de migrants, épuisés après un long périple à travers l'Europe, ont scandé : « On aime l'Allemagne », « Merci l'Allemagne ». Pour nombre d'entre eux, qu'ils viennent de Syrie ou de Somalie, l'Allemagne fait figure de destination finale rêvée.
L'accueil, dans la première puissance économique européenne, est réputé meilleur qu'ailleurs. En effet, le sort de ces voyageurs a déclenché une vague de solidarité, des dizaines de Munichois apportant habits, nourriture, eau et couches. L'élan de solidarité est tel que la police munichoise a demandé aux habitants d'arrêter leurs dons, faute de pouvoir les gérer. Partout en Allemagne, des mouvements d'aide spontanés se sont organisés ainsi ces dernières semaines, qu'il s'agisse d'accueillir les migrants ou de les nourrir. Mais, parallèlement, le pays a également vu le nombre des actes racistes augmenter.

(Source : AFP)

Peur de l'inconnu et du terrorisme, xénophobie ou autodéfense de l'ex-pauvre : les causes des réticences des pays de l'Est à l'égard de l'accueil des réfugiés en Europe sont multiples, soulignent des experts de la région.En Pologne, les émotions négatives ont été recensées par des chercheurs de l'Institut polonais des affaires internationales (PISM). Les clichés sont au nombre...

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