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Moyen Orient et Monde - Grèce

Tsipras annonce sa démission et appelle à des élections

Argent versé, BCE remboursée : le plan d'aide à Athènes se met en place.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras quittant le palais présidentiel, hier à Athènes, après avoir présenté sa démission. Louisa Gouliamaki/AFP

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras n'a pas perdu de temps hier après avoir obtenu le versement de 23 milliards d'euros dans le cadre du nouveau plan d'aide à la Grèce : il a démissionné, pour espérer raffermir sa base lors de nouvelles élections.
« Maintenant que ce cycle difficile est terminé, je voudrais soumettre à votre jugement ce que nous avons accompli », a déclaré M. Tsipras lors d'une courte allocution télévisée vers 20h30, heure locale. Lors de son intervention, le chef du gouvernement a défendu le compromis trouvé avec les créanciers, tout en affirmant qu'il n'était pas à la hauteur de ses propres attentes. « Je vais être honnête avec vous : nous n'avons pas obtenu l'accord que nous voulions avant les élections de janvier », a-t-il reconnu. « Je ressens profondément la responsabilité morale et politique de remettre à votre jugement tout ce que j'ai fait, mes réussites comme mes échecs », a encore dit Alexis Tsipras à l'adresse des électeurs.
Il est ensuite allé présenter sa démission au président de la République Prokopis Pavlopoulos. Celui-ci ne pourra pas convoquer immédiatement un nouveau scrutin, avant de consulter les dirigeants des autres partis pour voir s'ils sont en mesure de former un gouvernement. Ce n'est qu'en cas d'échec de ces consultations – plus que probable compte tenu de la composition du Parlement – que des élections seront organisées. Selon son entourage, M. Tsipras souhaiterait que le scrutin se tienne le 20 septembre.
Cette annonce, qu'on n'attendait pas si tôt, n'est cependant pas une surprise. Après avoir été élu en janvier sur un programme critiquant les deux précédents plans d'aide (mémorandums) imposés au pays en 2010 et 2012 pour un montant total de 240 milliards d'euros, M. Tsipras a fini par en signer un troisième à son tour, le 13 juillet, pour éviter à son pays d'être peut-être expulsé de la zone euro.
Lors du vote de ce plan, le 14 août au Parlement, l'opposition l'a soutenu. Mais 43 des 149 députés de Syriza, son parti de gauche radicale, fidèles à leurs idées, et pour certains, favorables à un retour à la drachme, ne l'ont pas suivi, votant contre ou s'abstenant. M. Tsipras, dont le nombre de soutiens (en comptant ceux de son allié ANEL) est ainsi tombé à 119 sur 300 députés, ne pouvait pas rester dans cette situation.
Populaire malgré ses revirements, auprès d'une population qui déteste généralement les deux principaux partis d'opposition, Nouvelle Démocratie (droite) et Pasok (socialistes), et lui accorde de ne guère avoir eu de solution de remplacement à ce qu'il a accepté des créanciers du pays, le Premier ministre espère bien ainsi rénover sa base. Il dispose d'un atout maître : pour cette deuxième élection en moins de 18 mois, la loi grecque dispose que les partis ne soumettent pas au vote des députés individuels, mais des listes par partis composés par les états-majors de ces derniers. C'est ainsi que M. Tsipras pourra se débarrasser des plus virulents à sa gauche, sans aucun doute l'ancien ministre de l'Énergie Panagiotis Lafazanis, leader des contestataires, et certainement la puissante et pointilleuse présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou.

Panique, peur, embarras, inquiétude
Dès hier soir, Iskra, le site de M. Lafazanis, peu avare de redondances, a accusé M. Tsipras d'être dans « la panique, la peur, l'embarras et l'inquiétude » pour agir ainsi. En revanche, dès avant l'annonce officielle, le responsable du cabinet du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, Martin Selmayr, a tweeté : « Des élections anticipées en Grèce peuvent être le moyen d'élargir le soutien » au plan d'aide. Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a dit espérer que les soubresauts de la vie politique grecque n'allaient pas remettre en cause la mise en œuvre des mesures consenties par Athènes.
« La Grèce avait recu hier 23 milliards d'euros : dix ont été consignés sur un compte en vue d'une future recapitalisation des banques grecques et 13 autres ont été presque immédiatement absorbés par un remboursement de 3,4 milliards d'euros qui était dû impérativement à la BCE hier, et à celui d'un prêt-relais de 7,16 milliards obtenu en juillet. Cette tranche d'aide comprendra aussi un versement de trois milliards d'euros avant fin novembre », en fonction de l'avancée de la mise en place des réformes promises par Athènes en échange de l'aide financière reçue.
(Source : agences)

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras n'a pas perdu de temps hier après avoir obtenu le versement de 23 milliards d'euros dans le cadre du nouveau plan d'aide à la Grèce : il a démissionné, pour espérer raffermir sa base lors de nouvelles élections.« Maintenant que ce cycle difficile est terminé, je voudrais soumettre à votre jugement ce que nous avons accompli », a...

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